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Thème

Citations sur le chaos

La fête [est] comme le jeu du mythe…

« La fête [est] comme le jeu du mythe. « Sacra­li­sa­tion des pre­miers temps » (Caillois), elle est à ce titre res­ti­tu­tion de « la situa­tion limite où l’ordre est né du désordre, où le chaos et le cos­mos se trouvent encore conti­gus » (Gus­dorf). Elle auto­rise par là, l’espace d’un moment, toutes les formes de trans­gres­sion, quand le corps exprime l’esprit, quand l’excès même res­ti­tue la norme, quand le déchaî­ne­ment ritua­li­sé des forces élé­men­taires per­met de mieux assu­rer encore l’équilibre bien­fai­sant de la mise en ordre ini­tiale. Tout échange est alors pos­sible, sous le masque, parce que la fête est l’un des lieux du don. « D’un point de vue dyna­mique, observe Georges Gus­dorf, le sché­ma de la fête cor­res­pond à une cir­cu­la­tion indé­fi­ni­ment accrue, cir­cu­la­tion de biens maté­riels, mais aus­si de sen­ti­ments, cir­cu­la­tion ani­mée par une grâce d’ouverture de cha­cun à cha­cun, de géné­ro­si­té et d’échange ». »

Alain de Benoist
L’empire inté­rieur, édi­tions Fata Mor­ga­na, 1995

Des temps sans art ni philosophie dignes…

« Des temps sans art ni phi­lo­so­phie dignes de ce nom peuvent encore être des ères de force ; ce sont les Romains qui nous l’ont appris. »

Oswald Spen­gler
Écrits his­to­riques et phi­lo­so­phiques. Pen­sées, édi­tions Coper­nic, 1980

Votre délire d’égalité était une attaque meurtrière contre l’être…

« Votre délire d’éga­li­té était une attaque meur­trière contre l’être, contre toutes ses richesses et ses valeurs ; c’était la soif de piller le monde divin et d’anéantir toute gran­deur ici-bas. L’esprit du néant vous anime, c’est lui qui vous a ins­pi­ré ces idées et ces pas­sions éga­li­taires. La loi de l’entropie, qui mène à la mort par une dif­fu­sion égale de la cha­leur, agit à tra­vers vous dans la vie sociale […] Exi­ger l’égalité abso­lue, c’est vou­loir retour­ner à l’état ori­gi­nel, chao­tique, téné­breux, au nivel­le­ment et à la non-dif­fé­ren­cia­tion ; c’est vou­loir le néant. L’exigence révo­lu­tion­naire du retour à l’égalité dans le néant est née du refus d’assumer les sacri­fices et les souf­frances par les­quels passe la voie de la vie supé­rieure. Voi­là la réac­tion la plus effrayante, la néga­tion du sens de tout le pro­ces­sus créa­teur du monde. L’enthousiasme de la révo­lu­tion est un enthou­siasme réac­tion­naire. L’exigence contrai­gnante de l’égalisation qui pro­cède de l’obscurité chao­tique est une ten­ta­tive pour détruire la struc­ture hié­rar­chique du cos­mos for­mé par la nais­sance créa­trice de la lumière dans les ténèbres ; c’est un essai pour détruire la per­sonne même de l’homme en tant que degré hié­rar­chique né dans l’inégalité ; c’est un atten­tat contre la place royale de l’homme dans l’ordre cosmique. »

