« Un guerrier dans une époque solaire peut admirer la grandeur humaine de son adversaire. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
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« Un guerrier dans une époque solaire peut admirer la grandeur humaine de son adversaire. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, éditions des Équateurs, 2018
« Il est certain qu’aujourd’hui encore, et précisément en Italie, les rites par lesquels une communauté guerrière déclare « présents » les camarades morts au champ d’honneur, ont retrouvé une force singulière. Qui part de l’idée que tout ce qu’un processus d’involution a, de nos jours, doté d’un caractère allégorique et au maximum éthique, avait à l’origine une valeur de réalité (et tout rite était action et non simple cérémonie) doit penser que les rites guerriers actuels peuvent être matière à méditation et à rapprocher du mystère contenu dans l’enseignement dont nous avons parlé : l’idée de héros qui ne sont pas vraiment morts, comme celle de vainqueurs qui, à l’image du César romain, restent « vainqueurs perpétuels » au centre d’une lignée. »
Julius Evola
Métaphysique de la Guerre (Diorama Filosofico, 1935), in Cahiers de l’Unicorne 7, trad. H.J. Maxwell, Arche éditions, 1980
« Le tourment des précautions l’emporte sur les dangers à éviter ; il vaut mieux s’abandonner à la destinée. »
Napoléon Bonaparte
Virilités, maximes et pensées compilées par Jules Bertaut, éditions Sansot et Cie, 1912
« Dans un fameux passage de l’Iliade le poète décrit la phalange achéenne : « La lance fait un rempart à la lance, le bouclier au bouclier, chacun étayant l’autre ; l’écu s’appuie sur l’écu, le casque sur le casque, le guerrier sur le guerrier. » Ce n’est pas seulement la préfiguration de l’ordre hoplitique que l’on entrevoit ici, mais surtout l’expression de ce qu’est une communauté solidaire où chaque membre peut se reposer sur les autres, où la désertion d’un seul anéantirait instantanément le tout indissociable. Pas question de « contrat » ici, mais d’obligations mutuelles inscrites dans le pacte fondateur du clan, de la tribu, de la cité et de la phalange. »
Dominique Venner
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013
« Les poèmes homériques nous montrent les chefs achéens régnant chacun sur un petit royaume ; la Grèce de l’âge héroïque, divisée en autant de royaumes indépendants qu’il y a de cantons, était déjà morcelée à l’extrême, comme le sera plus tard celle de l’époque classique. […]
Chacun de ces rois est indépendant : Agamemnon n’est choisi comme chef de guerre contre Troie que parce qu’il commande à la troupe la plus nombreuse ; mais avant de prendre une décision il consulte les autres chefs, ses pairs, réunis en conseil. […] Ces chefs sont essentiellement des guerriers. La guerre est leur principale occupation, la source principale de leur richesse. Ils ne rêvent que batailles et pillages, expéditions sur terre ou sur mer. Entre voisins, les guerres sont incessantes : la paix leur pèse, le repos les ennuie, l’aventure les attire ; et, lors même que, vaincus par l’âge, ils chauffent leurs vieux membres à la flamme du foyer dans la haute salle de leur manoir, ils n’ont pas de plus grande joie que d’écouter après un festin le récit des exploits de leur jeunesse. […]
Le pouvoir de ces rois, tel qu’il nous est présenté dans l’Iliade et dans l’Odyssée, est de caractère féodal. Plus qu’il ne gouverne un canton, chacun d’eux commande à un groupe de guerriers qui le reconnaissent comme leur chef. Autant que ses soldats, ses compagnons d’armes sont ses amis, en même temps que ses serviteurs, et, en expédition lointaine comme au pays, ils sont convoqués en assemblée lorsque se présente une affaire grave. Bien que la royauté soit héréditaire, chaque chef doit mériter son rang par sa prudence au conseil et son courage au combat. À la guerre, qui est encore conçue comme une série d’engagements individuels, il paye de sa personne, et, de retour chez lui, en son manoir ou dans son domaine, il ne croit pas déchoir en prenant part à l’apprêt d’un festin ou aux travaux des champs. »
Robert Flacelière
Introduction aux poèmes homériques, 1955
Hector : « Il n’est qu’un bon présage, c’est de combattre pour sa patrie. »
