« Adrénaline et moraline sont les deux substances que secrète la machine médiatique afin de produire de l’hébétude et fabriquer du consentement. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
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« Adrénaline et moraline sont les deux substances que secrète la machine médiatique afin de produire de l’hébétude et fabriquer du consentement. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« Les choix fondamentaux en jeu sont la solidarité collective avant l’émancipation individuelle, la communauté naturelle plutôt que la sociabilité contractuelle, l’enracinement local contre le déracinement cosmopolite. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« La liberté de l’individu exigeait désormais le rejet des identités reçues et de les dénoncer comme autant de prisons physiques et mentales. Elle appelait la proscription de ce qui liait, de ce qui durait et attachait, le congédiement de tout ce qui avait jusqu’ici déterminé l’aventure de l’homme : origine, filiation, parentèle, nation et autres communautés natives ou naturelles. Pour atteindre ce Graal de l’autonomie émancipatrice, les rectifications des corps, les hybridations de l’âme, les bricolages de soi devenaient non seulement recommandables mais recommandés. On choisirait désormais son identité passagère et sa communauté d’appartenance comme on choisissait un forfait d’opérateur téléphonique ou un fournisseur d’accès à Internet, mais avec l’option de résiliation instantanée. L’homme, devenu autoentrepreneur de lui-même, ne rencontrerait plus d’obstacle à son autosatisfaction au sein de la société de l’indétermination illimitée. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« Avec la globalisation, la Terre ne s’unifie pas n’importe comment. Elle s’unifie tendanciellement sous la forme d’un marché, c’est-à-dire sous l’unique horizon de la logique de la marchandise et la recherche d’une hausse permanente des profits. Cet avènement d’un marché mondial s’accompagne d’une transformation des mentalités. L’intériorisation du modèle du marché consacre, dans les esprits comme dans les comportements, le primat des valeurs marchandes. La plupart des domaines qui, auparavant, échappaient encore dans une certaine mesure à la logique du capital (culture, sport, éducation, etc.), y sont aujourd’hui pleinement intégrés.
[…] Quels sont les effets de la globalisation ?
Le plus évident tient dans l’extension et la concrétisation de ce que j’appellerai l’idéologie du Même : homogénéisation planétaire, uniformisation des comportements, disparition des modes de vie différenciés, généralisation d’un modèle de « développement », etc. »
Alain de Benoist
Conférence prononcée à Anvers le 11 novembre 2003, cité par Éric Branca in 3 000 ans d’idées politiques, Chronique éditions, 2014
« Le premier instinct humain est l’instinct de survie, et cet instinct emporte tout sur son passage ; nous aurions dû apprendre pour toujours ce que la peur pour l’espace vital peut déclencher dans un peuple qui pouvait se réclamer de la plus haute civilisation du monde, nous aurons demain à apprendre ce que la réalité des menaces pour l’espace vital et la dignité des hommes peut provoquer chez ceux qui se sentiront menacés dans leur survie par la surpopulation et l’entassement humain du futur. La loi de l’intérêt individuel, les passions de toute nature ne sont que les habillages que l’abondance permet d’élaborer autour de cette passion simple : survivre. Il est possible que la science politique de demain ait à oublier bien des vérités qui n’étaient que le fait de la richesse, de la sûreté du lendemain et de la survie, pour redécouvrir quelques aspects des sociétés humaines que nous avons depuis longtemps oubliés. »
Hervé Juvin
Le renversement du monde. Politique de la crise, éditions Gallimard, 2010
« Le projet de l’État moderne, liquidateur de tout ce qui s’immisce entre lui et les individus, s’est paré de la protection des droits de l’individu. »
Hervé Juvin
La grande séparation, éditions Gallimard, 2013
« D’un point de vue historique, il n’est pas excessif de dire que, sous couvert de solidarité et de redistribution, l’État-providence a agi comme un séparateur de particules, un formidable agent de déliaison. La socialisation du risque a eu pour effet d’accroître les risques de désocialisation. La machine à fabriquer des ‘affiliés ‘ a été à l’origine d’un vaste mouvement de désaffiliation. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
« Le totalitarisme surgit de l’atomisation de la société, qui accompagne historiquement la montée et l’émancipation politique de la classe bourgeoise. »
Alain de Benoist
Ce que penser veut dire, Éditions du Rocher, 2017
« [Ce que nous vivons ?] Une sortie brutale du monde du dû et du lien au monde du soi et du droit. »
Hervé Juvin
Le renversement du monde. Politique de la crise, éditions Gallimard, 2010
« Aucun des prétendus droits de l’homme ne s’étend au-delà de l’homme égoïste, l’homme en tant que membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant à son arbitraire privé. »
Karl Marx
Sur la question juive (Zur Judenfrage) in Deutsch-Französische Jahrbücher, 1843, trad. Jean-François Poirier, éditions La Fabrique, 2006
« Le divorce est consommé entre libéralisme et démocratie. Quand les marchés sont libres, les citoyens ne le sont plus guère, et s’ils peuvent l’être, si certains le sont, c’est la société qui ne l’est plus, tenue par autre chose, d’autres règles, d’autres lois qui lui sont étrangères, qui s’imposent à elle pour la dissoudre et pour lui substituer la collection d’individus séparés, par tout, et d’abord par leurs intérêts immédiats. La question de la justice, celle du social et de l’être-ensemble sont devant nous. Elles sont question de frontières et de séparations. Elles sont affaires de vie ou de mort.
C’est fini. L’« insurrection de la différence » (selon la formule de Georges Balandier) est devant nous. Elle répondra à l’utopie criminelle de la démocratie sans terre, qui conduit le libéralisme à détruire la démocratie – c’est-à-dire à nier la capacité de communautés humaines à décider souverainement de leur devenir – faute d’accepter la condition de leur constitution, qui est la séparation, l’écart et la singularité. Une société qui ne sait se nommer, se compter et se distinguer ne peut se conduire, elle perd la capacité du bien comme du mal. La confusion n’est pas amie de la liberté. »
Hervé Juvin
Le renversement du monde. Politique de la crise, éditions Gallimard, 2010