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Citations sur la nostalgie
L’obsession de l’ailleurs, c’est l’impossibilité de l’instant…
« L’obsession de l’ailleurs, c’est l’impossibilité de l’instant ; et cette impossibilité est la nostalgie même. »
Emil Cioran
Précis de décomposition, 1949, éditions Gallimard, 1966
La nostalgie est un penchant de paresseux…
« La nostalgie est un penchant de paresseux. Elle autorise à ne pas traquer dans le moment présent les raisons de s’enthousiasmer. Elle permet de se contenter de feuilleter le grimoire du passé, en pleurnichant sur les âges d’or perdus. Elle affranchit de tout effort exploratoire, constitue la revanche des geignards. »
Sylvain Tesson
Préface à Carnets d’aventures, La Guilde européenne du raid / Presses de la Renaissance, 2007
Parfois certains de mes vieux amis me reprochent…
« Parfois certains de mes vieux amis me reprochent de trop évoquer le passé. Si je parle du passé, ce n’est pas par nostalgie ou passéisme mais par respect pour le présent et l’avenir. Car le passé éclaire le présent qui tient en lui-même l’essentiel de l’avenir. Dans la suite des temps et la succession des hommes, il n’y a pas d’acte isolé, de destin isolé. Tout se tient. Il faut croire à la force du passé, au poids des morts, au sang et à la mémoire des hommes ; que serait un homme sans mémoire, il marcherait dans la nuit ; que serait un peuple sans mémoire, il n’aurait pas d’avenir, et les hommes de l’avenir, ceux qui forgeront l’avenir seront ceux qui auront la plus vaste mémoire. »
Hélie Denoix de Saint Marc
Allocution lors de la remise de ses insignes de Grand Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur, Fort de Nogent, 29 mars 2003
L’incendie criminel, dirigé contre l’empereur Julien…
« L’incendie criminel, dirigé contre l’empereur Julien, signifia la fin du monde des dieux antiques ; mais la nostalgie néoplatonicienne qui aspire à le faire revivre persiste jusqu’à aujourd’hui. »
Ernst Jünger
Journal, cité par Christopher Gérard in Julianus Redivivus, Antaios, 2002
Un homme de l’ancien temps et un insurgé…
« Un homme de l’ancien temps et un insurgé. »
Marcel Schneider à propos de Paul Morand
Mille roses trémières. L’amitié de Paul Morand, 2004
Il n’y a point de passé vers quoi il soit permis…
« Il n’y a point de passé vers quoi il soit permis de porter ses regrets, il n’y a qu’une éternelle nouveauté, qui se forme des éléments grandis du passé ; et la vraie nostalgie doit être toujours créatrice, produire à tout instant une nouveauté meilleure encore. »
Johann Wolfgang von Goethe
Élégie de Marienbad, 1823, trad. Jean Tardieu, éditions Gallimard, coll. Poésie, 1993
Vivre dans un certain siècle et s’apercevoir…
« Vivre dans un certain siècle et s’apercevoir qu’on était mieux fait pour un autre, cela ne doit pas désespérer, car ce malheur n’est point sans quelque remède. Nous atteignons par magie l’époque où nous ne nous sommes pas trouvés matériellement ; nous la saisissons par son art. Être cultivé, cela ne signifie pas autre chose que d’avoir le choix entre tous les moments de l’humanité et d’aller, à notre gré, de l’un à l’autre, comme un archipel, un navire heureux se promène d’île en île. Toute haute vie a ses évasions sereines. »
Abel Bonnard
Ce monde et moi, éditions Dismas (posthume), 1992
Je deviens conscient de la plébéisation du monde…
« Je deviens conscient de la plébéisation du monde, jusqu’à en éprouver une souffrance physique. Le pénible destin m’est échu de participer au déclin les yeux ouverts. Contemporain né sur le tard, je vois ce qui s’est perdu et que ceux qui sont nés plus tard ne voient heureusement plus. »
Gregor von Rezzori
Murmures d’un vieillard, Éditions du Rocher, 2008
Et leurs chants racontent l’histoire, les rudes sentiers…
La beauté est cette voûte sous laquelle il fait bon se tapir…
« La beauté est cette voûte sous laquelle il fait bon se tapir pour oublier le reste. »
Sylvain Tesson
Géographie de l’instant, Édition des Équateurs, 2012
Ce livre [fait] renaître les blanches plantations dans leur écrin…
« Ce livre [fait] renaître les blanches plantations dans leur écrin de magnolias et de chèvrefeuille, les jeunes filles à crinoline, les planteurs galants et les gentilshommes saisis par l’angoisse d’un destin inexorable. Mais au-delà de l’évocation fidèle d’une époque terrible, et de la trame romanesque attachante, c’est la nostalgie frémissante qui sourd tout au long des pages. Nostalgie d’un monde irrémédiablement condamné, mais auquel on ne cesse de rêver comme à un paradis perdu. Car si le Sud est mort, il continue de vivre dans le cœur des hommes généreux. »
Dominique Venner
Le blanc soleil des vaincus – L’épopée sudiste et la guerre de Sécession (1607 – 1865), éditions de La Table Ronde, 1975
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