Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne

Citatio, un portail ouvert sur notre civilisation

Nous menons un travail long et exigeant afin d'assurer la qualité des milliers de citations que nous vous proposons. Tout cela a un coût que vous pouvez nous aider à supporter en faisant un don.

Thème

Citations sur le peuple

Tout peuple incarne une idée particulière…

« Tout peuple incarne une idée par­ti­cu­lière qui est un tout indi­vi­sible et lui appar­tient, comme il est lui-même un tout indi­vi­sible qui s’appartient. Il est né avec cette idée. C’est avec cette idée qu’il est sor­ti du sein mater­nel de la race et de la terre pour se jeter dans son espace historique. »

Arthur Moel­ler van den Bruck
La révo­lu­tion des peuples jeunes, recueil de textes écrits entre 1916 et 1923, trad. Jean-Paul Allard, édi­tions Par­dès, 1993

J’étais surtout irrité par l’incompréhension (et le mépris) du paysan chez Marx…

« J’étais sur­tout irri­té par l’incompréhension (et le mépris) du pay­san chez Marx. Il a osé écrire que c’est la classe qui repré­sente la bar­ba­rie au sein de la civi­li­sa­tion” (Les Luttes de classes en France). C’est une sot­tise, on ne peut dire autre­ment. Il igno­rait le monde des cam­pagnes, en vrai cita­din. Il ne pou­vait com­prendre, du coup, que ce sont les ver­tus pay­sannes – un capi­tal de téna­ci­té, de fru­ga­li­té, de patience, accu­mu­lé depuis vingt-cinq ou trente siècles – qui ont per­mis de construire la socié­té indus­trielle, qui l’ont mise en route. Elles s’y sont usées, d’ailleurs, et on voit assez comme elles manquent aujourd’hui : la vie urbaine les détruit.
Pour Marx, je pense, le pay­san c’est l’isolement au lieu de l’échange, la rési­gna­tion au lieu de la révolte. Mais cette rési­gna­tion aux maux éter­nels (on n’a pas encore sup­pri­mé la guerre – ni les trem­ble­ments de terre ou la séche­resse) s’accompagne d’une lutte de chaque jour. Et le pay­san n’est nul­le­ment un iso­lé dans la durée. C’est lui, le séden­taire, qui garde et trans­met la sagesse du pro­verbe. Il est la mémoire de l’humanité par les contes et par les cou­tumes. »

Georges Laf­fly
Mes livres poli­tiques, édi­tions Publi­ca­tions F.B, 1992

Un peuple étant un complexe de rapports, d’attitudes…

« Un peuple étant un com­plexe de rap­ports, d’attitudes, il y a une autre menace qui pèse sur lui, autre que la des­truc­tion phy­sique, autre que la perte d’indépendance : c’est celle de la dis­so­lu­tion si les hommes ne se sentent plus membres d’un même corps, si le cli­mat de confiance qui unit ces citoyens dis­pa­raît, si les sym­boles qu’ils ont en com­mun n’ont plus le même sens pour les uns et pour les autres, en un mot si l’existence morale du peuple dis­pa­raît. Et cette perte de l’exis­tence morale n’est pas due à des causes exté­rieures et sou­daines : elle est due à des phé­no­mènes inté­rieurs et dis­so­cia­teurs, qui sont des sous-pro­duits du pro­grès. »

Ber­trand de Jouvenel
Du Prin­ci­pat et autres réflexions poli­tiques, 1958, édi­tions Hachette, 1972

Aux oppositions canoniques de la vie politique…

« Aux oppo­si­tions cano­niques de la vie poli­tique, plus ou moins caduques, s’ajoute l’opposition désor­mais car­di­nale entre défen­seurs du peuple cen­tral et pro­mo­teurs des peuples des marges. Entre par­ti­sans du peuple main­te­nu dans ses fon­de­ments cultu­rels et his­to­riques et adeptes d’une recom­po­si­tion du demos qui rêvent de fabri­quer un nou­veau peuple, une nou­velle socié­té régé­né­rée par l’apport d’identités eth­niques et cultu­relles mino­ri­taires. Entre les conser­va­teurs, atta­chés au réta­blis­se­ment de la sou­ve­rai­ne­té popu­laire et de l’unité du sujet poli­tique à tra­vers une démo­cra­tie réfé­ren­daire, et les décons­truc­teurs, réso­lus à dis­soudre l’hégémonie sur­plom­bante de la majo­ri­té au pro­fit d’une démo­cra­tie diver­si­taire” consa­crant la pré­émi­nence des mino­ri­tés et de leurs droits sur la socié­té d’accueil. »

