« On n’ouvre pas la porte sur l’infini à des gens qui ne sont plus capables de le rêver. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
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« On n’ouvre pas la porte sur l’infini à des gens qui ne sont plus capables de le rêver. »
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
« Aussi vais-je écouter Kandall lorsque le soir il réunit les enfants dans son wagon et leur raconte des histoires. Invente-t-il ? A‑t-il vécu tout cela ? Les peuplades qu’il ressuscite pour les regarder mourir ont-elles jamais existé ? Qu’importe. Les enfants l’écoutent avec des yeux immenses car Kandall sait transformer la mort en un commencement et ses récits vont bien au-delà de la tristesse. J’imagine qu’il nous racontera un jour, peut-être demain, comment est mort le peuple du train qui voulait mourir seul…»
Jean Raspail
Septentrion, éditions Robert Laffont, 1979, réed. 2007
« L’Histoire ne doit pas rester captive, c’est un animal sauvage, un loup qui s’étiole lorsqu’il est mis à la chaîne. Il faut aller à sa rencontre. Arpenter la France intime, la France des siècles, pénétrer dans les forêts profondes, tracer dans les garrigues des sentiers de lumière, promener sur les chemins du littoral nos rêves éveillés ! Frotter nos paumes aux murs des cathédrales et des châteaux ! »
Erik L’Homme
Le regard des princes à minuit, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Scripto, 2014
« En face de la Crète et de l’Archipel, quelque part sur la côte ionienne, il y eût une ville — nous dirions aujourd’hui une bourgade, ou même un village —, fortifiée. Elle fut Ilion, elle devint Troie, et son nom ne passera jamais. Un poète qui peut-être fut mendiant et chanteur des rues, qui peut-être ne savait ni lire ni écrire et que la tradition dit aveugle, fit un poème de la guerre des Grecs contre cette ville afin de reconquérir la plus belle femme du monde. Que la plus belle femme du monde ait vécu dans une petite ville nous paraît légendaire ; que le plus beau poème du monde ait été composé par quelqu’un qui n’avait jamais vu de ville plus grande est un fait historique. On dit que ce poème est tardif, et que la culture primitive était sur son déclin lorsqu’il fut écrit ; on se demande alors ce qu’elle produisait dans toute sa force. Quoiqu’il en soit, il est vrai que ce poème, qui fut notre premier poème, pourrait aussi être notre dernier chant. Il pourrait être le premier et le dernier mot de l’homme simple mortel sur sa propre destinée telle qu’il l’a peut voir. Que le monde périsse païen et le dernier homme fera bien s’il chante l’Iliade et meurt. »
Gilbert Keith Chesterton
The Everlasting Man (L’Homme éternel), éditions Hodder & Stoughton, 1925
« Ne comprenez-vous pas que le don de soi, le risque, la fidélité jusqu’à la mort, voilà des exercices qui ont largement contribué à fonder la noblesse de l’homme ? Quand vous cherchez un modèle à proposer, vous le découvrez chez le pilote qui se sacrifie pour son courrier, chez le médecin qui succombe sur le front des épidémies, ou chez le méhariste qui, à la tête de son peloton maure, s’enfonce vers le dénuement et la solitude. Quelques-uns meurent chaque année. Si même leur sacrifice est en apparence inutile, croyez-vous qu’ils n’ont point servi ? Ils ont frappé la belle pâte vierge que nous sommes d’abord une belle image, ils ont ensemencé jusqu’à la conscience du petit enfant, bercé par des contes nés de leurs gestes. Rien ne se perd et le monastère clos de murs, lui-même, rayonne. »
Antoine de Saint-Exupéry
Un sens à la vie, éditions Gallimard, coll. Blanche, 1956
« Parce que “le divin demande à être incarné” (Walter F. Otto), il est dans l’essence du mythe de requérir le culte, comme il est dans l’essence du culte d’appeler le mythe. Tous deux traduisent la manifestation du sacré et la présence du divin. Tous deux répondent à cette présence, l’un par la parole, l’autre par le geste, éclairant du même coup la façon dont la théorie et la pratique sont liées. Si le mythe est un dire, le rite est un faire qui prolonge ce dire. “Le mythe, écrit Van der Leeuw, est une célébration en parole, le rite est une déclaration en acte”. Pascal David ajoute que “le culte n’est autre chose que l’attitude de l’homme dans laquelle le mythe prend corps”. Le culte, en effet, n’est pas une simple évocation de l’événement mythique, mais le dévoilement répété, toujours plus assuré, de cet événement même. “L’unité du mythe et du culte, précise Walter F. Otto, consiste en ce que dans les deux cas, la proximité du divin se manifeste dans une Figure”. Dans le culte comme geste, dans le mythe comme parole de vérité. La plus profonde différence entre les deux est que dans le culte l’homme s’élève jusqu’au divin et agit pour ainsi dire en communauté avec lui, tandis que dans le mythe, c’est le divin qui s’abaisse jusqu’à lui en s’incarnant dans une figure humaine ou apparentée à l’homme. »
Alain de Benoist
L’empire intérieur, éditions Fata Morgana, 1995
« Puis, les Cavaliers de la Maison du Roi défilèrent autour du tombeau montés sur des chevaux blancs, chantant en chœur un chant sur Théoden fils de Thengel, composé par son ménestrel Gléowine, qui n’en fit plus d’autre par la suite. Les accents lents des Cavaliers, émurent même les cœurs de ceux qui ne connaissaient pas la langue de ce peuple, mais les paroles du chant firent naître une lueur dans les yeux de ceux de la Marche qui entendaient de nouveau le tonnerre des sabots du Nord et la voix d’Eorl dominant le bruit de la bataille dans le Champ de Célébrant, et l’histoire des rois se poursuivit, le cor de Helm retentissait dans les montagnes, jusqu’à ce que l’Obscurité tombât et que le Roi Théoden se levât pour traverser à cheval l’Ombre jusqu’au feu et mourir en splendeur, tandis que le Soleil, revenant contre tout espoir, resplendissait au matin sur le Mindol-aluin.
