« Le courage est une patrie. »
André Malraux
L’Espoir, éditions Gallimard, 1937
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« Le courage est une patrie. »
André Malraux
L’Espoir, éditions Gallimard, 1937
« La vie rurale se manifeste à nous comme la réunion de deux activités contraires et complémentaires. Elle est, en effet, une puissante vie de groupe. Elle est aussi une tâche de solitude et de silence où l’individu prit sa valeur.
Nous savons déjà ce que fut cette communauté rurale. Nous savons d’où elle vient historiquement. Mais c’est la mentalité primitive qui en a déterminé l’esprit. Le village agricole fut le successeur du clan totémique. La puissance fixatrice qui a établi pour toujours le groupe humain sur un coin de sol était un ordre des dieux. Ces dieux étaient sur cette terre, ces eaux, ces arbres. L’homme est resté immobilisé de cette impassible immobilité des choses. Ces maîtres muets…, ils ont pris jadis au hasard d’une tribu, une poignée d’humanité, et ne l’ont jamais lâchée !… Et chaque village est encore sous cette main musclée de roche qui le tient depuis l’âge de pierre. »
Gaston Roupnel
Histoire de la campagne française, Éditions Bernard Grasset, 1932
« Nous nous retrouvâmes dans une salle pleine à craquer de jeunes de notre âge. Sur la scène, l’un deux jouait de l’accordéon. Et tous se mirent à chanter. Ce fut pour moi un choc fantastique que cette brutale révélation d’une communauté vivante, d’une patrie interdite dont le ciment était culturel avant d’être politique. En un éclair, je compris que Nation et État peuvent ne pas coïncider. Et aussi qu’un peuple est indestructible tant qu’il existe, dans de multiples foyers, une manière de vivre qui n’est pas celle du « pays légal » pour reprendre une vieille formule maurrassienne. »
Jean Mabire
La Varende entre nous, éditions Présence de La Varende, 1999
« Un homme ne peut se soustraire matériellement ou moralement à l’association humaine. »
Léon Bourgeois
Solidarité, 1896, éditions Le bord de l’eau, 2008
« Toute idéologie organique donne un sens au monde, et le monde fait sens, plus ou moins élaboré, pour toute société humaine. Or, il n’y a pas de cohésion des groupes parce que le monde a un sens ; il y a du sens dans le monde parce qu’il faut de la cohésion dans les groupes. »
Régis Debray
Critique de la raison politique, éditions Gallimard, 1981
« Même si un rectangle d’étoffe bleu-blanc-rouge y flotte le 14 juillet sur des grouillements colorés, un caravansérail n’est pas une patrie. »
Gilles Fournier
Europe-Action, janvier 1966
« Ici comme ailleurs, on ne fait plus que dilapider sans vergogne les richesses du passé. On tire des traites, sans compter, sur un héritage qui nous a été confié, sans pouvoir ni l’accroître, ni même le sauver. Grand solde des décadences. »
Jean Clair
Journal atrabilaire, éditions Gallimard, coll. L’un et l’autre, 2006
« Pourtant un peuple, une société ne sauraient vivre sans un territoire pour eux sacré. Nous avons besoin, nous les humains, de lieux d’appartenance, de familles, de patries, et tant pis si c’était un slogan de Pétain. Nous avons besoin de nous identifier à des territoires où naissent nos langues et où gisent nos morts, où grandissent des enfants qui nous ressemblent et où dorment tout vivants les souvenirs de notre existence passée. Nous ne sommes pas des êtres de nulle part, de purs cosmopolites, d’absolus citoyens du monde, comme la vulgate branchée voudrait nous le faire croire. À moins de devenir fous, il nous faut des ancrages, car ce sont eux qui nous identifient et nous permettent de vivre une vie complète. La patrie est l’un de ces ancrages, qui ne peut être supprimé au profit d’une vaniteuse citoyenneté du monde […]. »
Chantal Delsol
14 juillet 2014, l’étrange fête nationale, Le Figaro, 14 juillet 2014