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Citations sur la nation

D’un point de vue historique, il n’est pas excessif…

« D’un point de vue his­to­rique, il n’est pas exces­sif de dire que, sous cou­vert de soli­da­ri­té et de redis­tri­bu­tion, l’État-providence a agi comme un sépa­ra­teur de par­ti­cules, un for­mi­dable agent de déliai­son. La socia­li­sa­tion du risque a eu pour effet d’accroître les risques de déso­cia­li­sa­tion. La machine à fabri­quer des affi­liés ‘ a été à l’origine d’un vaste mou­ve­ment de désaffiliation. »

Patrick Buis­son
La Cause du peuple, édi­tions Per­rin, 2016

Qu’est-ce qui distingue fondamentalement l’Empire de la nation ?

« Qu’est-ce qui dis­tingue fon­da­men­ta­le­ment l’Empire de la nation ? C’est d’abord le fait que l’Empire n’est pas seule­ment un ter­ri­toire, mais aus­si, et même essen­tiel­le­ment, un prin­cipe ou une idée. […] L’essentiel tient au fait que l’empereur tient son pou­voir de ce qu’il incarne un prin­cipe qui excède la simple pos­ses­sion. En tant que domi­nus mun­di, il est le suze­rain des princes et des rois, c’est-à-dire qu’il règne sur des sou­ve­rains, non sur des ter­ri­toires, et repré­sente une puis­sance trans­cen­dant les com­mu­nau­tés fédé­rées dont il assume la direc­tion. […] Evo­la rap­pelle éga­le­ment que « l’ancienne notion romaine de l’impe­rium, avant d’exprimer un sys­tème d’hégémonie ter­ri­to­riale supra­na­tio­nale, désigne la pure puis­sance du com­man­de­ment, la force qua­si mys­tique de l’auc­to­ri­tas » […]
L’Empire vise à uni­fier à un niveau supé­rieur sans sup­pri­mer la diver­si­té des cultures, des eth­nies et des peuples. Il cherche à asso­cier les peuples à une com­mu­nau­té de des­tin, sans pour autant les réduire à l’identique. Il est un tout où les par­ties sont d’autant plus auto­nomes que ce qui les réunit est plus solide – et ces par­ties qui le consti­tuent res­tent des ensembles orga­niques dif­fé­ren­ciés. Moel­ler van den Bruck pla­çait l’Empire sous le signe de l’unité des contraires, et c’est une image qu’on peut en effet rete­nir. Julius Evo­la, lui, défi­nis­sait l’Empire comme « une orga­ni­sa­tion supra­na­tio­nale telle que l’unité n’agisse pas dans le sens d’une des­truc­tion et d’un nivel­le­ment de la mul­ti­pli­ci­té eth­nique et cultu­relle qu’elle englobe ». C’est l’image clas­sique de l’uni­ver­si­tas, par oppo­si­tion à la socie­tas uni­taire et cen­tra­li­sée. La dif­fé­rence n’y est pas abo­lie, mais intégrée. »

Alain de Benoist
L’empire inté­rieur, édi­tions Fata Mor­ga­na, 1995

Les vivants ne peuvent rien apprendre aux morts…

« Les vivants ne peuvent rien apprendre aux morts ; les morts, au contraire, ins­truisent les vivants. »

Fran­çois-René de Chateaubriand
Mémoires d’outre-tombe, 1849 – 1850, tome 4, édi­tions Le Livre de poche, 2002

Nous n’abandonnerons jamais la France…

« Nous n’abandonnerons jamais la France parce que nous savons que notre pays n’appartient qu’à ceux qui l’aiment assez pro­fon­dé­ment pour tout lui don­ner. Et nous sommes de ceux-là. Et, don­nant tout, alors, peut-être, rece­vrons-nous notre nour­ri­ture d’homme, la seule nour­ri­ture qui vaille : la fier­té, l’honneur, la joie du devoir accompli. »

Robert Ménard
Dis­cours pour la com­mé­mo­ra­tion du mas­sacre du 5 juillet 1962 à Oran, Béziers, 5 juillet 2015

