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Citations sur la modernité

Les modernes s’imaginent qu’il existe une sorte de nature normale…

« Les modernes, en effet, depuis Rous­seau, s’imaginent qu’il existe une sorte de nature nor­male, à laquelle la culture et la reli­gion seraient venues sur­ajou­ter leurs faux pro­blèmes… Cette illu­sion tou­chante peut les aider à vivre, mais non pas à com­prendre leur vie. Car tous, tant que nous sommes, sans le savoir, menons nos vies de civi­li­sés dans une confu­sion pro­pre­ment insen­sée de reli­gions jamais tout à fait mortes, et rare­ment tout à fait com­prises et pra­ti­quées ; de morales jadis exclu­sives mais qui se super­posent ou se com­binent à l’arrière-plan de nos conduites élé­men­taires ; de com­plexes igno­rés mais d’autant plus actifs ; et d’ins­tincts héri­tés bien moins de quelque nature ani­male que de cou­tumes tota­le­ment oubliées, deve­nues traces ou cica­trices men­tales, tout incons­cientes et, de ce fait, aisé­ment confon­dues avec l’instinct. Elles furent tan­tôt des arti­fices cruels, tan­tôt des rites sacrés ou des gestes magiques, par­fois aus­si des dis­ci­plines pro­fondes éla­bo­rées par des mys­tiques loin­taines à la fois dans le temps et dans l’espace. »

Denis de Rougemont
L’amour et l’Occident, édi­tions Plon, 1939, réédi­tions, 1956, 1972, édi­tions 1018, 2001

Le monde moderne aplatit tout…

« Là où le monde tra­di­tion­nel connais­sait des hié­rar­chies dis­tinctes, fon­dées sur la sagesse, l’honneur, le cou­rage mili­taire, etc., le monde moderne apla­tit tout et se contente de comp­ter les for­tunes. En ce sens, la moder­ni­té est une régres­sion, l’étouffement de la spi­ri­tua­li­té par la matière. »

Guillaume Tra­vers
Capi­ta­lisme moderne et socié­té de mar­ché. L’Europe sous le règne du mar­ché, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2020

Le libre-échange…

« Le libre-échange – l’idée selon laquelle des échanges mutuel­le­ment consen­tis entre indi­vi­dus sont tou­jours béné­fiques – est l’un des fon­de­ments du capi­ta­lisme. Il est à la base du pro­jet plus vaste de la moder­ni­té, à savoir repen­ser l’ensemble de l’ordre social sur la base des seuls inté­rêts indi­vi­duels. »

Guillaume Tra­vers
Capi­ta­lisme moderne et socié­té de mar­ché. L’Europe sous le règne du mar­ché, édi­tions La Nou­velle Librai­rie, coll. Longue Mémoire, 2020

Il n’y a pas d’art sans la contrainte…

« Il n’y a pas d’art sans la contrainte et l’art appuyé sur des contraintes auto­dé­ter­mi­nées est une plai­san­te­rie. Autant vou­loir se sou­le­ver en se tirant soi-même par les che­veux. Le désir de mater la nature, de ne plus en tenir compte, est la rai­son pro­fonde du nau­frage de la moder­ni­té et de notre angoisse désor­mais consub­stan­tielle com­bat­tue à coups de psychotropes. »

Slo­bo­dan Despot
« Sor­tir de la tour sans porte », Livr’ar­bitres, hors-série « La nature comme socle – Actes du 7e col­loque annuel de l’Institut Iliade – Pour une éco­lo­gie à l’endroit », automne 2020

Dieu chtonien, c’est à dire dieu de cette terre-ci…

« À la figure de Pro­mé­thée”, qui fut la figure emblé­ma­tique de la Moder­ni­té est en train de se sub­sti­tuer celle de Dio­ny­sos. Dieu chto­nien, c’est à dire dieu de cette terre-ci, dieu autoch­tone. Arché­type de la sen­si­bi­li­té éco­so­phique”, Dio­ny­sos a de la glèbe aux pieds. Il sait jouir de ce qui se pré­sente et des fruits offerts par ce monde, ici et main­te­nant. On a pu qua­li­fier cette figure emblé­ma­tique de divi­ni­té arbus­tive. Un dieu enraciné ! »

Michel Maf­fe­so­li
« Éco­so­phie : une « ein­stei­ni­sa­tion » du temps », Livr’ar­bitres, hors-série « La nature comme socle – Actes du 7e col­loque annuel de l’Institut Iliade – Pour une éco­lo­gie à l’endroit », automne 2020

