« Il n’y a un peu d’aisance, dans le monde moderne, que pour ceux qui ne travaillent pas. »
Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008
Un projet de l'Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne
« Il n’y a un peu d’aisance, dans le monde moderne, que pour ceux qui ne travaillent pas. »
Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008
« C’est bien la vie affective, celle de tous les jours, qui nous incite à prendre acte d’un point de saturation auquel est arrivé la société moderne […] Une nouvelle révolution copernicienne est en cours […] voyant revenir un rapport plus respectueux à la “terre-mère”. Nous sommes ici au cœur battant de l’écosophie. »
Michel Maffesoli
L’Ordre des choses – Penser la postmodernité, CNRS Editions, 2014
« Seule compte la résistance silencieuse d’un petit nombre, dont la présence impassible de “convives de pierre” sert à créer de nouveaux rapports, de nouvelles distances, de nouvelles valeurs, et permet de constituer un pôle qui, s’il n’empêche certes pas ce monde d’égarés d’être ce qu’il est, transmettra pourtant à quelques-uns la sensation de la vérité, sensation qui sera peut-être aussi le début de quelque crise libératrice. »
Julius Evola
Révolte contre le monde moderne (Rivolta contro il mondo moderno), 1934
« Ils veulent tuer l’Occident…
Ils veulent fabriquer un homme nouveau coupé de son histoire, de ses racines intellectuelles, morales, spirituelles, de sa civilisation. »
Henri Guaino
Ils veulent tuer l’occident, éditions Odile Jacob, 2019
« Disons les mots. Le modernisme est, le modernisme consiste à ne pas croire ce que l’on croit. La liberté consiste à croire ce que l’on croit et à admettre, (au fond, à exiger), que le voisin aussi croie ce qu’il croit.
Le modernisme consiste à ne pas croire soi-même pour ne pas léser l’adversaire qui ne croit pas non plus. C’est un système de déclinaison mutuelle. La liberté consiste à croire. Et à admettre, et à croire que l’adversaire croit.
Le modernisme est un système de complaisance. La liberté est un système de déférence.
Le modernisme est un système de politesse. La liberté est un système de respect.
Il ne faudrait pas dire les grands mots, mais enfin le modernisme est un système de lâcheté. La liberté est un système de courage.
Le modernisme est la vertu des gens du monde. La liberté est la vertu du pauvre. »
Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008
« Quinze sortes de ketchup. À cause de choses pareilles, j’ai eu envie de quitter ce monde. »
Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, éditions Gallimard, 2011
« Nous avons connu, nous avons touché un monde, (enfants nous en avons participé), où un homme qui se bornait dans la pauvreté était au moins garanti dans la pauvreté. C’était une sorte de contrat sourd entre l’homme et le sort, et à ce contrat le sort n’avait jamais manqué avant l’inauguration des temps modernes. Il était entendu que celui qui faisait de la fantaisie, de l’arbitraire, que celui qui introduisait un jeu, que celui qui voulait s’évader de la pauvreté risquait tout. Puisqu’il introduisait le jeu, il pouvait perdre. Mais celui qui ne jouait pas ne pouvait pas perdre. Ils ne pouvaient pas soupçonner qu’un temps venait, et qu’il était déjà là, et c’est précisément le temps moderne, où celui qui ne jouerait pas perdrait tout le temps, et encore plus sûrement que celui qui joue. »
Charles Péguy
L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008
« Le monde, particulièrement le monde moderne, est parvenu à un curieux état de rituel ou de routine, dans lequel il a tort même lorsqu’il a raison, pourrions-nous pratiquement dire. Dans une large mesure, il continue à faire des choses raisonnables, mais il cesse rapidement d’avoir le moindre mobile raisonnable de les faire. Il nous sermonne inlassablement sur le caractère moribond de la tradition ; et il ne se soutient encore que de la vie de la tradition. »
Gilbert Keith Chesterton
La Chose, trad. Pierre Guglielmina, chapitre « Sur le courage et l’indépendance », éditions Flammarion, coll. Climats, 2015
« L’homme révolté moderne ne sert pratiquement plus l’objet de sa révolte. En se rebellant contre tout, il a perdu le droit de se rebeller contre quoi que ce soit. »
Gilbert Keith Chesterton
Orthodoxie, 1908, trad. Lucien d’Azay, éditions Flammarion, coll. Climats, 2010
« La France a inventé la modernité à partir du XVIIe siècle, avec le cartésianisme et la philosophie des Lumières. Sans doute est-ce pour cela qu’elle éprouve une énorme difficulté à aborder le changement de paradigme en jeu aujourd’hui. Nous ne voulons pas voir que les valeurs modernes — raison, progrès, travail — ne constituent plus une matrice féconde. Alors, on parle de « modernité seconde », de « modernité tardive », de « modernité avancée ». Prenez la crise : selon moi, elle est bien plus qu’une crise financière. Elle est crise au sens étymologique de « crible ». Nous sommes en train de vivre le passage au tamis des valeurs de la modernité.
[…] Notre pays a peur de la postmodernité. Il vit un processus de rétraction. Nous sommes retournés aux grandes valeurs du XIXe siècle : l’État providence, le fonctionnariat, la crainte de devoir se débrouiller avec la vie. »
Michel Maffesoli
Il n’y a de pensée que lorsqu’il y a risque, L’Express, 15 août 2012