« Si Dieu avait voulu que l’homme reculât, il lui aurait mis un œil derrière la tête. »
Victor Hugo
Quatrevingt-treize, 1874, éditions Le Livre de Poche, coll. Classiques, 2001
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« Si Dieu avait voulu que l’homme reculât, il lui aurait mis un œil derrière la tête. »
Victor Hugo
Quatrevingt-treize, 1874, éditions Le Livre de Poche, coll. Classiques, 2001
« L’un des risques associés aux opérations fondées sur le choc a trait aux “conséquences involontaires” ou au déclenchement de réactions imprévues. Par exemple, des attaques massives contre l’infrastructure d’une nation, son réseau électrique ou son système économique peuvent créer des souffrances telles que, à cause du contrecoup, nous fouettons la volonté nationale de nos opposants de combattre au lieu de l’affaiblir. »
Lt-Cnl John N. T. Shanahan
« Shock-based-operations », Air & Space Power, 2001
« La mort. Toujours surgiront un petit nombre d’êtres qui sont trop nobles pour la vie. Ils cherchent la blancheur, la solitude. La noblesse d’êtres qui se lavent des souillures dans un bain de lumière apparaît souvent avec beauté sur le masque mortuaire.
Ce que j’aime dans l’homme, c’est son essence au-delà de la mort, c’est sa communauté avec elle. L’amour terrestre n’est qu’un pâle reflet. »
Ernst Jünger
Journal de guerre (Strahlungen), 1949, trad. Henri Plard, éditions Julliard, 1990
« Moi, je meurs. Mon esprit coule par vingt blessures.
J’ai fait mon temps. Buvez, ô loups mon sang vermeil.
Jeune, brave, riant, libre et sans flétrissures,
Je vais m’asseoir parmi les dieux, dans le soleil ! »
Charles-Marie Leconte de Lisle
« Le cœur du Hialmar », in Poèmes barbares, 1862, éditions Gallimard, coll. Poésie, 1985
« En parcourant le camp, Achille fait armer ses guerriers myrmidons. On croirait voir des loups carnassiers, le cœur plein d’une indicible ardeur, qui vont dans la montagne attaquer le grand cerf ramé, puis le dévorent – de tous, le sang rougit alors les bajoues ; en bande, ils vont laper l’eau noire d’une source avec leurs langues minces, tout en crachant le sang de la bête égorgée, car, si leur cœur reste intrépide en leur poitrine, leur ventre est oppressé : ainsi, les conducteurs et les chefs des Myrmidons accourent tous auprès du vaillant écuyer d’Achille aux pieds rapides. Au milieu d’eux se tient l’Eacide fougueux ; il stimule les chars et les hommes en armes. »
Homère
Iliade, Chant XVI, Préparatifs des Myrmidons, vers 800 – 725 av. notre ère
« J’ai proposé, dans d’autres livres, une morale tragique. Une morale des sommets d’où descendent, vers le champ des hommes, les maîtres et les héros. Si j’ai fortifié mes lecteurs, je n’ai pas perdu mon temps. Si je leur ai arraché les écailles des yeux, nous serons alors au moins quelques-uns à nous regarder sans obscénité, dans la foule, et quelle que soit notre race – celle des héros admirables qui vont, ou celle de ceux qui, plus infirmes, les suivent, ou encore celle de ceux qui regardent passer la colonne avec, dans les yeux, l’admiration qui révère – oui, quelle que soit notre race, nous saurons qu’elle est bonne. J’ai célébré le chevalier de Dürer qui va, accompagné de la Mort et guetté par le Diable. Derrière lui, je vois des soudards qui le suivent et auxquels il trace la route, dans la sombre forêt. Sur son passage, les paysans saluent et se taisent. Chevalier et soudards vont vers un lointain où il y a la guerre. Ils ne demandent rien. Ils vont mourir pour toi, paysan, pour ta forêt, tes cochons noirs, tes trois poules étiques, ta masure de chaume et tes enfants qui reniflent. Regarde-les passer. Si tu les salues et si tu ne vas pas, courant par traverses et raccourcis, prévenir l’ennemi qui les attend, tu es digne d’eux. Cette dignité, c’est tout ce qu’on te demande. »
Jean Cau
Pourquoi la France, éditions de La Table Ronde, 1975
