« Pourquoi autour de nous est-ce que l’eau se trouble et la terre pustule ? C’est parce qu’elle est enfiévrée par un streptocoque virulent : le FRIC. »
Bernard Charbonneau
Il court, il court le fric…, éditions Opales, 1996
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
« Pourquoi autour de nous est-ce que l’eau se trouble et la terre pustule ? C’est parce qu’elle est enfiévrée par un streptocoque virulent : le FRIC. »
Bernard Charbonneau
Il court, il court le fric…, éditions Opales, 1996
« Ce qui fut longtemps sagesse populaire, morale ancestrale, bon sens paysan et qui pouvait alors suffire pour constituer un esprit sain, a disparu sous les effets conjugués de l’information de masse, d’abord avec la télévision, ensuite avec la prolifération numérique. Jamais l’illettrisme n’a été autant haut-de-gamme, concernant parfois plus les diplômés que ceux qui ne le sont pas, tant le bourrage de crâne idéologique fait sa loi depuis plus d’un demi-siècle. »
Michel Onfray
« Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité », Éléments n°157, octobre 2015
« La nécessité d’un échange vital entre le sujet et l’objet domine notre idée du réalisme… Ce paysan est réaliste parce que sa connaissance, son amour et son travail de la terre procèdent d’un contact intime entre la terre et lui ; cet homme politique est réaliste parce que les lois qui régissent le fait social se reflètent fidèlement dans son esprit ; et les saints sont les plus grands réalistes parce qu’ils sont unis à la réalité suprême. Inversement, nos pensées, nos affections et nos actes sont entachés d’irréalisme lorsqu’ils ne sont pas nourris par un contact suffisant avec leur objet. Ce citadin qui s’enivre d’un « retour à la terre » comme d’une idylle ou d’une féerie, ce politicien qui croit qu’un changement d’institutions suffira à ramener sur terre l’âge d’or, ce faux mystique au rayonnement malsain sont irréalistes parce qu’ils n’ont pas de liens vitaux avec la nature, avec l’homme, ou avec Dieu, et qu’ils substituent leurs rêves à la vérité objective. »
Gustave Thibon
L’irréalisme moderne, in Les hommes de l’éternel : Conférences au grand public (1940−1985), éditions Mame, Coll. Raisons d’Être, 2012
« J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l’attachent à ce qu’on pense et à ce qu’on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l’air lui-même. »
Guy de Maupassant
Le Horla, 1886, éditions Albin Michel, coll. Le Livre de Poche, 1967
« Le Moyen Âge était tout entier un monde de communautés : paysannes, urbaines, de métiers, religieuses, etc. Avec la modernité apparaît, au contraire, un monde tout entier fait d’individus. »
Guillaume Travers
Économie médiévale et société féodale. Un temps de renouveau pour l’Europe, La Nouvelle Librairie éditions, Coll. Longue Mémoire, 2020
« Si on ne fauche jamais, si on ne pioche jamais, on est obligé, pour se bien porter, de faire des tas de contorsions qu’on appelle “culture physique”… Mais ce sera tantôt le lot de toute l’humanité mécanisée ! »
Henri Vincenot
L’œuvre de chair, éditions Denoël, 1984
« J’étais surtout irrité par l’incompréhension (et le mépris) du paysan chez Marx. Il a osé écrire que c’est “la classe qui représente la barbarie au sein de la civilisation” (Les Luttes de classes en France). C’est une sottise, on ne peut dire autrement. Il ignorait le monde des campagnes, en vrai citadin. Il ne pouvait comprendre, du coup, que ce sont les vertus paysannes – un capital de ténacité, de frugalité, de patience, accumulé depuis vingt-cinq ou trente siècles – qui ont permis de construire la société industrielle, qui l’ont mise en route. Elles s’y sont usées, d’ailleurs, et on voit assez comme elles manquent aujourd’hui : la vie urbaine les détruit.
Pour Marx, je pense, le paysan c’est l’isolement au lieu de l’échange, la résignation au lieu de la révolte. Mais cette résignation aux maux éternels (on n’a pas encore supprimé la guerre – ni les tremblements de terre ou la sécheresse) s’accompagne d’une lutte de chaque jour. Et le paysan n’est nullement un isolé dans la durée. C’est lui, le sédentaire, qui garde et transmet la sagesse du proverbe. Il est la mémoire de l’humanité par les contes et par les coutumes. »
Georges Laffly
Mes livres politiques, éditions Publications F.B, 1992
« Il ne me tarde pas de retrouver la société des professeurs. Les paysans sont beaucoup plus agréables et même plus intéressants. »
Martin Heidegger
Correspondance avec Karl Jaspers (1920 – 1963), trad. Pascal David et Claude-Nicolas Grimbert, éditions Gallimard, coll. Bibliothèque de Philosophie, 1997
« Cette idée d’un bien à sauver et à transmettre est à la base du code d’honneur paysan. Elle s’oppose à toutes les tentations de l’individualisme : l’homme, anneau dans une chaîne, sent obscurément qu’il doit résister jusqu’au bout pour que la chaîne ne se brise pas. C’est cet instinct de continuité qui courbe jusqu’à la mort le vieux paysan sur la terre et lui inspire cette horreur quasi physique de tomber à la charge de ses enfants ou de ses proches. Et c’est de lui que procède aussi ce savoir-vivre dont la délicatesse et la profondeur débordent à l’infini le savoir-faire. Tout dans la conduite de l’existence, depuis le menu quotidien jusqu’au choix d’une épouse, est dominé par ce sentiment du patrimoine qui, comme le flambeau ambulant des coureurs antiques, lie l’individu à son rang et le transporte au-delà de lui-même. »
Gustave Thibon
Paysages du Vivarais, 1949
« Rien ne stimule mieux la pensée que le geste du faucheur. »
Henri Vincenot
L’œuvre de chair, éditions Denoël, 1984