Homère
Iliade, Chant XII, 243, vers 800 – 725 avant notre ère
« La guerre. Les Pachtouns et avec eux les conquérants indo-européens, macédoniens et anglais qui transitèrent autrefois par Chakdara nous rappellent que l’Histoire est d’abord faite du sang des hommes mélangé à la terre. L’Europe l’a oublié et c’est pour cela qu’elle ne comprend plus rien à la marche du monde. »
Erik L’Homme
Des pas dans la neige. Aventures au Pakistan, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Pôle fiction, 2010
« C’est l’Indochine la mieux connue. Il y a l’autre : celle des contreforts de l’Himalaya au nord, de la cordillère Annamitique au centre, des plateaux montagnards du sud : plus de quatre-vingts ethnies, peuplades, tribus, clans ! À peu près intacts, pas dégénérés, aussi libres qu’on peut l’être sur terre ! Nulle part au monde une telle diversité, une telle densité… Voilà que je vous fais un cours de géographie humaine maintenant ! Comme vous m’avez l’air de ne pas connaître grand-chose, ça ne vous fera pas de mal… De toute façon, c’est de l’histoire ancienne. Cette Indochine-là est morte. Tout est rentré dans le rang. Ces survivances féodales héritées du colonialisme français ont été promptement liquidées… pas de salut hors des masses populaires, du socialisme scientifique basé sur le matérialisme dialectique enrichi par le grand Lénine et le génial Staline, du centralisme démocratique, du déterminisme historique et tutti quanti… Ha ! Ha ! Ha ! Ainsi va le monde ! »
Pierre Schoendoerffer
Là-haut, Éditions Grasset, 1981
« Je suis content et fier d’y avoir été, même s’il a fallu payer le prix de la captivité, parce que là-haut… Ah ! Comment dire ?… Là-haut, on a eu des exemples, mon vieux. Des maîtres. Des patrons. Des capitaines ! Des hommes bien ! Je ne parle pas seulement du courage, ce qui est essentiel… Je parle aussi de la manière aussi, la manière !… […]
Oh je sais bien que ce n’est pas parce qu’on accepte de se faire tuer pour une cause que cette cause est juste. Mais je m’en fous de la cause… je vous parle des hommes… je pourrais vous donner la liste. De toutes les origines, de tous les rangs de l’armée. Il y en a je ne sais même pas leur nom. Je ne les ai vus qu’une fois. Je sens encore… leurs doigts sur mon cœur. Un seul type bien, vraiment bien, et ça change tout. Un seul ! Là-haut il y en avait plein ! Et ils avaient la manière. Je peux vous le dire… »
Pierre Schoendoerffer
Là-haut, Éditions Grasset, 1981
« Une épitaphe gravée, Ky me l’a montrée ; elle lui a plu, c’est pourquoi il avait installé son P.C à cet endroit.
What I gave I have
What I spent I had
What I kept I lost »
Pierre Schoendoerffer
Là-haut, Éditions Grasset, 1981
« Pendant des années les cauchemars liés à l’évacuation de Talung ont rejoint ceux de la déportation. J’avais le sentiment d’avoir été parjure. Ce mot veut-il dire encore quelque chose à une époque où la notion d’honneur est passée à l’arrière-plan ? Disons qu’il ne s’agissait pas d’un serment chevaleresque. Tout simplement de centaines d’hommes et de femmes dont, parfois, les moindres traits sont inscrits dans ma mémoire et à qui, au nom de mon pays, j’avais demandé un engagement au péril de leur vie. Nous les avons abandonnés en deux heures. Nous avons pris la fuite comme des malfrats. Ils ont été assassinés à cause de nous.
Sachez-le, c’était un crime. »
Hélie Denoix de Saint Marc
Toute une vie, éditions les arènes, 2004
« Bourgogne n’était pas en reste dans l’affection au chef, mais autour d’une page, il livrait une autre clé : “Si nous étions malheureux, mourant de faim et de froid, il nous restait encore quelque chose qui nous soutenait : l’honneur et le courage.” L’honneur et le courage ! Comme ils résonnaient étrangement, ces mots, deux cents années plus tard. Étaient-ils encore en vie, ces mots, dans ce monde que nous traversions pleins phares ? Nous fîmes une courte halte sur le bas-côté, il neigeait, la nuit semblait en larmes dans le faisceau des phares. Dieux, me disais-je, en pissant dans le noir, nous autres, pauvres garçons du XXIème siècle, ne sommes-nous pas des nains ? Alanguis dans la mangrove du confort, pouvions-nous comprendre ces spectres de 1812 ? »
Sylvain Tesson
Berezina, éditions Guérin, 2015