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Thème

Citations sur le confort

Il appartient à chacun de faire son deuil du confort superfétatoire…

« Il appar­tient à cha­cun de faire son deuil du confort super­fé­ta­toire, et notam­ment de la socié­té de consom­ma­tion qui réduit l’être humain à sa dimen­sion d’homo oeco­no­mi­cus contem­po­rain. On devra faire son deuil de son confort intel­lec­tuel, comme nous l’a­vons vu. On devra enfin mobi­li­ser son capi­tal spi­ri­tuel en renon­çant aux délices de la pas­si­vi­té morale, des séries Net­flix, de l’a­bru­tis­se­ment de l’homo fes­ti­vus qu’a décrit Phi­lippe Muray. Sur­vi­vront ceux qui trou­ve­ront en eux des res­sources vitales, ins­tinct de sur­vie, volon­té de faire sur­vivre leurs enfants et de per­pé­tuer la civi­li­sa­tion, foi reli­gieuse, désir réflé­chi de vaincre la tyran­nie des nomades de Jacques Attali. »

Lio­nel Rondouin
Loin du confort, se pré­pa­rer à des temps trou­blés…, Xe col­loque de l’Ins­ti­tut Iliade, 15 avril 2023

L’homme moderne est l’esclave de la modernité…

« L’homme moderne est l’esclave de la moder­ni­té : il n’est point de pro­grès qui ne tourne à sa plus com­plète ser­vi­tude. Le confort nous enchaîne. La liber­té de la presse et les moyens trop puis­sants dont elle dis­pose nous assas­sinent de cla­meurs impri­mées, nous percent de nou­velles à sen­sa­tions. La publi­ci­té, un des plus grands maux de ce temps, insulte nos regards, fal­si­fie toutes les épi­thètes, gâte les pay­sages, cor­rompt toute qua­li­té et toute cri­tique, exploite l’arbre, le roc, le monu­ment et confond sur les pages que vomissent les machines, l’assassin, la vic­time, le héros, le cen­te­naire du jour et l’enfant martyr.
Tout ceci nous vise au cer­veau. Il fau­dra bien­tôt construire des cloîtres rigou­reu­se­ment iso­lés, où ni les ondes, ni les feuilles n’entreront ; dans les­quels l’ignorance de toute poli­tique sera pré­ser­vée et culti­vée. On y mépri­se­ra la vitesse, le nombre, les effets de masse, de sur­prise, de contraste, de répé­ti­tions, de nou­veau­té et de cré­du­li­té. C’est là qu’à cer­tains jours on ira, à tra­vers les grilles, consi­dé­rer quelques spé­ci­mens d’hommes libres. »

Paul Valé­ry
Regards sur le monde actuel, Librai­rie Stock, 1931, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio Essais, 1988

Chaque chose remplit son seul usage…

« Tem­pé­rance : Pour­quoi jouis­sons-nous des heures dans les refuges ? Parce que les refuges pro­posent une paix modeste où les objets pour­voient à l’homme leur fonc­tion suf­fi­sante. Chaque chose rem­plit son seul usage. Le poêle chauffe, la table est large, la fenêtre ouverte sur la mon­tagne. La soupe fume, les bûches craquent. L’innovation n’a pas sa place dans ce monde ami­cal. La tech­nique pro­cure ce qu’il faut. La tech­no­lo­gie pro­cure ce dont on ignore avoir besoin. »

Syl­vain Tesson
Blanc, édi­tions Gal­li­mard, 2022

Ne pas mourir est une chose. Vivre en est une autre…

« Ne pas mou­rir est une chose. Vivre en est une autre.
Nous entrons dans une ère où l’homme cultive et mul­ti­plie tous les moyens de ne pas mou­rir (méde­cine, confort, assu­rances, dis­trac­tions) – tout ce qui per­met d’étirer ou de sup­por­ter l’existence dans le temps, mais non pas de vivre.
Nous voyons poindre l’aurore dou­teuse et bâtarde d’une civi­li­sa­tion où le sou­ci sté­ri­li­sant d’échapper à la mort condui­ra les hommes à l’oubli de la vie. »

Gus­tave Thibon
Notre regard qui manque à la lumière, 1955, édi­tions Fayard, 1995

Quelle honte pour le genre humain…

« En effet, l’Eu­rope qui s’é­ta­lait sous les yeux de Leon­tiev contras­tait avec celle de sa bien-aimée Renais­sance. Ne serait-il pas atroce et vexant de pen­ser que Moïse n’a gra­vi le Sinaï, que les Hel­lènes n’ont édi­fié leurs gra­cieuses Acro­poles, que les Romains n’ont fait les guerres puniques, que le génial, le superbe Alexandre, coif­fé d’un casque emplu­mé, n’a fran­chi le Gra­nique et com­bat­tu à Arbèles, que les apôtres n’ont prê­ché, les mar­tyrs souf­fert, les poètes chan­té, les peintres peint, les che­va­liers brillé dans les tour­nois, qu’à cette fin unique qu’un bour­geois fran­çais, alle­mand ou russe, affu­blé de ses habits ridi­cules et hideux, jouisse d’un confort indi­vi­duel” et col­lec­tif” sur les ruines de toute gran­deur pas­sée ?… Quelle honte pour le genre humain si ce vil idéal de l’u­ti­li­té com­mune, de la mes­qui­ne­rie du tra­vail et de l’i­gno­mi­nie du tran­tran devait triom­pher pour toujours !” »