Patrick Buis­son
La Cause du peuple, édi­tions Per­rin, 2016

Contre la mondialisation, quintessence du non-lieu…

« Contre la mon­dia­li­sa­tion, quin­tes­sence du non-lieu, qui pousse à la déter­ri­to­ria­li­sa­tion et au déles­tage des attaches sym­bo­liques, le peuple des lais­sés-pour-compte plé­bis­cite le lieu comme pre­mière com­po­sante du lien. Le vil­lage cou­tu­mier contre le vil­lage pla­né­taire. Le vil­lage comme capi­tal social et cultu­rel pro­tec­teur à l’heure où l’É­tat ne pro­tège plus. Être, c’est habi­ter. Com­prendre que per­sonne n’échappe tota­le­ment à la marque des ori­gines, à l’imprégnation de l’enfance et à la conta­gion des paysages. »

Patrick Buis­son
La Cause du peuple, édi­tions Per­rin, 2016

Qu’est-ce qui s’était passé pour qu’un peuple…

« Qu’est-ce qui s’é­tait pas­sé pour qu’un peuple devînt un agré­gat d’in­di­vi­dus per­sua­dés de n’a­voir rien à par­ta­ger les uns avec les autres ? Le shop­ping, peut-être ? Les mar­chands avaient réus­si leur coup. Pour beau­coup d’entre nous, ache­ter des choses était deve­nu une acti­vi­té prin­ci­pale, un hori­zon, une des­ti­née. La paix, la pros­pé­ri­té, la domes­ti­ca­tion nous avaient don­né l’oc­ca­sion de nous replier sur nous-même. Nous culti­vions nos jar­dins. Cela valait sans doute mieux que d’en­grais­ser les champs de bataille. »

Syl­vain Tesson
Bere­zi­na, édi­tions Gué­rin, 2015

Alors que l’on croyait le peuple naturellement attaché à l’émancipation…

« Décep­tion inat­ten­due et cruelle : alors que l’on croyait le peuple natu­rel­le­ment atta­ché à l’é­man­ci­pa­tion (étant l’op­pri­mé et la vic­time dans l’his­toire, il ne pou­vait être que com­plice de cette idéo­lo­gie qui le déli­vrait), voi­là qu’en masse il s’a­vise de jouer le traître et de prendre la défense de l’en­ra­ci­ne­ment. Même décep­tion que celle qui advint à Lénine en son temps. On ne se demande pas pour­quoi cette félo­nie. Mais bien plu­tôt, on pense que l’on a affaire à un mau­vais peuple, et l’é­lite com­mence à l’a­go­nir d’in­jures en le décri­vant comme un ramas­sis d’apostats. »

Chan­tal Delsol
Popu­lisme, les demeu­rés de l’his­toire, édi­tions du Rocher, 2015

L’histoire, c’est la démographie…

« L’histoire, c’est la démo­gra­phie. C’est elle qui l’enfante. Et elle est sans pitié quand elle redis­tri­bue les cartes. Car c’est elle aus­si qui com­mande toutes les dyna­miques de puis­sance et par­fois tire un trait sur les peuples qui ne veulent plus vivre, parce qu’ils n’ont plus la force de se perpétuer. »

Phi­lippe de Villiers
Les cloches son­ne­ront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016

L’opinion publique est une puissance invisible…

« L’opinion publique est une puis­sance invi­sible, mys­té­rieuse, à laquelle rien ne résiste : rien n’est plus mobile, plus vague et plus fort ; et, toute capri­cieuse qu’elle est, elle est cepen­dant, vraie, rai­son­nable, juste, beau­coup plus sou­vent qu’on ne pense. »

