« Ce qu’il faut ? Une résolution intérieure, laquelle pourra déboucher sur une révolution collective. »
François Bousquet
Courage ! Manuel de guérilla culturelle, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
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« Ce qu’il faut ? Une résolution intérieure, laquelle pourra déboucher sur une révolution collective. »
François Bousquet
Courage ! Manuel de guérilla culturelle, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« Je pense qu’on a toujours raison de se révolter et qu’on ne change rien en restant dans les clous. Qu’on devrait cogner, toujours, au lieu de se geler sur les trottoirs. Et pendre haut et court ceux qui sont cause même d’un peu. »
Erik L’Homme
Un peu de nuit en plein jour, éditions Calmann-Lévy, 2019
« En voyant la façon dont étaient exprimées, en ce début de notre culture, ces idées que les Grecs découvraient alors et qu’ils développaient avec une merveilleuse clarté, j’ai très souvent éprouvé cette espèce de saisissement qu’apporte la présence de la beauté. Je ne veux pas dire par là que les Grecs étaient des optimistes béats, peignant la vie sous des couleurs absolument charmantes et douces ! Ils sont les inventeurs de la tragédie, ils connaissent la violence, la guerre, la mort ; mais ils ont eu conscience de tout ce qu’il y a d’émouvant, de magnifique, de stimulant même dans la vie humaine, et ils ont su le dire de manière incomparable. »
Jacqueline de Romilly
Une certaine idée de la Grèce, 2003, Éditions de Fallois, 2006
« Il y a des caméras partout. C’est la manie de notre époque. Espionner les gens. Les surveiller. Et ils en redemandent, les cons ! L’impression d’être en sécurité ! C’est pas ça qui les empêchera d’être volés, violés, battus. Ça aide à retrouver les coupables il paraît. La belle affaire. Ça ne te rend pas ta gueule, ni ton pognon, ni ta virginité. »
Erik L’Homme
Déchirer les ombres, éditions Calmann-Lévy, 2018
« La liberté n’existe que chez les peuples qui ont assez d’énergie pour la conquérir et assez de prudence pour la conserver ; autrement, c’est la violence qui dispose de leur sort. »
Louis Ménard
Les questions sociales dans l’Antiquité, Méthode expérimentale, 1898, éditions Les amis de Paris-Zanzibar, 2000
« Venant de Galicie, grondait le tonnerre de nouveaux combats violents, et les membres gigantesques de l’armée de Hindenburg, apparemment engourdis dans un repos de fer, se mirent à s’étirer et à s’étendre, jusqu’à ce que le grondement des combats gagne, sans crier gare, toute l’étendue du front. »
Walter Flex
Le pèlerin entre deux mondes (Der Wanderer zwischen beiden Welten), 1916, trad. Philippe Marcq, éditions ACE, 2020
« Il faut considérer comme sans fondement toutes les doctrines qui voient dans l’âge industriel ou économique le successeur pacifique de l’âge militaire, non seulement parce que l’ennemi politique ne se réduit pas au seul ennemi militaire, mais encore parce que la politique pénètre d’inimitié l’économie, la science, la morale et la technique aussi bien que les armées.