La sensibilité écosophique…

« La sen­si­bi­li­té éco­so­phique, veut redon­ner force et vigueur à la confiance vis-à-vis de la nature. Dépas­ser la para­noïa vou­lant construire” un monde uni­que­ment à par­tir d’un indi­vi­du maître de lui comme de l’u­ni­vers”. À l’op­po­sé du construit”, faire confiance au don­né”, celui des lois naturelles. »

Michel Maf­fe­so­li
« L’émergence d’une sen­si­bi­li­té éco­so­phique », Livr’ar­bitres, hors-série « La nature comme socle – Actes du 7e col­loque annuel de l’Institut Iliade – Pour une éco­lo­gie à l’endroit », automne 2020

L’idée-principe de la modernité…

« L’idée-principe de la moder­ni­té (du 17e siècle à la moi­tié du 20e) repo­sait sur la sépa­ra­tion entre la culture et la nature. L’homme était consi­dé­ré comme maître et pos­ses­seur de la nature” (Des­cartes). Cette domi­na­tion for­ce­née a abou­ti à la dévas­ta­tion du monde. Les sac­cages éco­lo­giques, dont l’actualité n’est pas avare le prouvent abon­dam­ment. Cette concep­tion : le sujet pen­sant domi­nant un objet inerte, a conduit, déchaî­ne­ment tech­no­lo­gique aidant, à une véri­table déca­dence spirituelle ! »

Michel Maf­fe­so­li
« L’émergence d’une sen­si­bi­li­té éco­so­phique », Livr’ar­bitres, hors-série « La nature comme socle – Actes du 7e col­loque annuel de l’Institut Iliade – Pour une éco­lo­gie à l’endroit », automne 2020

Durant toute la modernité…

« Durant toute la moder­ni­té, dès le 16e siècle et ses grandes décou­vertes, le 17e et la phi­lo­so­phie ratio­na­liste, le 18e siècle et la phi­lo­so­phie des Lumières met­tant au centre du monde l’homme et dans les grands sys­tèmes sociaux du 19e siècle, ce qui a été au centre des idéo­lo­gies était le mythe du pro­grès. Aujourd’hui le pro­gres­sisme, dont tous les hommes poli­tiques se gar­ga­risent laisse la place, en cette post­mo­der­ni­té nais­sante, à un nou­veau mythe, celui de l’écosophie. »

Michel Maf­fe­so­li
« L’émergence d’une sen­si­bi­li­té éco­so­phique », Livr’ar­bitres, hors-série « La nature comme socle – Actes du 7e col­loque annuel de l’Institut Iliade – Pour une éco­lo­gie à l’endroit », automne 2020

Limite, foyer, prudence, beauté : tels devraient être les points cardinaux d’une écologie authentique…

« Limite, foyer, pru­dence, beau­té : tels devraient être les points car­di­naux d’une éco­lo­gie authen­tique. Il fau­drait lui en ajou­ter une cin­quième : l’écologie de la conscience, c’est-à-dire le droit de pré­ser­ver son âme de la publi­ci­té, du bruit, de la pol­lu­tion lumi­neuse et de tout ce qui dans le monde moderne conspire contre toute forme de vie inté­rieure” (Ber­na­nos). »

Eugé­nie Bastié
« Pour un sou­ve­rai­nisme vert », Front Popu­laire n°1, été 2020

Les Anciens et les médiévaux habitaient un cosmos…

« Les Anciens et les médié­vaux habi­taient un cos­mos, c’est-à-dire, au sens pre­mier du terme grec, un ensemble ordon­né et har­mo­nieux, où il reve­nait à l’homme de jouer sa propre par­tie. Les Modernes se trouvent pla­cés dans un uni­vers sans qua­li­tés” – démo­ra­li­sé”, pour reprendre l’expression de Rémi Brague – qu’ils sont appe­lés à exploi­ter pour satis­faire leurs dési­rs. À l’exploitation de la nature, les Verts entendent sub­sti­tuer sa pro­tec­tion : on pré­tend tout chan­ger, mais le para­digme ges­tion­naire demeure. »

Oli­vier Rey
L’écologie ne se résume pas à la trot­ti­nette et aux éoliennes, entre­tien au Figa­ro, pro­pos recueillis par Alexandre Devec­chio, 10 juillet 2020

Nous devons nous forger…

« À par­tir du moment où plus rien ne mérite le res­pect dans notre socié­té, nous devons nous for­ger dans la soli­tude de nou­velles loyau­tés silencieuses. »

Nicolás Gómez Dávila
Le Réac­tion­naire authen­tique (El reac­cio­na­rio autén­ti­co), 1995, trad. Michel Bibard, Édi­tions du Rocher/Anatolia, 2005

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