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Citations sur le christianisme

Le grand passage de l’absolu au relatif…

« Le XIXe siècle peut ain­si s’interpréter dans la pers­pec­tive bar­ré­sienne comme le grand pas­sage de l’absolu au rela­tif. L’absolu, pour le dire très sim­ple­ment, ce sera ici la tra­di­tion. Tra­di­tion chré­tienne, tra­di­tion monar­chique, tra­di­tions de la socié­té, etc. D’une cer­taine manière, c’est la com­mu­nau­té enca­drée pré­cé­dant la Révo­lu­tion. Le rela­tif est alors le mode phi­lo­so­phique dans lequel se déploie une socié­té qui n’a plus ces réfé­rences anciennes. (…) Avec la Révo­lu­tion, com­prise comme chan­ge­ment phi­lo­so­phique radi­cal, Dieu et la poli­tique sont trans­mués et s’intègrent dans le seul ordre du sub­jec­tif. Cha­cun choi­si­ra selon son désir. C’est la décé­ré­bra­tion”, l’émiettement”, ain­si que le défi­nit Bar­rès. »

Jere­my Baneton
Mau­rice Bar­rès. Le prince de la jeu­nesse, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

La formation de l’âme ! C’est la grande affaire…

« La vieille église vous inté­resse pour ce qu’elle apporte à la for­ma­tion de l’âme. La for­ma­tion de l’âme ! C’est la grande affaire, une affaire qui importe à chaque indi­vi­du et à la civi­li­sa­tion. Cha­cun de nous trouve dans l’é­glise son maxi­mum de ren­de­ment de l’âme. L’en­semble de nos églises et de nos monu­ments d’archi­tec­ture reli­gieuse consti­tue un tré­sor national. »

Mau­rice Barrès
La grande pitié des églises de France, 1914, Émile-Paul Frères, Éditeurs

Le christianisme a été la pierre angulaire de la pensée politique hongroise…

« Le chris­tia­nisme a été la pierre angu­laire de la pen­sée poli­tique hon­groise à tra­vers les époques et, plus encore, le cadre de son renou­veau. Le ren­for­ce­ment de la pen­sée chré­tienne et l’utilisation de la force dyna­mique des fon­de­ments cultu­rels chré­tiens ont tou­jours été un élé­ment natu­rel de l’ascension hon­groise. »

Balázs Orbán
Com­prendre la stra­té­gie hon­groise, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Iliade, 2023

Mistral s’attache moins aux changements qu’aux permanences…

« Mis­tral s’attache moins aux chan­ge­ments qu’aux per­ma­nences, y com­pris celles du paga­nisme dans le chris­tia­nisme, la plus vaste d’entre elles étant celle de la nature, mani­fes­tée par le cycle indis­so­lu­ble­ment céleste et ter­restre, d’où son atten­tion aux signes enchan­tés : Mis­tral, écrit Maur­ras, n’isole aucun des prin­cipes du monde.” »

Rémi Sou­lié
Fré­dé­ric Mis­tral. Patrie char­nelle et Pro­vence abso­lue, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

Mistral est catholique, certes…

« Mis­tral est catho­lique, certes, mais le Dieu chré­tien est moins pré­sent dans son œuvre que Sa Bonne Mère” et, sur­tout, Ses saints du pays, saint Tro­phime ou saint Gent, une sorte de demi-dieu pour les pay­sans des deux côtés de la Durance” qui n’a été cano­ni­sé que par la voix du peuple”. »

Rémi Sou­lié
Fré­dé­ric Mis­tral. Patrie char­nelle et Pro­vence abso­lue, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2023

Nous voyons dans la musique classique l’essence et la somme de notre culture…

« Nous voyons dans la musique clas­sique l’essence et la somme de notre culture, car elle est son geste et sa mani­fes­ta­tion la plus évi­dente et la plus révé­la­trice. Nous pos­sé­dons en elle l’héritage de l’Antiquité et du chris­tia­nisme, un esprit de pié­té sereine et cou­ra­geuse, une morale d’un che­va­le­resque inéga­lable. Car c’est en fin de compte le sens d’une morale que revêt toute mani­fes­ta­tion clas­sique de culture, l’abrégé en un geste d’un idéal du com­por­te­ment humain. »

Her­mann Hesse
Le Jeu des perles de verre (Das Glas­per­len­spiel), 1943, trad. Jacques Mar­tin, Cal­mann-Lévy édi­teur, 1955

