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Au milieu d’un monde à la dérive, nous sommes seuls…

« Au milieu d’un monde à la dérive, nous sommes seuls. Nous sommes tra­gi­que­ment seuls. Nous n’avons rien à voir avec toutes les for­mules com­modes qui per­mettent tou­jours d’entrer dans une des cha­pelles bien éti­que­tées de l’échiquier poli­tique. Nous navi­guons sur une mer incon­nue et per­sonne ne peut com­prendre vers quels conti­nents nous cin­glons. Nous ne sommes à l’aise nulle part. Mais si chaque par­ti nous est étran­ger, chaque mili­tant reste notre frère. Un véri­table acti­viste refuse toutes les for­ma­tions de l’heure mais il accepte tous les hommes de cou­rage. Et c’est pour­quoi nous sommes joyeu­se­ment seuls.
C’est jus­te­ment parce que nous refu­sons toutes les com­pro­mis­sions et toutes les manœuvres que nous serons le plus pur métal de l’alliage de demain. »

Jean Mabire
La torche et le glaive, édi­tions Libres opi­nions, 1994

Certes, je suis seul et je m’avance inconnu…

« Certes, je suis seul et je m’avance incon­nu par­mi eux. Mais celui qui est un homme ne peut-il pas plus que cent qui sont seule­ment des tron­çons d’hommes ? »

Frie­drich Hölderlin
Hypé­rion ou l’Er­mite de Grèce (Hyper­ion oder Der Ere­mit in Grie­chen­land), 1797, trad. Jean-Pierre Lefebvre, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2005

La retraite est révolte. Gagner sa cabane…

« La retraite est révolte. Gagner sa cabane, c’est dis­pa­raître des écrans de contrôle. L’ermite s’efface. Il n’envoie plus de traces numé­riques, plus de signaux télé­pho­niques, plus d’impulsions ban­caires. Il se défait de toute iden­ti­té. Il pra­tique un hacking à l’envers, sort du grand jeu. Nul besoin d’ailleurs de gagner la forêt. L’ascétisme révo­lu­tion­naire se pra­tique en milieu urbain. La socié­té de consom­ma­tion offre le choix de s’y confor­mer. Il suf­fit d’un peu de dis­ci­pline. Dans l’abondance, libre aux uns de vivre en pous­sah mais libre aux autres de jouer les moines et de vivre amai­gris dans le mur­mure des livres. Ceux-ci recourent alors aux forêts inté­rieures sans quit­ter leur appartement. »

Syl­vain Tesson
Dans les forêts de Sibé­rie, édi­tions Gal­li­mard, 2011

Il y a toujours une route. Les autres sont sur la plage…

« Il y a tou­jours une route. Les autres sont sur la plage ou la place, à la foire ou au mee­ting, au ciné­ma ou… Écarte-toi. Prends ce sen­tier que per­sonne n’emprunte. Je vais me perdre !” Te perdre où ? Par rap­port à quelle borne ? Arrête de dire des sot­tises. Dès que tu seras enga­gé sur cette voie, c’est toi qui es la flèche et la direc­tion. Tu ne suis pas l’exemple. Tu es l’exemple. »

Jean Cau
Le Che­va­lier, la mort et le diable, édi­tions de La Table ronde, 1977

Les hommes les plus semblables et les plus ordinaires…

« Si l’on admet […] que, de tout temps, le dan­ger n’a rap­pro­ché que des hommes qui pou­vaient dési­gner, au moyen de signes sem­blables, des besoins sem­blables, des évé­ne­ments sem­blables, il résulte, dans l’ensemble, que la faci­li­té de com­mu­ni­quer dans le péril, c’est-à-dire en somme le fait de ne vivre que des évé­ne­ments moyens et com­muns, a dû être la force la plus puis­sante de toutes celles qui ont domi­né l’homme jusqu’ici. Les hommes les plus sem­blables et les plus ordi­naires eurent tou­jours et ont encore l’avantage ; l’élite, les hommes raf­fi­nés et rares, plus dif­fi­ciles à com­prendre, courent le risque de res­ter seuls et, à cause de leur iso­le­ment, ils suc­combent aux dan­gers et se repro­duisent rare­ment. Il faut faire appel à de pro­di­gieuses forces adverses pour entra­ver ce natu­rel, trop natu­rel, pro­gres­sus in simile, le déve­lop­pe­ment de l’homme vers le sem­blable, l’ordinaire, le médiocre, le trou­peau — le commun ! »

Frie­drich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Pré­lude d’une phi­lo­so­phie de l’a­ve­nir (Jen­seits von Gut und Böse – Vor­spiel einer Phi­lo­so­phie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2000

La haute montagne peut permettre à certains d’assouvir…

« La haute mon­tagne peut per­mettre à cer­tains d’assouvir leur goût stu­pide du risque pour le risque ; elle peut per­mettre à des gens plus ou moins « entraî­nés » et incons­cients de pra­ti­quer une acti­vi­té spor­tive banale ; elle peut être le luxe que se paient des hommes à l’esprit étroit pétri­fiés par la « civi­li­sa­tion » des plaines de regar­der à la jumelle des « pano­ra­mas » tou­ris­tiques. Mais, pour d’autres, elle n’est rien de tout cela : elle est une voie de libé­ra­tion, de dépas­se­ment, d’accomplissement intérieur.

Les deux grands pôles de la vie à l’état pur, l’action et la contem­pla­tion, s’y confondent.

L’action, c’est la res­pon­sa­bi­li­té abso­lue, le fait de se sen­tir abso­lu­ment seul, de ne pou­voir comp­ter que sur sa force et son cou­rage, joints à une maî­trise de soi lucide et chirurgicale.

La contem­pla­tion, c’est l’essence même de cette expé­rience héroïque : le regard devient cir­cu­laire et solaire, il n’y a plus que le ciel et des forces pures et libres qui reflètent et figent l’immensité dans le chœur tita­nique des sommets. »

Julius Evo­la
Médi­ta­tions du haut des cimes (Medi­ta­zio­ni delle vette), 1974, trad. Bru­no Cariou, Les édi­tions du Lore, 2012

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