« Les phrases sont des prescriptions pour les temps difficiles. »
Sylvain Tesson
Sur les chemins noirs, 2016, éditions Gallimard, coll. Folio, 2019, 2016, éditions Gallimard, coll. Folio, 2019
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« Les phrases sont des prescriptions pour les temps difficiles. »
Sylvain Tesson
Sur les chemins noirs, 2016, éditions Gallimard, coll. Folio, 2019, 2016, éditions Gallimard, coll. Folio, 2019
« Cette sincérité sans doute est peu discrète ; Mais toujours de mon cœur ma bouche est l’interprète. »
Racine
Britanicus, 1697, éditions Librairie Générale Française, coll. Le Livre de Poche, le Théâtre de Poche, 1986
« À côté du feu de l’action, dont nous conservons le souvenir, il existait un feu de la pensée, un feu de la parole, ainsi que divers feux du corps, des fonctions sensorielles et de la personne. »
Jean Haudry
La triade pensée, parole, action, dans la tradition indo-européenne, Éditions Archè, 2009.
« Le courage ne s’exerce plus sur les champs de bataille, mais dans l’arène médiatique, dans l’arène intellectuelle, dans l’arène politique. Il n’est plus tant dans l’action que dans le dire. Le dire est l’action, le faire est le verbe. Telle est la performativité. Elle est la force entraînante du verbe, sa force agissante. Le verbe réalise lui-même ce qu’il énonce. La parole est alors créatrice, procréatrice, cocréatrice. Dire, c’est forcer l’inertie des choses. Les sortir de leur mutisme, de leur immobilisme. Dire, c’est produire de l’énergie collective, de l’enthousiasme. »
François Bousquet
Courage ! Manuel de guérilla culturelle, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« On a beau dire qu’Internet est une interactivité mondiale : il lui manquera toujours ce qui fait le propre de la conversation, comme d’ailleurs du théâtre : la présence vivante, charnelle, émotionnelle d’un interlocuteur avec lequel on se sent engagé dans un espace qui n’a rien de virtuel. »
Marc Fumaroli
Notre art de vivre est né du mariage des lettres et de l’épée, entretien. Propos recueillis par Patrick Jansen, Enquête sur l’histoire n°24, décembre 1997 – janvier 1998
« La vérité n’est jamais amusante. Sans cela tout le monde la dirait. »
Michel Audiard
Lino Ventura dans Les Barbouzes (film), 1964, in Audiard par Audiard, éditions René Château, 2005
« Ils avançaient sans parler, tendus par l’effort, avares de leur souffle. Le silence presque solide qui les entourait les écrasait comme l’eau écrase le plongeur dans l’océan. Le sentiment de l’infini, la conscience d’affronter une force supérieure pesaient sur eux de tout leur poids. Telle une grappe piétinée qui exprime son suc, leur esprit se détachait peu à peu des fausses valeurs, des idoles de plâtre, des suffisances mesquines, et ils se percevaient tels qu’ils étaient réellement, avec leurs étroites limites, leur insignifiance, leur sagesse d’insectes, luttant de toutes leurs faibles forces pour ne pas être emportés comme des fétus de paille par la puissance aveugle des éléments. »
Jack London
Croc-Blanc (White Fang), 1906, trad. Philippe Sabathé, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, 1997
« Ils sont bêtes, mais c’est pour faire rire. Ils ne savent rien, mais ils ont réponse à tout. Ils n’ont rien à dire, mais ils parlent tout le temps. Tout chez eux est incorrect, sauf leurs idées. Ils n’ont que des amis car ils peuvent détruire ceux qui ne le sont pas. Ils ont toujours raison car ils sont applaudis sur commande. Ils n’ont peur de rien, sauf de l’audimat.
Ils sont animateurs de talk-shows ou de reality-shows. Ils passent en prime time tous les jours ou toutes les semaines. Ils invitent les intellectuels, les artistes et les hommes politiques, mais ils s’invitent aussi entre eux. Ils disent ce qu’il faut penser, ce qu’il faut aimer et ce qu’il faut détester. Ce sont les grands prêtres de la pensée unique. »
Bruno Mégret
L’Autre scénario pour la France et l’Europe, Éditions Cité liberté, 2006
« Il arrive un moment où il ne sert plus à rien de parler. Seuls comptent alors les actes. Ces actes parlent pour toi. »
Erik L’Homme
Les Maîtres des brisants, tome 1, Chien-de-la-lune, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Hors-piste, 2004
« Écouter quelqu’un, c’est se mettre à sa place pendant qu’il parle. »
Simone Weil
La personne et le sacré, 1943, éditions Gallimard, coll. Espoir, 1957, R&N Éditions, 2016
« Lorsque la langue devient novlangue, certaines zones de la réalité deviennent inaccessibles. Les mots pour la saisir ne sont plus disponibles ou sont décrétés radioactifs. Pire encore : on ne peut y faire référence qu’à la manière d’un scandale moral. »
Mathieu Bock-Côté
L’Empire du politiquement correct, Les Éditions du cerf, 2019
« En matière de langage, qui est l’objet principal de la littérature, il est clair que les mots se dégradent perpétuellement. Ils cessent de dire ce qu’ils signifient ou de signifier ce qu’ils disent ; ils commencent toujours par signifier quelque chose qui non seulement est tout à fait différent, mais encore beaucoup moins défini et beaucoup moins fort. Et dans cette chute des symboles choisis par l’homme, pourrait bien se trouver un symbole de sa propre chute. Il a une difficulté à maîtriser sa langue, non seulement en tant qu’organe de la parole, mais dans le sens de langage parlé. Presque toujours s’il n’y prête pas attention, ce langage s’affole ou, pire encore, s’affaiblit. »
Gilbert Keith Chesterton
À bâtons rompus, propos débridés, trad. Maurice Le Péchoux, Éditions L’Âge d’Homme, 2010