« Ouvrir les yeux est un antidote au désespoir. »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
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« Ouvrir les yeux est un antidote au désespoir. »
Sylvain Tesson
Petit traité sur l’immensité du monde, éditions des Équateurs, 2005
« Pourtant la fonction des yeux n’est pas de voir mais de pleurer ; et pour voir réellement il nous faut les fermer. »
Emil Cioran
Précis de décomposition, 1949, éditions Gallimard, 1966
« Pourquoi si mous, si fléchissants, si mollissants ? Pourquoi y a‑t‑il tant de reniement, tant d’abnégation dans votre cœur ? Si peu de destinée dans votre regard ? […] Ô mes frères, je place au-dessus de vous cette table nouvelle : Devenez durs ! »
Friedrich Nietzsche
Le marteau parle in Ainsi parlait Zarathoustra – Un livre pour tous et pour personne (Also sprach Zarathustra – Ein Buch für Alle und Keinen), 1883 – 1885, trad. Geneviève Blanquis, éditions Garnier-Flammarion, 2006
« Tu te dis libre ? Je veux connaître les pensées qui prédominent en toi. Ce n’est pas de savoir si tu as échappé à un joug, qui m’importe : es-tu de ceux qui ont le droit de se soustraire à un joug ? Nombreux sont les hommes qui perdent leur dernière valeur quand ils cessent de servir. Libre de quoi ? Qu’importe cela à Zarathoustra ! Ton regard tranquille doit me répondre : libre pour faire quoi ? »
Friedrich Nietzsche,
Le marteau parle in Ainsi parlait Zarathoustra – Un livre pour tous et pour personne (Also sprach Zarathustra – Ein Buch für Alle und Keinen), 1883 – 1885, trad. Geneviève Blanquis, éditions Garnier-Flammarion, 2006
« Un matin, tandis que du haut de la terrasse, je parcourais des yeux la Marina, ses eaux m’apparurent plus profondes et plus lumineuses, comme si pour la première fois, j’eusse posé sur elles un regard non troublé. J’eus en cet instant même le sentiment presque douloureux du mot se séparant des choses, comme se brise la corde trop tendue d’un arc. J’avais surpris un lambeau du voile d’Isis de ce monde, et le langage à partir de cet instant me fut un imparfait serviteur. »
Ernst Jünger
Sur les falaises de marbre (Auf den Marmorklippen) 1939, trad. Henri Thomas, éditions Gallimard 1942, coll. L’Imaginaire, 2017
« Les yeux, les oreilles et les lèvres doivent se fermer devant toutes les petites mesquineries, laideurs et misères, et l’âme tout entière doit se consacrer aux moments, aux choses et aux personnes qui nous révèlent le beau : voilà tout l’art de la vie. »
Walter Flex
Le pèlerin entre deux mondes (Der Wanderer zwischen beiden Welten), 1916, trad. Philippe Marcq, éditions ACE, 2020
« L’historien se doit d’éviter l’interprétation philosophique de l’histoire, tout comme la biologique ou l’économique ; sa science a pour objet l’humain ; l’histoire, tout comme l’homme, ne peut être ni expliquée, ni sublimée. Se regarder soi-même dans les yeux. »
Ernst Jünger
Eumeswil, 1977, trad. Henri Plard, éditions La Table Ronde, coll. Vermillon, 1978
« Aux regards initiés, toute chose indique la trace d’un Dieu. »
Friedrich von Schiller
Les Dieux de la Grèce, 1788, cité par Christopher Gérard, Parcours païen, L’Age d’Homme, 2000
« Le monde n’est pas plus désenchanté qu’il y a dix mille ans. Un coucher de soleil en forêt, la contemplation de la lune dans une clairière enneigée, un grand feu, demeurent des expériences du sacré. C’est plutôt le regard de certains contemporains qui est épuisé, ce sont les instincts qui leur font défaut. »
Christopher Gérard
La source pérenne, Éditions L’Âge d’Homme, 2007
« La haute montagne peut permettre à certains d’assouvir leur goût stupide du risque pour le risque ; elle peut permettre à des gens plus ou moins « entraînés » et inconscients de pratiquer une activité sportive banale ; elle peut être le luxe que se paient des hommes à l’esprit étroit pétrifiés par la « civilisation » des plaines de regarder à la jumelle des « panoramas » touristiques. Mais, pour d’autres, elle n’est rien de tout cela : elle est une voie de libération, de dépassement, d’accomplissement intérieur.
Les deux grands pôles de la vie à l’état pur, l’action et la contemplation, s’y confondent.
L’action, c’est la responsabilité absolue, le fait de se sentir absolument seul, de ne pouvoir compter que sur sa force et son courage, joints à une maîtrise de soi lucide et chirurgicale.
La contemplation, c’est l’essence même de cette expérience héroïque : le regard devient circulaire et solaire, il n’y a plus que le ciel et des forces pures et libres qui reflètent et figent l’immensité dans le chœur titanique des sommets. »
Julius Evola
Méditations du haut des cimes (Meditazioni delle vette), 1974, trad. Bruno Cariou, Les éditions du Lore, 2012
« La beauté est la chose au monde la plus répandue, mais notre regard asservi aux besoins quotidiens ne la voit pas. »
Michel Tournier
Le vent Paraclet, Gallimard, 1978