Vla­di­mir Volkoff
Le com­plexe de Pro­custe, édi­tions Jul­liard – L’Âge d’Homme, 1981

Le modèle du héros grandit l’homme…

« Le modèle du héros gran­dit l’homme, l’oblige à avoir une cer­taine tenue : il a la « magna­ni­mi­té » des Anciens, c’est-à-dire la gran­deur d’âme. Chez lui, ni mes­qui­ne­rie, ni jalou­sie, ni maté­ria­lisme sor­dide, ni obses­sion de son confort per­son­nel. Il ne recherche pas le bon­heur pour lui-même, idéal mépri­sable que Nietzsche réser­vait aux vaches et aux Anglais” (injuste pour ces derniers). »

Ivan Blot
Le héros dans notre civi­li­sa­tion : héros tra­giques et héros his­to­riques, pre­mier opus du cycle de confé­rences sur « L’homme héroïque », 2 sep­tembre 2015

Le luxe n’est pas un état…

« La tem­pé­ra­ture chute subi­te­ment ? J’a­bats du bois par ‑35° et lorsque je rentre dans la cabane, la cha­leur pro­cure l’ef­fet d’un luxe suprême. Après la froi­dure, le bruit d’un bou­chon de vod­ka qui saute près d’un poêle sus­cite infi­ni­ment plus de jouis­sance qu’un séjour pala­tial au bord du grand canal véni­tien. Que les huttes puissent tenir rang de palais, les habi­tués des suites royales ne le com­pren­dront jamais. Ils n’ont pas connu l’on­glet avant le bain mous­sant. Le luxe n’est pas un état mais le pas­sage d’une ligne, le seuil où, sou­dain, dis­pa­raît toute souf­france. »

Syl­vain Tesson
Dans les forêts de Sibé­rie, édi­tions Gal­li­mard, 2011

Si nous étions malheureux, mourant de faim et de froid…

« Bour­gogne n’é­tait pas en reste dans l’af­fec­tion au chef, mais autour d’une page, il livrait une autre clé : Si nous étions mal­heu­reux, mou­rant de faim et de froid, il nous res­tait encore quelque chose qui nous sou­te­nait : l’hon­neur et le cou­rage.” L’hon­neur et le cou­rage ! Comme ils réson­naient étran­ge­ment, ces mots, deux cents années plus tard. Étaient-ils encore en vie, ces mots, dans ce monde que nous tra­ver­sions pleins phares ? Nous fîmes une courte halte sur le bas-côté, il nei­geait, la nuit sem­blait en larmes dans le fais­ceau des phares. Dieux, me disais-je, en pis­sant dans le noir, nous autres, pauvres gar­çons du XXIème siècle, ne sommes-nous pas des nains ? Alan­guis dans la man­grove du confort, pou­vions-nous com­prendre ces spectres de 1812 ? »

Syl­vain Tesson
Bere­zi­na, édi­tions Gué­rin, 2015, 978−2−35221−089−4, p. 103

La société est tiède et le confort nous affaiblit…

« Oui, la socié­té est tiède et le confort nous affai­blit mais beau­coup d’hommes et de femmes redé­couvrent la nature, l’effort, le com­bat. Qui ne voit le déve­lop­pe­ment des sports extrêmes” : la course au large, le trail, les par­cours le long des crêtes, le wing­suit, c’est-à-dire le rêve d’Icare enfin réa­li­sé ? Qui ne voit le regain des ran­don­nées au long cours Sur les che­mins noirs de la France, les routes d’Europe ou les pèle­ri­nages de Chartes ou de Com­pos­telle ? Qui ne voit l’intérêt crois­sant des nôtres pour les sports de défense : tir ou boxe ? À l’instar de ce qui se pas­sa au XIXe siècle quand les socié­tés de gym­nas­tique furent un élé­ment cen­tral du réveil des peuples. »

Jean-Yves Le Gallou
Après le der­nier homme, l’Européen de demain !, allo­cu­tion au qua­trième col­loque de l’Institut Iliade, Paris, Mai­son de la Chi­mie, 18 mars 2017

Un monde absolument hostile, qui n’est pas fait pour l’homme…

« Un monde abso­lu­ment hos­tile, qui n’est pas fait pour l’homme, et qui l’attire pour­tant comme un des der­niers défis de notre pla­nète trop civi­li­sée ! Et certes, il faut être très civi­li­sé pour appré­cier cette aber­ra­tion, le choix volon­taire de se pri­ver du confort de la vie moderne. Il faut être reve­nu de beau­coup de choses, avoir épui­sé beau­coup de plai­sirs, pour goû­ter les délices de la fatigue, du froid, de la peur, de la souf­france… Mais c’est à ce prix seule­ment que l’homme à l’âme terne, ras­sa­sié de bien-être et de sécu­ri­té peut se sen­tir à nou­veau exister. »

Anne-Laure Boch
L’Euphorie des Cimes, Édi­tions Trans­bo­réales, 2011

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