Il est fort probable que la violence durera aussi longtemps que l’homme ; elle est de tous les temps, encore qu’elle se montre plus virulente à certaines époques qu’à d’autres, quand l’idéologie lui prépare le terrain. De ce point de vue il est indiscutable que le socialisme révolutionnaire (Blanqui, Marx, Sorel, Lénine) a été, avant le fascisme, le propagateur de la violence dans le monde contemporain. Il est naïf de croire que le progrès de la civilisation pourrait substituer l’ère de la sérénité à celle de la violence. Au contraire, les nouveaux moyens que le progrès met à la disposition de l’homme, celui-ci les utilise non seulement au service de la guerre (nous le constatons tous les jours), mais de toutes les formes de la violence, révolutionnaire, psychologique, etc. Loin de décroître en intensité elle s’adapte sans cesse aux nouvelles conditions. Pour les mêmes raisons on ne saurait parler de peuples doux. Il se trouve seulement qu’à certaines époques de l’histoire la civilisation d’une collectivité parvient à limiter l’usage de la violence. »
Julien Freund
L’essence du politique, éditions Sirey, 1965
« Deux qualités sont indispensables au Rebelle. Il refuse de se laisser prescrire sa loi par les pouvoirs, qu’ils usent de la propagande ou de la violence. Et il est décidé à se défendre. »
Ernst Jünger
Traité du rebelle ou le recours aux forêts (Der Waldgang), 1951, trad. Henri Plard, Christian Bourgois éditeur, 1995
« Mais en vérité, ils avaient été des hommes qui connaissaient la peine, les privations, la violence, la débauche — mais ne connaissaient point la peur et n’éprouvaient aucun élan de méchanceté en leur cœur. Des hommes difficiles à diriger, mais faciles à inspirer, des hommes sans voix — mais suffisamment virils pour mépriser dans leur cœur les voix sentimentales qui se lamentaient sur la dureté de leur destin. C’était un destin et c’était le leur ; cette capacité de le supporter leur semblait le privilège des élus ! Leur génération vivait muette et indispensable, sans connaître les douceurs de l’affection ou le refuge du foyer — et mourait libre de la sombre menace d’une tombe froide. Ils étaient les éternels enfants de la mer mystérieuse. Leurs successeurs sont les fils adultes d’une terre insatisfaite. Ils sont moins dépravés mais moins innocents ; moins irrévérencieux mais peut-être aussi moins croyants ; et s’ils ont appris à parler, ils ont aussi appris à gémir. »
Joseph Conrad
Le nègre du Narcisse, 1913, trad. Robert d’Humières, éditions Gallimard, coll. L’imaginaire, 2007
« Georges Bataille estimait que la violence de la corrida, incarnée dans le jeu qu’entretient l’homme vivant avec sa propre mort et la bête qui est en lui, symbolisait la recherche de transcendance de l’homme. Il voyait dans la tauromachie la survivance d’un culte rendu par les légionnaires romains au dieu Mithra. D’autres théories existent. On sait par exemple que les Celtes avaient des jeux ritualisés assez proches, de même que la fresque du palais de Cnossos en Crète montre un jeune homme sautant par dessus un énorme taureau furieux. »
Gabriel Robin
« Les Traditions vivantes », intervention à la 7ème journée de réinformation de Polémia, Paris, 18 octobre 2014
« On a souvent cité les plaisanteries que faisait, en 1796, Joseph de Maistre à propos des travaux de nos assemblées constituantes ; elles avaient voulu faire des lois “pour l’homme. Or, disait-il, il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu… Une constitution qui est faite pour toutes les nations, n’est faite pour aucune : c’est une pure abstraction, une œuvre scolastique faite pour exercer l’esprit d’après une hypothèse idéale et qu’il faut adresser à l’homme, dans les espaces imaginaires où il habite. Qu’est-ce qu’une constitution ? N’est-ce pas la, solution du problème suivant ? Étant données la population, la religion, la situation géographique, les relations politiques, les richesses, les bonnes et les mauvaises qualités de chaque nation, trouver les lois qui lui conviennent ?”.
Les formules du trop spirituel écrivain reviennent à dire que les législateurs doivent être de leur pays et de leur temps ; il ne semble pas d’ailleurs que les hommes de la Révolution aient oublié cette vérité autant que le dit Joseph de Maistre ; on a souvent remarqué que dans les cas mêmes où ils affichaient la prétention de raisonner sur l’homme anhistorique, ils avaient, d’ordinaire, travaillé à satisfaire les besoins, les aspirations ou les rancunes des classes moyennes contemporaines ; tant de règles relatives au droit civil ou à l’administration n’auraient pas survécu à la Révolution si leurs auteurs eussent toujours navigué dans des espaces imaginaires, à la recherche de l’homme absolu. »
Georges Sorel
Réflexions sur la violence, 1908, éditions du Trident, 1987