« Mourir en combattant, c’est la mort détruisant la mort. Mourir en tremblant, c’est payer servilement à la mort le tribut de sa vie. »
William Shakespeare
Richard II, 1595
« Quand des hommes combattent sur un plan supérieur, spirituel, ils intègrent la mort dans leur stratégie. Ils acquièrent quelque chose d’invulnérable ; la pensée que l’adversaire veut leur destruction physique n’est, par conséquent, plus effrayante pour eux. […] Il y a des moments dans l’histoire où des hommes saisissent la mort comme un bâton de commandement. Dans le procès des Templiers, par exemple, où le Grand Maître de l’Ordre montre soudainement le vrai rapport entre lui et les juges — ainsi un navire laisse tomber son camouflage et s’offre, avec ses pavillons et ses canons, au regard stupéfait. Le soir même, il fut brûlé vif, mais on posta des gardes, dès cette nuit, à l’endroit du bûcher pour empêcher le peuple d’y venir chercher des reliques. La poussière elle-même fait peur aux tyrans ; elle aussi doit disparaître. »
Ernst Jünger
Premier journal parisien (in Strahlungen), 1949, éditions Le Livre de poche, 1998
« Une tête sans mémoire est une place sans garnison. »
Napoléon Bonaparte
Virilités, maximes et pensées compilées par Jules Bertaut, éditions Sansot et Cie, 1912
« Dans les tranchées, toutes sortes d’esprits étrangers les uns aux autres ont bien été forcés d’êtres bons camarades. Avec les livres, il n’en va pas autrement qu’avec les hommes. Ils ont beau être différents, il leur suffit d’être forts et honnêtes et de savoir s’affirmer, cela donne la meilleure camaraderie. »
Walter Flex
Le pèlerin entre deux mondes (Der Wanderer zwischen beiden Welten), 1916, trad. Philippe Marcq, éditions ACE, 2020
« Car, qu’est-ce que la liberté ? C’est avoir la volonté de répondre de soi. C’est maintenir les distances qui nous séparent. C’est être indifférent aux chagrins, aux duretés, aux privations, à la vie même. C’est être prêt à sacrifier les hommes à sa cause, sans faire exception de soi-même. Liberté signifie que les instincts virils, les instincts joyeux de guerre et de victoire, prédominent sur tous les autres instincts, par exemple sur ceux du « bonheur ». L’homme devenu libre, combien plus encore l’esprit devenu libre, foule aux pieds cette sorte de bien-être méprisable dont rêvent les épiciers, les chrétiens, les vaches, les femmes, les Anglais et d’autres démocrates. L’homme libre est guerrier. — À quoi se mesure la liberté chez les individus comme chez les peuples ? À la résistance qu’il faut surmonter, à la peine qu’il en coûte pour arriver en haut. Le type le plus élevé de l’homme libre doit être cherché là, où constamment la plus forte résistance doit être vaincue : à cinq pas de la tyrannie, au seuil même du danger de la servitude. »
Friedrich Nietzsche
Crépuscule des idoles ou Comment on philosophe avec un marteau (Götzen-Dämmerung oder wie man mit dem Hammer philosophiert), 1888, trad. Patrick Wotling, éditions Garnier-Flammarion, 2005
« En 1808, au cours de son voyage dans l’Ouest, Napoléon rencontra aux Quatre-Chemins-de‑l’Oie une héroïne de la grande révolte vendéenne. À vingt ans, elle avait combattu les Bleus pistolet au poing. On la présenta à l’Empereur qui l’embrassa et la fit embrasser par l’Impératrice. À ce moment, un homme s’avança. Napoléon l’interrogea :
— Et vous, monsieur qui saluez si bas, qui êtes-vous ?
— Mais, répondit l’autre, je suis le maire de Saint-Florent, le frère de mademoiselle Regrenil.
— Que faisiez-vous, interrogea l’Empereur, pendant que votre sœur se battait si bien ?
Et le maire, se croyant habile, répondit :
— Sire, moi, j’étais neutre.
— Neutre ! éclata Napoléon, alors vous n’êtes qu’un lâche, un jean-foutre.
Et il le chassa de sa vue. »
Dominique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédition Pierre-Guillaume de Roux, 2014