Hors du doute, hors des ténèbres, vers le lever du jour
il chevaucha, chantant dans le Soleil et l’épée hors du fourreau.
Il ranima l’espoir, et dans l’espoir il finit,
au-dessus de la mort, au-dessus de la peur, au-dessus du destin élevé,
hors de la ruine, hors de la vie, vers une durable gloire. »
J.R.R. Tolkien
Le Seigneur des Anneaux (The Lord of the Rings), 1954 – 1955
« Contrairement à ce que veulent nous faire croire la BBC et Hollywood, Zeus et Achille n’étaient pas noirs, le roi Arthur n’était pas un migrant érythréen, Jeanne d’Arc n’entendait pas des Negro Spirituals avant d’aller bouter les Russes hors d’Ukraine, Marguerite d’Anjou ne venait pas des rives du Niger.
Les Européens doivent résister au forçage idéologique permanent que veut leur imposer la superclasse mondiale. Ils doivent refuser l’altération et la colonisation de leur imaginaire par la « World music » et les séries et les films déréalisants.
Les Européens doivent reprendre possession de leur mythologie et de leur histoire. »
Jean-Yves Le Gallou
XXIe siècle, vers un nouveau cycle européen ?, allocution au cinquième colloque de l’Institut Iliade, Paris, Maison de la Chimie, 7 avril 2018
« Même si cela peut paraître étrange, il était pour ces gens plus facile d’imaginer un monde peuplé d’esprits malins que de concevoir des astronautes posant le pied sur la Lune. Mais après tout, nos propres ancêtres, avant que nous donnions des leçons de rationalisme à l’humanité tout en remplissant nos stades de foules hystériques et en nourrissant nos herbivores de cadavres réduits en poudre, n’étaient-ils pas partis dans la poussière des routes orientales délivrer le tombeau d’un dieu mort et ressuscité ? »
Erik L’Homme
Des pas dans la neige. Aventures au Pakistan, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Pôle fiction, 2010
« Voici 8 000 ans commençait pour nous l’aventure néolithique. Je l’appelais révolution parce que j’y discernais l’apparition d’un état d’esprit nouveau. La volonté y tenait la première place et elle n’allait pas cesser de dominer notre monde, jusqu’à l’avènement des idées suicidaires aujourd’hui à la mode. Passer de la cueillette et de la chasse à l’agriculture et à l’élevage représente un bond en avant prodigieux. En un sens, dans cette plaine nordique si cruelle aux paysans aux prises avec un climat impitoyable, c’était un défi qui rejoignait la légende hellène de Prométhée dérobant le feu aux dieux. »
Jean Mabire
Thulé : le soleil retrouvé des Hyperboréens, éditions Robert Laffont, 1978, éditions Pardès, 2002
« L’arbre est bienfaisant aux dieux et aux hommes, il les domine et les abrite et son murmure chante les légendes divines et les hymnes. Les Gaulois n’avaient pour temples que les forêts et souvent ils combattaient couronnés de verdure pour emporter sur eux la force des arbres. Au retour du combat, les vainqueurs déposaient dans les bois sacrés leurs trophées, les glaives, les boucliers et les casques […] sous les nouveaux dieux, ces mystères déchus, dont s’effrayait la nouvelle piété, devinrent le sabbat des sorciers et l’on raconta mille fables. Le souvenir des forêts sacrées fit naître aussi les forêts enchantées dont les romans de chevalerie sont pleins […]. Et la Vierge Marie fréquenta les arbres que n’habitaient plus les dryades. »
Johannès Thomasset
Pages bourguignonnes, éditions de L’homme libre, 2001