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Thème

Citations sur la guerre

L’un des risques associés aux opérations fondées…

« L’un des risques asso­ciés aux opé­ra­tions fon­dées sur le choc a trait aux consé­quences invo­lon­taires” ou au déclen­che­ment de réac­tions impré­vues. Par exemple, des attaques mas­sives contre l’infrastructure d’une nation, son réseau élec­trique ou son sys­tème éco­no­mique peuvent créer des souf­frances telles que, à cause du contre­coup, nous fouet­tons la volon­té natio­nale de nos oppo­sants de com­battre au lieu de l’affaiblir. »

Lt-Cnl John N. T. Shanahan
« Shock-based-ope­ra­tions », Air & Space Power, 2001

La mort. Toujours surgiront un petit nombre d’êtres…

« La mort. Tou­jours sur­gi­ront un petit nombre d’êtres qui sont trop nobles pour la vie. Ils cherchent la blan­cheur, la soli­tude. La noblesse d’êtres qui se lavent des souillures dans un bain de lumière appa­raît sou­vent avec beau­té sur le masque mortuaire.
Ce que j’aime dans l’homme, c’est son essence au-delà de la mort, c’est sa com­mu­nau­té avec elle. L’amour ter­restre n’est qu’un pâle reflet. »

Ernst Jün­ger
Jour­nal de guerre (Strah­lun­gen), 1949, trad. Hen­ri Plard, édi­tions Jul­liard, 1990

Moi, je meurs. Mon esprit coule par vingt blessures…

« Moi, je meurs. Mon esprit coule par vingt blessures.
J’ai fait mon temps. Buvez, ô loups mon sang vermeil.
Jeune, brave, riant, libre et sans flétrissures,
Je vais m’asseoir par­mi les dieux, dans le soleil ! »

Charles-Marie Leconte de Lisle
« Le cœur du Hial­mar », in Poèmes bar­bares, 1862, édi­tions Gal­li­mard, coll. Poé­sie, 1985

En parcourant le camp, Achille fait armer…

« En par­cou­rant le camp, Achille fait armer ses guer­riers myr­mi­dons. On croi­rait voir des loups car­nas­siers, le cœur plein d’une indi­cible ardeur, qui vont dans la mon­tagne atta­quer le grand cerf ramé, puis le dévorent – de tous, le sang rou­git alors les bajoues ; en bande, ils vont laper l’eau noire d’une source avec leurs langues minces, tout en cra­chant le sang de la bête égor­gée, car, si leur cœur reste intré­pide en leur poi­trine, leur ventre est oppres­sé : ain­si, les conduc­teurs et les chefs des Myr­mi­dons accourent tous auprès du vaillant écuyer d’Achille aux pieds rapides. Au milieu d’eux se tient l’Eacide fou­gueux ; il sti­mule les chars et les hommes en armes. »

Homère
Iliade, Chant XVI, Pré­pa­ra­tifs des Myr­mi­dons, vers 800 – 725 av. notre ère

J’ai proposé, dans d’autres livres, une morale tragique…

« J’ai pro­po­sé, dans d’autres livres, une morale tra­gique. Une morale des som­mets d’où des­cendent, vers le champ des hommes, les maîtres et les héros. Si j’ai for­ti­fié mes lec­teurs, je n’ai pas per­du mon temps. Si je leur ai arra­ché les écailles des yeux, nous serons alors au moins quelques-uns à nous regar­der sans obs­cé­ni­té, dans la foule, et quelle que soit notre race – celle des héros admi­rables qui vont, ou celle de ceux qui, plus infirmes, les suivent, ou encore celle de ceux qui regardent pas­ser la colonne avec, dans les yeux, l’admiration qui révère – oui, quelle que soit notre race, nous sau­rons qu’elle est bonne. J’ai célé­bré le che­va­lier de Dürer qui va, accom­pa­gné de la Mort et guet­té par le Diable. Der­rière lui, je vois des sou­dards qui le suivent et aux­quels il trace la route, dans la sombre forêt. Sur son pas­sage, les pay­sans saluent et se taisent. Che­va­lier et sou­dards vont vers un loin­tain où il y a la guerre. Ils ne demandent rien. Ils vont mou­rir pour toi, pay­san, pour ta forêt, tes cochons noirs, tes trois poules étiques, ta masure de chaume et tes enfants qui reniflent. Regarde-les pas­ser. Si tu les salues et si tu ne vas pas, cou­rant par tra­verses et rac­cour­cis, pré­ve­nir l’ennemi qui les attend, tu es digne d’eux. Cette digni­té, c’est tout ce qu’on te demande. »