Les catholiques modernes haïssent l’Art…

« Les catho­liques modernes haïssent l’Art d’une haine sau­vage, atroce, inex­pli­cable. Sans doute, il n’est pas beau­coup aimé, ce pauvre art, dans la socié­té contem­po­raine et je m’extermine à le répé­ter. Mais les excep­tions heu­reuses, devraient, semble-t-il, se ren­con­trer dans ce lignage de la grande Cou­veuse des intel­li­gences à qui le monde est rede­vable de ses plus écla­tants chefs‑d’œuvre.
Or, c’est exac­te­ment le contraire. Par­tout ailleurs, c’est le simple mépris du Beau, chez les catho­liques seuls, c’est l’exécration. On dirait que ces âmes médiocres, en aban­don­nant les héroïsmes anciens pour les ver­tus rai­son­nables et tem­pé­rées que d’accommodants pas­teurs cer­ti­fient suf­fi­santes, ont rem­pla­cé, du même coup, la détes­ta­tion sur­an­née du mal par l’unique hor­reur de ce miroir de leur misère que tout pos­tu­la­teur d’idéal leur pré­sente implacablement. »

Léon Bloy
Un bre­lan d’excommuniés, Albert Savine édi­teur, 1889

Le spectacle d’une Église, naguère surélevée au pinacle…

« Nous assis­tons en France, et depuis long­temps déjà, à un spec­tacle si extra­or­di­naire que les mal­heu­reux appe­lés à conti­nuer notre race imbé­cile n’y croi­ront pas. Cepen­dant, nous y sommes assez habi­tués, nous autres, pour avoir per­du la facul­té d’en être surpris.
C’est le spec­tacle d’une Église, naguère sur­éle­vée au pinacle des constel­la­tions et cathé­drant sur le front des séra­phins, tel­le­ment tom­bée, apla­tie, caduque, si pro­di­gieu­se­ment déchue, si invrai­sem­bla­ble­ment alié­née et aban­don­née qu’elle n’est plus capable de dis­tin­guer ceux qui la vénèrent de ceux qui la contaminent. »

Léon Bloy
Un bre­lan d’excommuniés, Albert Savine édi­teur, 1889

J’admire les idiots cultivés, enflés de culture…

« J’ad­mire les idiots culti­vés, enflés de culture, dévo­rés par les livres comme par des poux, et qui affirment le petit doigt en l’air qu’il ne se passe rien de nou­veau, que tout s’est vu. Qu’en savent-ils ? L’a­vè­ne­ment du Christ a été un fait un nou­veau. La déchris­tia­ni­sa­tion du monde en serait un autre. Il est clair que per­sonne n’ayant jamais obser­vé ce second phé­no­mène, ne peut se faire une idée de ses conséquences. »

Georges Ber­na­nos
Les grands cime­tières sous la lune, Librai­rie Plon, 1938, coll. Le Livre de Poche, 1977

Un germe vivace et indestructible de paganisme…

« L’art chré­tien, dès le pre­mier jour de son exis­tence, por­tait en lui-même un germe vivace et indes­truc­tible de paga­nisme. Ce germe ne s’est épa­noui dans toute sa richesse qu’au souffle de Raphaël ; néan­moins l’éclosion en avait été pré­pa­rée par un tra­vail tan­tôt lent et sou­ter­rain, tan­tôt prompt et mani­feste, mais pen­dant douze siècles jamais inter­rom­pu. L’auteur des Trois Grâces, de Gala­tée et de Psy­ché n’avait donc, pour réin­té­grer la beau­té phy­sique dans sa digni­té, ni à bri­ser la tra­di­tion chré­tienne, ni à rame­ner l’homme en arrière jusqu’au culte exclu­sif de la nudi­té. Sa tâche, clai­re­ment indi­quée, était d’opérer le rap­pro­che­ment défi­ni­tif de deux forces esthé­tiques admi­ra­ble­ment fécondes, qui, depuis notre ère, s’appelaient, se cher­chaient et ne deman­daient qu’à se confondre. »

Charles Lévêque
L’Œuvre païenne de Raphaël, in Revue des Deux Mondes, tome 76, 1868

La voix lointaine des muses grecques est encore entendue…

« Aux plus mau­vais jours, au milieu du fra­cas des villes qui tombent et des temples qui s’écroulent, la voix loin­taine des muses grecques est encore enten­due. Ain­si, au sor­tir des cata­combes, le culte nou­veau, loin de sup­pri­mer les fêtes antiques, les tourne à son usage. Par exemple, on avait retar­dé la fête de la Visi­ta­tion afin que les pay­sans d’Enna, en Sicile, pussent appor­ter à l’autel du Christ les épis mûrs dont ils avaient cou­ron­né jusque-là les sta­tues de Cérès. Grâce à une tran­si­tion habi­le­ment ména­gée, les ambar­vales s’étaient chan­gées en cette pompe rus­tique nom­mée la pro­ces­sion des roga­tions. Les murs des vieilles basi­liques conquises et consa­crées par la foi chré­tienne se cou­vraient de mosaïques où brille çà et là un rayon d’élégance et de noblesse. Par­fois sévère jusqu’à la dure­té envers les repré­sen­ta­tions qui tra­his­saient la plus légère pal­pi­ta­tion de la chair, l’église avait des retours de jus­tice et des heures de pro­tec­tion pour les restes d’un pas­sé qu’elle n’était pas tenue de défendre. »

Charles Lévêque
L’Œuvre païenne de Raphaël, in Revue des Deux Mondes, tome 76, 1868

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