Nico­las Berdiaev
De l’inégalité, Édi­tions L’Âge d’homme, 2008

Bien sûr, certains facteurs contribuent au malaise…

« Bien sûr, cer­tains fac­teurs contri­buent au malaise gran­dis­sant qui tra­verse notre socié­té ; mais ni les ten­sions éco­no­miques, ni le dis­cré­dit poli­tique, ni les dif­fi­cul­tés d’intégration n’expliquent à eux seuls cet « ensau­va­ge­ment » lar­ge­ment consta­té et décrit. Nous ne voyons pas qu’il pro­vient essen­tiel­le­ment d’une rup­ture de la trans­mis­sion, d’un aban­don de notre propre civi­li­sa­tion — dont tous les symp­tômes de la crise ne sont que des consé­quences, proches ou loin­taines. Nous ne vou­lons pas voir que l’enjeu est d’abord cultu­rel. Comme si une géné­ra­tion qui s’est inter­dit de trans­mettre ne par­ve­nait pas à com­prendre que, en refu­sant de faire des héri­tiers, en pri­vant ses enfants de la culture qu’elle avait reçue, elle pre­nait le risque de les déshé­ri­ter d’eux-mêmes — de les déshé­ri­ter de leur propre huma­ni­té. Nous nous sommes pas­sion­nés pour le doute car­té­sien et l’universelle cor­ro­sion de l’esprit cri­tique, deve­nus des fins en eux-mêmes ; nous avons pré­fé­ré, avec Rous­seau, renon­cer à notre posi­tion d’adultes pour ne pas entra­ver la liber­té des enfants ; nous avons repro­ché à la culture d’être dis­cri­mi­na­toire, comme Bour­dieu, et nous avons contes­té la dis­ci­pline qu’elle repré­sen­tait. Et nous avons fait naître, comme il aurait fal­lu le pré­voir, « des sau­vages faits pour habi­ter dans les villes ». »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Les Déshé­ri­tés ou l’urgence de trans­mettre, édi­tions Plon, 2014

J’appelle dépravé tout animal, toute espèce…

« J’appelle dépra­vé tout ani­mal, toute espèce, tout indi­vi­du qui perd ses ins­tincts, qui choi­sit, qui pré­fère ce qui lui fait mal. »

Frie­drich Nietzsche
L’Antéchrist, Impré­ca­tion contre le chris­tia­nisme, (Der Anti­christ, Fluch auf das Chris­ten­tum), 1896, trad. Eric Blon­del, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 1994

Il est des époques qui imposent un minimum de sérieux…

« En fait, pour lui, esprit simple et peu por­té aux pré­cio­si­tés, le monde des hommes se divi­sait en deux : les oppo­sants au chaos et les com­plices de celui-ci. Les com­plices du chaos, actifs ou pas­sifs, pou­vaient être drôles, brillants, habiles, fins, sédui­sants, cha­ris­ma­tiques, géniaux même, pour­quoi pas, ils étaient néan­moins ses adver­saires, ses enne­mis et ils le déso­laient quand ils ne le fai­saient pas car­ré­ment dégueu­ler. Il est des époques qui imposent un mini­mum de sérieux et, sur­tout, de conscience d’un inté­rêt géné­ral, d’une simple néces­si­té de sur­vie. Fran­çois pen­sait que nous vivions l’une de celle-là. Cela le ren­dait peu amène et même assez lar­ge­ment odieux, insor­table en tout cas. Il n’était ni léger, ni déta­ché, ni brillam­ment cynique, crimes mon­dains dont on ne se relève pas. »

Roger Nimier
Les enfants tristes, 1951, édi­tions Gal­li­mard, coll. Folio, 1983

Le dernier âge c’est l’âge du fer…

« Le der­nier âge c’est l’âge du fer ou […] l’âge sombre. […] À ces formes de déca­dence s’oppose l’idée d’un cycle pos­sible de res­tau­ra­tion appe­lé par Hésiode le cycle héroïque ou âge des héros. »

Julius Evo­la
Le Mys­tère du Graal (Il mis­te­ro del Graal e la tra­di­zione ghi­bel­li­na dell’Impero), 1937

Je deviens conscient de la plébéisation du monde…

« Je deviens conscient de la plé­béi­sa­tion du monde, jusqu’à en éprou­ver une souf­france phy­sique. Le pénible des­tin m’est échu de par­ti­ci­per au déclin les yeux ouverts. Contem­po­rain né sur le tard, je vois ce qui s’est per­du et que ceux qui sont nés plus tard ne voient heu­reu­se­ment plus. »

Gre­gor von Rezzori
Mur­mures d’un vieillard, Édi­tions du Rocher, 2008

Pour refouler les invasions d’immigrés il faudrait être ferme…

« Pour refou­ler les inva­sions d’immigrés il fau­drait être ferme. Mais, c’est impos­sible. Parce que la cha­ri­té chré­tienne le défend. En quelque sorte, la cha­ri­té chré­tienne nous conduit au désastre ! »

Jean Ras­pail, entre­tien
L’Action fran­çaise 2000, 19 mai 2011

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