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Citations sur la guerre

Il est certain qu’aujourd’hui encore…

« Il est cer­tain qu’aujourd’hui encore, et pré­ci­sé­ment en Ita­lie, les rites par les­quels une com­mu­nau­té guer­rière déclare « pré­sents » les cama­rades morts au champ d’honneur, ont retrou­vé une force sin­gu­lière. Qui part de l’idée que tout ce qu’un pro­ces­sus d’involution a, de nos jours, doté d’un carac­tère allé­go­rique et au maxi­mum éthique, avait à l’origine une valeur de réa­li­té (et tout rite était action et non simple céré­mo­nie) doit pen­ser que les rites guer­riers actuels peuvent être matière à médi­ta­tion et à rap­pro­cher du mys­tère conte­nu dans l’enseignement dont nous avons par­lé : l’idée de héros qui ne sont pas vrai­ment morts, comme celle de vain­queurs qui, à l’image du César romain, res­tent « vain­queurs per­pé­tuels » au centre d’une lignée. »

Julius Evo­la
Méta­phy­sique de la Guerre (Dio­ra­ma Filo­so­fi­co, 1935), in Cahiers de l’Unicorne 7, trad. H.J. Max­well, Arche édi­tions, 1980

Dans un fameux passage de l’Iliade le poète décrit la phalange achéenne…

« Dans un fameux pas­sage de l’Iliade le poète décrit la pha­lange achéenne : « La lance fait un rem­part à la lance, le bou­clier au bou­clier, cha­cun étayant l’autre ; l’écu s’appuie sur l’écu, le casque sur le casque, le guer­rier sur le guer­rier. » Ce n’est pas seule­ment la pré­fi­gu­ra­tion de l’ordre hopli­tique que l’on entre­voit ici, mais sur­tout l’expression de ce qu’est une com­mu­nau­té soli­daire où chaque membre peut se repo­ser sur les autres, où la déser­tion d’un seul anéan­ti­rait ins­tan­ta­né­ment le tout indis­so­ciable. Pas ques­tion de « contrat » ici, mais d’obligations mutuelles ins­crites dans le pacte fon­da­teur du clan, de la tri­bu, de la cité et de la phalange. »

Domi­nique Venner
Un samou­raï d’Occident. Le Bré­viaire des insou­mis, édi­tions Pierre-Guillaume de Roux, 2013

Ces chefs sont essentiellement des guerriers…

« Les poèmes homé­riques nous montrent les chefs achéens régnant cha­cun sur un petit royaume ; la Grèce de l’âge héroïque, divi­sée en autant de royaumes indé­pen­dants qu’il y a de can­tons, était déjà mor­ce­lée à l’extrême, comme le sera plus tard celle de l’époque classique. […]
Cha­cun de ces rois est indé­pen­dant : Aga­mem­non n’est choi­si comme chef de guerre contre Troie que parce qu’il com­mande à la troupe la plus nom­breuse ; mais avant de prendre une déci­sion il consulte les autres chefs, ses pairs, réunis en conseil. […] Ces chefs sont essen­tiel­le­ment des guer­riers. La guerre est leur prin­ci­pale occu­pa­tion, la source prin­ci­pale de leur richesse. Ils ne rêvent que batailles et pillages, expé­di­tions sur terre ou sur mer. Entre voi­sins, les guerres sont inces­santes : la paix leur pèse, le repos les ennuie, l’aventure les attire ; et, lors même que, vain­cus par l’âge, ils chauffent leurs vieux membres à la flamme du foyer dans la haute salle de leur manoir, ils n’ont pas de plus grande joie que d’écouter après un fes­tin le récit des exploits de leur jeunesse. […]
Le pou­voir de ces rois, tel qu’il nous est pré­sen­té dans l’Iliade et dans l’Odys­sée, est de carac­tère féo­dal. Plus qu’il ne gou­verne un can­ton, cha­cun d’eux com­mande à un groupe de guer­riers qui le recon­naissent comme leur chef. Autant que ses sol­dats, ses com­pa­gnons d’armes sont ses amis, en même temps que ses ser­vi­teurs, et, en expé­di­tion loin­taine comme au pays, ils sont convo­qués en assem­blée lorsque se pré­sente une affaire grave. Bien que la royau­té soit héré­di­taire, chaque chef doit méri­ter son rang par sa pru­dence au conseil et son cou­rage au com­bat. À la guerre, qui est encore conçue comme une série d’engagements indi­vi­duels, il paye de sa per­sonne, et, de retour chez lui, en son manoir ou dans son domaine, il ne croit pas déchoir en pre­nant part à l’apprêt d’un fes­tin ou aux tra­vaux des champs. »

Robert Fla­ce­lière
Intro­duc­tion aux poèmes homé­riques, 1955

La guerre. Les Pachtouns et avec eux les conquérants indo-européens…

« La guerre. Les Pach­touns et avec eux les conqué­rants indo-euro­péens, macé­do­niens et anglais qui tran­si­tèrent autre­fois par Chak­da­ra nous rap­pellent que l’Histoire est d’abord faite du sang des hommes mélan­gé à la terre. L’Europe l’a oublié et c’est pour cela qu’elle ne com­prend plus rien à la marche du monde. »

