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Citations sur la justice

Ce sont les instincts les plus élevés, les plus fort…

« Ce sont les ins­tincts les plus éle­vés, les plus forts, quand ils se mani­festent avec empor­te­ment, qui poussent l’individu en dehors et bien au-des­sus de la moyenne et des bas-fonds de la conscience du trou­peau. […] Dans les condi­tions très paci­fiques, l’occasion et la néces­si­té d’imposer au sen­ti­ment la sévé­ri­té et la dure­té se font de plus en plus rares ; et, dès lors, la moindre sévé­ri­té, même en jus­tice, com­mence à trou­bler la conscience. Une noblesse hau­taine et sévère, le sen­ti­ment de la res­pon­sa­bi­li­té de soi, viennent presque à bles­ser et pro­voquent la méfiance. L’« agneau », mieux encore le « mou­ton », gagnent en considération. »

Frie­drich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Pré­lude d’une phi­lo­so­phie de l’a­ve­nir (Jen­seits von Gut und Böse – Vor­spiel einer Phi­lo­so­phie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2000

S’il n’y avait pas d’injustice…

« S’il n’y avait pas d’injustice, on igno­re­rait jusqu’au nom de la jus­tice. »

Héra­clite
Frag­ments, 23, 576 – 480 av. notre ère, trad. Jean-Fran­çois Pra­deau, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2018

L’inégalité est vraie de fait…

« L’inégalité est vraie de fait pour la seule rai­son qu’elle est vraie de droit, elle est réelle pour la seule rai­son qu’elle est néces­saire. Ce que l’idéologie éga­li­taire vou­drait dépeindre comme un état de jus­tice, serait au contraire, d’un point de vue plus éle­vé et à l’abri des rhé­to­riques huma­ni­taires, un état d’injustice. C’est une chose qu’Aris­tote et Cicé­ron avaient déjà recon­nue. Impo­ser l’inégalité veut dire trans­cen­der la quan­ti­té, veut dire admettre la qua­li­té. C’est ici que se dis­tinguent net­te­ment les concepts d’individu et de per­sonne. »

Julius Evo­la
Les Hommes au milieu des ruines (Gli uomi­ni e le rovine), 1953

Dans la plupart des sociétés policées modernes…

« Dans la plu­part des socié­tés poli­cées modernes, les ministres, les ban­quiers, les direc­teurs de jour­naux, les hauts fonc­tion­naires, les puis­sants échappent, sauf excep­tion, aux consé­quences des fautes ou des indé­li­ca­tesses qui enver­raient aux assises ou en cor­rec­tion­nelle des citoyens de moindre rang. Cette impu­ni­té appa­rem­ment accep­tée par le grand nombre n’en laisse pas moins sub­sis­ter de sourds dési­rs de châ­ti­ments. L’éveil impré­vi­sible de tels sen­ti­ments peut faire flam­ber des ran­cœurs d’une force vol­ca­nique. Des régimes appa­rem­ment bien assis peuvent subi­te­ment s’effondrer dans l’indifférence géné­rale, faute de défen­seurs, ou dans l’allégresse, en rai­son du grand nombre de mécontents. »

Domi­nique Venner
Le Cœur rebelle, Les Belles Lettres, 1994, réédi­tion Pierre-Guillaume de Roux, 2014

Le divorce est consommé entre libéralisme et démocratie…

« Le divorce est consom­mé entre libé­ra­lisme et démo­cra­tie. Quand les mar­chés sont libres, les citoyens ne le sont plus guère, et s’ils peuvent l’être, si cer­tains le sont, c’est la socié­té qui ne l’est plus, tenue par autre chose, d’autres règles, d’autres lois qui lui sont étran­gères, qui s’imposent à elle pour la dis­soudre et pour lui sub­sti­tuer la col­lec­tion d’individus sépa­rés, par tout, et d’abord par leurs inté­rêts immé­diats. La ques­tion de la jus­tice, celle du social et de l’être-ensemble sont devant nous. Elles sont ques­tion de fron­tières et de sépa­ra­tions. Elles sont affaires de vie ou de mort.
C’est fini. L’« insur­rec­tion de la dif­fé­rence » (selon la for­mule de Georges Balan­dier) est devant nous. Elle répon­dra à l’utopie cri­mi­nelle de la démo­cra­tie sans terre, qui conduit le libé­ra­lisme à détruire la démo­cra­tie – c’est-à-dire à nier la capa­ci­té de com­mu­nau­tés humaines à déci­der sou­ve­rai­ne­ment de leur deve­nir – faute d’accepter la condi­tion de leur consti­tu­tion, qui est la sépa­ra­tion, l’écart et la sin­gu­la­ri­té. Une socié­té qui ne sait se nom­mer, se comp­ter et se dis­tin­guer ne peut se conduire, elle perd la capa­ci­té du bien comme du mal. La confu­sion n’est pas amie de la liber­té. »

Her­vé Juvin
Le ren­ver­se­ment du monde. Poli­tique de la crise, édi­tions Gal­li­mard, 2010

Lorsque l’anarchiste, comme porte-parole des couches sociales…

« Lorsque l’anarchiste, comme porte-parole des couches sociales en déca­dence, réclame, dans une belle indi­gna­tion, le « droit », la « jus­tice », les « droits égaux », il se trouve sous la pres­sion de sa propre incul­ture qui ne sait pas com­prendre pour­quoi au fond il souffre, — en quoi il est pauvre en vie… Il y a en lui un ins­tinct de cau­sa­li­té qui le pousse à rai­son­ner : il faut que ce soit la faute à quelqu’un s’il se trouve mal à l’aise… Cette « belle indi­gna­tion » lui fait déjà du bien par elle-même, c’est un vrai plai­sir pour un pauvre diable de pou­voir inju­rier — il y trouve une petite ivresse de puis­sance. Déjà la plainte, rien que le fait de se plaindre peut don­ner à la vie un attrait qui la fait sup­por­ter : dans toute plainte il y a une dose raf­fi­née de ven­geance, on reproche son malaise, dans cer­tains cas même sa bas­sesse, comme une injus­tice, comme un pri­vi­lège inique, à ceux qui se trouvent dans d’autres condi­tions. « Puisque je suis une canaille tu devrais en être une aus­si » : c’est avec cette logique qu’on fait les révo­lu­tions. Les doléances ne valent jamais rien : elles pro­viennent tou­jours de la fai­blesse. »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2005

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