Jean Cau
Pour­quoi la France, édi­tions de La Table Ronde, 1975

Quand des hommes combattent sur un plan supérieur…

« Quand des hommes com­battent sur un plan supé­rieur, spi­ri­tuel, ils intègrent la mort dans leur stra­té­gie. Ils acquièrent quelque chose d’invulnérable ; la pen­sée que l’adversaire veut leur des­truc­tion phy­sique n’est, par consé­quent, plus effrayante pour eux. […] Il y a des moments dans l’histoire où des hommes sai­sissent la mort comme un bâton de com­man­de­ment. Dans le pro­cès des Tem­pliers, par exemple, où le Grand Maître de l’Ordre montre sou­dai­ne­ment le vrai rap­port entre lui et les juges — ain­si un navire laisse tom­ber son camou­flage et s’offre, avec ses pavillons et ses canons, au regard stu­pé­fait. Le soir même, il fut brû­lé vif, mais on pos­ta des gardes, dès cette nuit, à l’endroit du bûcher pour empê­cher le peuple d’y venir cher­cher des reliques. La pous­sière elle-même fait peur aux tyrans ; elle aus­si doit disparaître. »

Ernst Jün­ger
Pre­mier jour­nal pari­sien (in Strah­lun­gen), 1949, édi­tions Le Livre de poche, 1998

Dans les tranchées, toutes sortes d’esprits étrangers…

« Dans les tran­chées, toutes sortes d’es­prits étran­gers les uns aux autres ont bien été for­cés d’êtres bons cama­rades. Avec les livres, il n’en va pas autre­ment qu’a­vec les hommes. Ils ont beau être dif­fé­rents, il leur suf­fit d’être forts et hon­nêtes et de savoir s’af­fir­mer, cela donne la meilleure cama­ra­de­rie. »

Wal­ter Flex
Le pèle­rin entre deux mondes (Der Wan­de­rer zwi­schen bei­den Wel­ten), 1916, trad. Phi­lippe Marcq, édi­tions ACE, 2020

Qu’est-ce que la liberté ? C’est avoir la volonté de répondre de soi…

« Car, qu’est-ce que la liber­té ? C’est avoir la volon­té de répondre de soi. C’est main­te­nir les dis­tances qui nous séparent. C’est être indif­fé­rent aux cha­grins, aux dure­tés, aux pri­va­tions, à la vie même. C’est être prêt à sacri­fier les hommes à sa cause, sans faire excep­tion de soi-même. Liber­té signi­fie que les ins­tincts virils, les ins­tincts joyeux de guerre et de vic­toire, pré­do­minent sur tous les autres ins­tincts, par exemple sur ceux du « bon­heur ». L’homme deve­nu libre, com­bien plus encore l’esprit deve­nu libre, foule aux pieds cette sorte de bien-être mépri­sable dont rêvent les épi­ciers, les chré­tiens, les vaches, les femmes, les Anglais et d’autres démo­crates. L’homme libre est guer­rier. — À quoi se mesure la liber­té chez les indi­vi­dus comme chez les peuples ? À la résis­tance qu’il faut sur­mon­ter, à la peine qu’il en coûte pour arri­ver en haut. Le type le plus éle­vé de l’homme libre doit être cher­ché là, où constam­ment la plus forte résis­tance doit être vain­cue : à cinq pas de la tyran­nie, au seuil même du dan­ger de la ser­vi­tude. »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2005

En 1808, au cours de son voyage dans l’Ouest, Napoléon…

« En 1808, au cours de son voyage dans l’Ouest, Napo­léon ren­con­tra aux Quatre-Chemins-de‑l’Oie une héroïne de la grande révolte ven­déenne. À vingt ans, elle avait com­bat­tu les Bleus pis­to­let au poing. On la pré­sen­ta à l’Empereur qui l’embrassa et la fit embras­ser par l’Impératrice. À ce moment, un homme s’avança. Napo­léon l’interrogea :
 — Et vous, mon­sieur qui saluez si bas, qui êtes-vous ?
 — Mais, répon­dit l’autre, je suis le maire de Saint-Florent, le frère de made­moi­selle Regrenil.
 — Que fai­siez-vous, inter­ro­gea l’Empereur, pen­dant que votre sœur se bat­tait si bien ?
Et le maire, se croyant habile, répondit :
 — Sire, moi, j’étais neutre.
 — Neutre ! écla­ta Napo­léon, alors vous n’êtes qu’un lâche, un jean-foutre.
Et il le chas­sa de sa vue. »

Domi­nique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédi­tion Pierre-Guillaume de Roux, 2014

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