Erik L’Homme
Des pas dans la neige. Aven­tures au Pakis­tan, édi­tions Gal­li­mard Jeu­nesse, coll. Pôle fic­tion, 2010

C’est l’Indochine la mieux connue. Il y a l’autre…

« C’est l’In­do­chine la mieux connue. Il y a l’autre : celle des contre­forts de l’Hi­ma­laya au nord, de la cor­dillère Anna­mi­tique au centre, des pla­teaux mon­ta­gnards du sud : plus de quatre-vingts eth­nies, peu­plades, tri­bus, clans ! À peu près intacts, pas dégé­né­rés, aus­si libres qu’on peut l’être sur terre ! Nulle part au monde une telle diver­si­té, une telle den­si­té… Voi­là que je vous fais un cours de géo­gra­phie humaine main­te­nant ! Comme vous m’a­vez l’air de ne pas connaître grand-chose, ça ne vous fera pas de mal… De toute façon, c’est de l’his­toire ancienne. Cette Indo­chine-là est morte. Tout est ren­tré dans le rang. Ces sur­vi­vances féo­dales héri­tées du colo­nia­lisme fran­çais ont été promp­te­ment liqui­dées… pas de salut hors des masses popu­laires, du socia­lisme scien­ti­fique basé sur le maté­ria­lisme dia­lec­tique enri­chi par le grand Lénine et le génial Sta­line, du cen­tra­lisme démo­cra­tique, du déter­mi­nisme his­to­rique et tut­ti quan­ti… Ha ! Ha ! Ha ! Ain­si va le monde ! »

Pierre Schoen­doerf­fer
Là-haut, Édi­tions Gras­set, 1981

Je suis content et fier d’y avoir été…

« Je suis content et fier d’y avoir été, même s’il a fal­lu payer le prix de la cap­ti­vi­té, parce que là-haut… Ah ! Com­ment dire ?… Là-haut, on a eu des exemples, mon vieux. Des maîtres. Des patrons. Des capi­taines ! Des hommes bien ! Je ne parle pas seule­ment du cou­rage, ce qui est essen­tiel… Je parle aus­si de la manière aus­si, la manière !… […]
Oh je sais bien que ce n’est pas parce qu’on accepte de se faire tuer pour une cause que cette cause est juste. Mais je m’en fous de la cause… je vous parle des hommes… je pour­rais vous don­ner la liste. De toutes les ori­gines, de tous les rangs de l’ar­mée. Il y en a je ne sais même pas leur nom. Je ne les ai vus qu’une fois. Je sens encore… leurs doigts sur mon cœur. Un seul type bien, vrai­ment bien, et ça change tout. Un seul ! Là-haut il y en avait plein ! Et ils avaient la manière. Je peux vous le dire… »

Pierre Schoen­doerf­fer
Là-haut, Édi­tions Gras­set, 1981

What I gave I have…

« Une épi­taphe gra­vée, Ky me l’a mon­trée ; elle lui a plu, c’est pour­quoi il avait ins­tal­lé son P.C à cet endroit.
What I gave I have
What I spent I had
What I kept I lost »

Pierre Schoen­doerf­fer
Là-haut, Édi­tions Gras­set, 1981

Sachez-le, c’était un crime…

« Pen­dant des années les cau­che­mars liés à l’é­va­cua­tion de Talung ont rejoint ceux de la dépor­ta­tion. J’a­vais le sen­ti­ment d’a­voir été par­jure. Ce mot veut-il dire encore quelque chose à une époque où la notion d’hon­neur est pas­sée à l’ar­rière-plan ? Disons qu’il ne s’a­gis­sait pas d’un ser­ment che­va­le­resque. Tout sim­ple­ment de cen­taines d’hommes et de femmes dont, par­fois, les moindres traits sont ins­crits dans ma mémoire et à qui, au nom de mon pays, j’a­vais deman­dé un enga­ge­ment au péril de leur vie. Nous les avons aban­don­nés en deux heures. Nous avons pris la fuite comme des mal­frats. Ils ont été assas­si­nés à cause de nous.
Sachez-le, c’é­tait un crime. »

Hélie Denoix de Saint Marc
Toute une vie, édi­tions les arènes, 2004

Si nous étions malheureux, mourant de faim et de froid…

« Bour­gogne n’é­tait pas en reste dans l’af­fec­tion au chef, mais autour d’une page, il livrait une autre clé : Si nous étions mal­heu­reux, mou­rant de faim et de froid, il nous res­tait encore quelque chose qui nous sou­te­nait : l’hon­neur et le cou­rage.” L’hon­neur et le cou­rage ! Comme ils réson­naient étran­ge­ment, ces mots, deux cents années plus tard. Étaient-ils encore en vie, ces mots, dans ce monde que nous tra­ver­sions pleins phares ? Nous fîmes une courte halte sur le bas-côté, il nei­geait, la nuit sem­blait en larmes dans le fais­ceau des phares. Dieux, me disais-je, en pis­sant dans le noir, nous autres, pauvres gar­çons du XXIème siècle, ne sommes-nous pas des nains ? Alan­guis dans la man­grove du confort, pou­vions-nous com­prendre ces spectres de 1812 ? »

Syl­vain Tesson
Bere­zi­na, édi­tions Gué­rin, 2015

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