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Citations sur le peuple
Les Russes ne sont point un peuple à la manière du peuple allemand ou anglais…
« Les Russes ne sont point un peuple à la manière du peuple allemand ou anglais. Ils portent en eux, tels les Germains à l’époque carolingienne, la virtualité d’une multitude de peuples futurs. Les Russes sont la promesse d’une culture à venir au moment où les ombres du soir s’allongent sur l’Occident. »
Oswald Spengler
Prussianité et socialisme, 1919
Je ne me suis jamais soumis…
« Je ne me suis jamais soumis.
Je me suis fait une âme plus grande
Que celle des maîtres de mon peuple.
Et je dis aux maîtres de mon peuple :
Prenez garde !
Prenez garde à ce qui vient :
Le peuple qui se lève… »
Patrick Pearse
Le Rebelle, 1916, cité par Jean Mabire, Patrick Pearse, une vie pour l’Irlande, éditions Terre et Peuple, 1998
Tout peuple a ou doit avoir un caractère national…
Chaque peuple porte une tradition…
« Chaque peuple porte une tradition, un royaume intérieur, un murmure des temps anciens et du futur. La tradition est ce qui persévère et traverse le temps, ce qui reste immuable et qui toujours peut renaître en dépit des contours mouvants, des signes de reflux et de déclin. »
Dominique Venner
Histoire et tradition des Européens, Éditions du Rocher, coll. Histoire, 2002
Tout peuple incarne une idée particulière…
« Tout peuple incarne une idée particulière qui est un tout indivisible et lui appartient, comme il est lui-même un tout indivisible qui s’appartient. Il est né avec cette idée. C’est avec cette idée qu’il est sorti du sein maternel de la race et de la terre pour se jeter dans son espace historique. »
Arthur Moeller van den Bruck
La révolution des peuples jeunes, recueil de textes écrits entre 1916 et 1923, trad. Jean-Paul Allard, éditions Pardès, 1993
J’étais surtout irrité par l’incompréhension (et le mépris) du paysan chez Marx…
« J’étais surtout irrité par l’incompréhension (et le mépris) du paysan chez Marx. Il a osé écrire que c’est “la classe qui représente la barbarie au sein de la civilisation” (Les Luttes de classes en France). C’est une sottise, on ne peut dire autrement. Il ignorait le monde des campagnes, en vrai citadin. Il ne pouvait comprendre, du coup, que ce sont les vertus paysannes – un capital de ténacité, de frugalité, de patience, accumulé depuis vingt-cinq ou trente siècles – qui ont permis de construire la société industrielle, qui l’ont mise en route. Elles s’y sont usées, d’ailleurs, et on voit assez comme elles manquent aujourd’hui : la vie urbaine les détruit.
Pour Marx, je pense, le paysan c’est l’isolement au lieu de l’échange, la résignation au lieu de la révolte. Mais cette résignation aux maux éternels (on n’a pas encore supprimé la guerre – ni les tremblements de terre ou la sécheresse) s’accompagne d’une lutte de chaque jour. Et le paysan n’est nullement un isolé dans la durée. C’est lui, le sédentaire, qui garde et transmet la sagesse du proverbe. Il est la mémoire de l’humanité par les contes et par les coutumes. »
Georges Laffly
Mes livres politiques, éditions Publications F.B, 1992
Un peuple étant un complexe de rapports, d’attitudes…
« Un peuple étant un complexe de rapports, d’attitudes, il y a une autre menace qui pèse sur lui, autre que la destruction physique, autre que la perte d’indépendance : c’est celle de la dissolution si les hommes ne se sentent plus membres d’un même corps, si le climat de confiance qui unit ces citoyens disparaît, si les symboles qu’ils ont en commun n’ont plus le même sens pour les uns et pour les autres, en un mot si l’existence morale du peuple disparaît. Et cette perte de l’existence morale n’est pas due à des causes extérieures et soudaines : elle est due à des phénomènes intérieurs et dissociateurs, qui sont des sous-produits du progrès. »
Bertrand de Jouvenel
Du Principat et autres réflexions politiques, 1958, éditions Hachette, 1972
Aux oppositions canoniques de la vie politique…
« Aux oppositions canoniques de la vie politique, plus ou moins caduques, s’ajoute l’opposition désormais cardinale entre défenseurs du peuple central et promoteurs des peuples des marges. Entre partisans du peuple maintenu dans ses fondements culturels et historiques et adeptes d’une recomposition du demos qui rêvent de fabriquer un nouveau peuple, une nouvelle société régénérée par l’apport d’identités ethniques et culturelles minoritaires. Entre les conservateurs, attachés au rétablissement de la souveraineté populaire et de l’unité du sujet politique à travers une démocratie référendaire, et les déconstructeurs, résolus à dissoudre l’hégémonie surplombante de la majorité au profit d’une “démocratie diversitaire” consacrant la prééminence des minorités et de leurs droits sur la société d’accueil. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
Contre la mondialisation, quintessence du non-lieu…
« Contre la mondialisation, quintessence du non-lieu, qui pousse à la déterritorialisation et au délestage des attaches symboliques, le peuple des laissés-pour-compte plébiscite le lieu comme première composante du lien. Le village coutumier contre le village planétaire. Le village comme capital social et culturel protecteur à l’heure où l’État ne protège plus. Être, c’est habiter. Comprendre que personne n’échappe totalement à la marque des origines, à l’imprégnation de l’enfance et à la contagion des paysages. »
Patrick Buisson
La Cause du peuple, éditions Perrin, 2016
Qu’est-ce qui s’était passé pour qu’un peuple…
« Qu’est-ce qui s’était passé pour qu’un peuple devînt un agrégat d’individus persuadés de n’avoir rien à partager les uns avec les autres ? Le shopping, peut-être ? Les marchands avaient réussi leur coup. Pour beaucoup d’entre nous, acheter des choses était devenu une activité principale, un horizon, une destinée. La paix, la prospérité, la domestication nous avaient donné l’occasion de nous replier sur nous-même. Nous cultivions nos jardins. Cela valait sans doute mieux que d’engraisser les champs de bataille. »
Sylvain Tesson
Berezina, éditions Guérin, 2015, 978−2−35221−089−4, p. 194
Alors que l’on croyait le peuple naturellement attaché à l’émancipation…
« Déception inattendue et cruelle : alors que l’on croyait le peuple naturellement attaché à l’émancipation (étant l’opprimé et la victime dans l’histoire, il ne pouvait être que complice de cette idéologie qui le délivrait), voilà qu’en masse il s’avise de jouer le traître et de prendre la défense de l’enracinement. Même déception que celle qui advint à Lénine en son temps. On ne se demande pas pourquoi cette félonie. Mais bien plutôt, on pense que l’on a affaire à un mauvais peuple, et l’élite commence à l’agonir d’injures en le décrivant comme un ramassis d’apostats. »
Chantal Delsol
Populisme, les demeurés de l’histoire, éditions du Rocher, 2015
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