Le divorce est consommé entre libéralisme et démocratie…

« Le divorce est consom­mé entre libé­ra­lisme et démo­cra­tie. Quand les mar­chés sont libres, les citoyens ne le sont plus guère, et s’ils peuvent l’être, si cer­tains le sont, c’est la socié­té qui ne l’est plus, tenue par autre chose, d’autres règles, d’autres lois qui lui sont étran­gères, qui s’imposent à elle pour la dis­soudre et pour lui sub­sti­tuer la col­lec­tion d’individus sépa­rés, par tout, et d’abord par leurs inté­rêts immé­diats. La ques­tion de la jus­tice, celle du social et de l’être-ensemble sont devant nous. Elles sont ques­tion de fron­tières et de sépa­ra­tions. Elles sont affaires de vie ou de mort.
C’est fini. L’« insur­rec­tion de la dif­fé­rence » (selon la for­mule de Georges Balan­dier) est devant nous. Elle répon­dra à l’utopie cri­mi­nelle de la démo­cra­tie sans terre, qui conduit le libé­ra­lisme à détruire la démo­cra­tie – c’est-à-dire à nier la capa­ci­té de com­mu­nau­tés humaines à déci­der sou­ve­rai­ne­ment de leur deve­nir – faute d’accepter la condi­tion de leur consti­tu­tion, qui est la sépa­ra­tion, l’écart et la sin­gu­la­ri­té. Une socié­té qui ne sait se nom­mer, se comp­ter et se dis­tin­guer ne peut se conduire, elle perd la capa­ci­té du bien comme du mal. La confu­sion n’est pas amie de la liber­té. »

Her­vé Juvin
Le ren­ver­se­ment du monde. Poli­tique de la crise, édi­tions Gal­li­mard, 2010

Les états décadents et les gens mûrs pour le déclin n’ignorent…

« Les états déca­dents et les gens mûrs pour le déclin n’ignorent pas la musique, il est vrai, mais leur musique manque de séré­ni­té. Aus­si, plus la musique est bruyante et plus les gens deviennent mélan­co­liques, plus le pays est en dan­ger et plus son prince tombe bas. »

Lü Buwei, cité par Her­mann Hesse
Le Jeu des perles de verre (Das Glas­per­len­spiel), 1943, trad. Jacques Mar­tin, Cal­mann-Lévy édi­teur, 1955

Nous nous retrouvâmes dans une salle pleine à craquer…

« Nous nous retrou­vâmes dans une salle pleine à cra­quer de jeunes de notre âge. Sur la scène, l’un deux jouait de l’accordéon. Et tous se mirent à chan­ter. Ce fut pour moi un choc fan­tas­tique que cette bru­tale révé­la­tion d’une com­mu­nau­té vivante, d’une patrie inter­dite dont le ciment était cultu­rel avant d’être poli­tique. En un éclair, je com­pris que Nation et État peuvent ne pas coïn­ci­der. Et aus­si qu’un peuple est indes­truc­tible tant qu’il existe, dans de mul­tiples foyers, une manière de vivre qui n’est pas celle du « pays légal » pour reprendre une vieille for­mule maur­ras­sienne. »

Jean Mabire
La Varende entre nous, édi­tions Pré­sence de La Varende, 1999

Il y a deux façons principales d’envisager l’homme et la société…

« Il y a deux façons prin­ci­pales d’envisager l’homme et la socié­té. Ou bien la valeur fon­da­men­tale est pla­cée dans l’individu (et, par suite, dans l’humanité, for­mée de l’addition de tous les indi­vi­dus) : c’est l’idée chré­tienne, bour­geoise, libé­rale et socia­liste. Ou bien la valeur fon­da­men­tale, ce sont les peuples et les cultures, notions émi­nem­ment plu­rielles qui fondent une approche « holiste » de la socié­té. Dans un cas, l’humanité, somme de tous les indi­vi­dus, est éga­le­ment « conte­nue » dans chaque être humain par­ti­cu­lier : on est d’abord un « homme », et secon­dai­re­ment seule­ment, comme par acci­dent, membre d’une culture et d’un peuple. Dans l’autre, l’humanité n’est que l’ensemble des cultures et des com­mu­nau­tés popu­laires : c’est par ses appar­te­nances orga­niques que l’homme est fon­dé dans son huma­ni­té. D’un côté, on a Des­cartes, les Ency­clo­pé­distes et l’idéologie des droits de l’homme ; la natio­na­li­té et la socié­té reposent sur le choix élec­tif indi­vi­duel et le contrat-plé­bis­cite révo­cable uni­la­té­ra­le­ment. De l’autre, on a Leib­niz, Her­der, le droit des cultures et la cause des peuples ; la natio­na­li­té et la socié­té reposent sur l’héritage cultu­rel et his­to­rique. La dif­fé­rence entre ces deux concep­tions se retrouve jusque dans la façon d’envisager l’histoire et le struc­ture du réel. Nous sommes bien évi­dem­ment, quant à nous, du côté du holisme. L’individu, à nos yeux, n’existe qu’en liai­son avec les col­lec­ti­vi­tés dans les­quelles ils s’inclut (et par rap­port aux­quelles il se sin­gu­la­rise). Toute acti­vi­té indi­vi­duelle repré­sente un acte par­ti­ci­pant de la vie d’un peuple. L’intérêt de l’individu ne sau­rait être appré­cié « en soi ». »

Alain de Benoist
Orien­ta­tions pour des années déci­sives, édi­tions Le Laby­rinthe, 1982

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