Napo­léon Bonaparte
Viri­li­tés, maximes et pen­sées com­pi­lées par Jules Ber­taut, édi­tions San­sot et Cie, 1912

On a fait un grand pas en avant lorsqu’on a fini par inculquer…

« On a fait un grand pas en avant lorsqu’on a fini par incul­quer aux grandes masses (aux esprits plats qui ont la diges­tion rapide) ce sen­ti­ment qu’il est défen­du de tou­cher à tout, qu’il y a des évè­ne­ments sacrés où elles n’ont accès qu’en ôtant leurs sou­liers et aux­quels il ne leur est pas per­mis de tou­cher avec des mains impures, — c’est peut-être le point le plus éle­vé d’humanité qu’ils peuvent atteindre. Au contraire, rien n’est aus­si répu­gnant, chez les êtres soi-disant culti­vés, chez les sec­ta­teurs des idées modernes”, que leur manque de pudeur, leur inso­lence fami­lière de l’œil et de la main qui les porte à tou­cher à tout, à goû­ter de tout et à tâter de tout ; et il se peut qu’aujourd’hui, dans le peuple, sur­tout chez les pay­sans, il y ait plus de noblesse rela­tive du goût, plus de sen­ti­ment de res­pect, que dans ce demi-monde des esprits qui lisent les jour­naux, chez les gens culti­vés. »

Frie­drich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Pré­lude d’une phi­lo­so­phie de l’a­ve­nir (Jen­seits von Gut und Böse – Vor­spiel einer Phi­lo­so­phie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2000

La télé enferme les gens chez eux…

« En 1964, je fais mes classes à Paris et j’al­lais voir mes cou­sines qui habi­taient le 14ème. La rue Per­ne­ty, c’é­tait des tau­dis, bien sûr, mais les gens étaient dehors, assis sur des pliants, ils jouaient aux cartes, tri­co­taient, dis­cu­taient. Tout le monde se connais­sait, il y avait le flic du quar­tier, la pros­ti­tuée du quar­tier : tout le monde en bons termes ! Aujourd’­hui, de telles scènes sont impos­sibles : la télé enferme les gens chez eux. Quand on passe l’hi­ver dans les rues on aper­çoit la lueur de l’é­cran de fas­ci­na­tion par les fenêtres, c’est déso­lant. »

Alain Pau­card
Du Paris d’Au­diard au Paris de Dela­noë, par Alain Pau­card, entre­tien au Figa­ro, par Eugé­nie Bas­tié, 11 juillet 2014

Auteurs

Auteurs récemment ajoutés

Livres

À l'affiche

Comprendre la stratégie hongroise
Dominique Venner. La flamme se maintient
Sur les chemins noirs
Bienvenue dans le meilleur des mondes. Quand la réalité dépasse la science-fiction
Frédéric Mistral. Patrie charnelle et Provence absolue
Les Indo-Européens
Le soleil et l'acier
L’exil intérieur. Carnets intimes
La société de propagande
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire
Voyage au bout de la nuit
Game over. La révolution antipolitique
Pour un réveil européen. Nature - Excellence - Beauté
Ceux de 14
La hache des steppes
Le japon moderne et l'éthique samouraï
Walter, ce boche mon ami
Les grandes légendes de France
Courage ! manuel de guérilla culturelle
À propos des Dieux. L’esprit des polythéismes
Les Déshérités ou l’urgence de transmettre
L’enracinement
Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche
Citadelle
Œuvres en prose complètes, tome III
L'Empire du politiquement correct
L’opprobre. Essai de démonologie
La grande séparation
Orthodoxie
Économie et société médiévale
Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis
Précis de décomposition
L’homme surnuméraire
L'Argent
Les Horreurs de la démocratie
Petit traité sur l’immensité du monde
La Cause du peuple
Histoire et tradition des Européens
Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet
Le déclin du courage
Sire
La France contre les robots
Le regard des princes à minuit
L’œuvre de chair
Service inutile
Traité du rebelle ou le recours aux forêts
Les sentinelles du soir
Athéna à la borne. Discriminer ou disparaître ?