« Le problème de la sagesse est justement de trouver la joie de vivre dans le monde tel qu’il est, et non dans un fantôme de monde conforme à nos désirs. »
Pierre Gripari
Frère Gaucher ou le voyage en Chine, éditions L’Âge d’Homme, 1975
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« Le problème de la sagesse est justement de trouver la joie de vivre dans le monde tel qu’il est, et non dans un fantôme de monde conforme à nos désirs. »
Pierre Gripari
Frère Gaucher ou le voyage en Chine, éditions L’Âge d’Homme, 1975
« Je ne supportais plus la tristesse mortifère de l’homme de lettres, incapable de produire la moindre joie, son inaptitude face à la réalité contemporaine, le profond chagrin qui l’accompagne où qu’il aille, le deuil de la perte de sa culture et la tentative pathétique de sauvegarder les derniers bibelots. »
Giuliano da Empoli
Le mage du Kremlin, éditions Gallimard, 2022
« Le conte apporte quatre valeurs essentielles : celle de quitter le réel pour un monde autre mais crédible, celle de tendre à l’émerveillement, celle de s’évader tout entier, et celle de procurer la joie, de l’enthousiasme au sens étymologique du terme, un transport, au vu d’une fin joyeuse, une eucatastrophe comme le dit Tolkien. Ainsi, le conte de fées n’est pas l’apanage de la jeunesse, l’adulte pouvant lui aussi être touché par l’effet procuré à la lecture du conte. »
Armand Berger
Tolkien, l’Europe et la tradition. La civilisation à l’aune de l’imaginaire, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Longue Mémoire, 2022
« Sont purs tous les sentiments qui vous saisissent et vous élèvent ; impur, le sentiment qui ne s’empare que d’un seul aspect de votre être et, ainsi, vous déchire. Tout ce que vous pouvez penser eu égard à votre enfance est bien. Tout ce qui fait de vous plus que ce que vous avez été jusque-là dans vos meilleurs moments est juste. Toute élévation est bonne lorsqu’elle parcourt tout votre sang, lorsqu’elle n’est point ivresse, lorsqu’elle n’est pas trouble mais joie de part en part transparente. »
Rainer Maria Rilke
Lettres à un jeune poète (Briefe an einen jungen Dichter), 1929, trad. Marc Buhot de Launay, éditions Gallimard, coll. Poésie, 1993
« Où est-elle donc passée, cette plaisante culture de l’art de vivre ? Cette existence fondée sur une acceptation joyeuse de la vie ? Disparue ! Disparue, et peut-être à jamais. »
Ernst Jünger
Carnets de guerre : 1914 – 1918, trad. Julien Hervier, Christian Bourgois Editeur, 2014
« Celui qui méprise le fric n’a qu’un moyen de ne pas lui céder entièrement : lui faire sa part. À l’abstraction du fric, opposez la joie des sens. Les vraies valeurs sont à la fois sensuelles et spirituelles. »
Bernard Charbonneau
Il court, il court le fric…, éditions Opales, 1996
« La victime offerte en sacrifice devait lancer de longs cris, lugubres et pathétiques, afin que ceux qui les entendaient vinssent à sentir l’inexprimable solitude de l’existence. Alors ma joie de vivre, jaillissant de quelque endroit secret au plus profond de moi, poussait finalement une clameur de joie triomphante, répondant cri pour cri à la victime. N’était-ce pas exactement semblable à la joie que l’homme d’autrefois trouvait dans la chasse ? »
Yukio Mishima
Confession d’un masque, 1949, trad. Renée Villoteau, éditions Gallimard, coll. Du monde entier, 1971, éditions Gallimard, coll. Folio, 1983
« De toute manière, la lutte pour la vie n’était une tragédie que pour ceux qui étaient vaincus. Pour les vainqueurs, elle était une continuation, une joie et un renouvellement. »
Jack London
Croc-Blanc (White Fang), 1906, trad. Philippe Sabathé, éditions Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, 1997
« La mazurka. Cette reine des danses au rythme ensorcelant qui tisse des figures joyeuses ou langoureuses, appelle des bercements, des suspensions, tours et tourbillons – le deuxième temps, enlevé-sauté, un marchepied vers le ciel ! Comme un ballon ovale dans le quadratique de la piste, un dé pipé sur un tapis de jeu, une course aléatoire contre les obstacles, un mécanisme capricant – haletant. Une langue secrète dans laquelle naît la promesse d’une histoire. Se cisèle un désir. »
Erik L’Homme
Un peu de nuit en plein jour, éditions Calmann-Lévy, 2019
« Je suis dans cet état étrange qui fut le mien, pour la première fois, à Sommaisne. Mes jambes se meuvent toutes seules, je me laisse marcher, sans réflexion, seulement avec la conscience de cette allégresse toute-puissante qui me ravit à moi-même et fait que je me regarde agir. »
Maurice Genevoix
Ceux de 14, 1949, éditions Flammarion, 2013
« On peut juger une race sur l’allure de ses femmes. C’est le meilleur test. Je regardai le visage de Mlle Baldwin, encadré par deux nattes blondes : même masque d’immobilité heureuse que celui du vieux guerrier. Il était quatre heures de l’après-midi lorsqu’ils commencèrent à tourner. À quatre heures du matin, lorsque je les quittai, ils tournaient toujours. Aucun d’entre eux, ni M. le banquier, ni M. le directeur, n’étaient encore revenus sur terre. »
Jean Raspail
Journal peau-rouge, éditions Robert Laffont, 1975
« Ce qui peut nous sauver, c’est quelque chose comme l’esprit d’une “beauté” qui s’épanche dans notre sang, vivifie notre vie, redonne de l’élan à notre être.
Serons-nous capables d’assumer un jour que c’est de quelque chose de tel qu’il s’agit ?
Serons-nous capables de comprendre que seul un tel dieu peut être celui que nous recherchions ?
Un dieu qui, comme celui de Nietzsche, sache danser.
Un dieu dont la marque du beau, de l’inouï, soit gravée au feu sur son cœur ivre et joyeux. »
Javier Portella
Les esclaves heureux de la liberté, éditions David Reinharc, 2012