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Désormais, il n’y a plus dans la communauté que des automates…

« Désor­mais, il n’y a plus dans la com­mu­nau­té que des auto­mates manœu­vrés d’en haut, des rési­dus infi­ni­ment petits de l’homme, des âmes muti­lées, pas­sives et pour ain­si, mortes. Ins­ti­tué pour pré­ser­ver les per­sonnes, l’État les a toutes anéan­ties. Ins­ti­tué pour pré­ser­ver les pro­prié­tés, l’État les confisque toutes. »

Hip­po­lyte Taine
Les ori­gines de la France contem­po­raine, III – Le régime moderne, 1890

Un des vices de la France a été la perfection…

« Un des vices de la France a été la per­fec­tion – laquelle ne se mani­feste jamais aus­si clai­re­ment que dans l’écriture. Le sou­ci de bien for­mu­ler, de ne pas estro­pier le mot et sa mélo­die, d’enchaîner har­mo­nieu­se­ment les idées, voi­là une obses­sion fran­çaise. Aucune culture n’a été plus pré­oc­cu­pée par le style et, dans aucune autre, on n’a écrit avec autant de beau­té, à la per­fec­tion. Aucun Fran­çais n’écrit irré­mé­dia­ble­ment mal. Tous écrivent bien, tous voient la forme avant l’idée. Le style est l’expression directe de la culture. »

Emil Cio­ran
De la France, 1941, Cahier Cio­ran, Édi­tions de L’Herne, 2009

Une sorte de racisme d’État, une politique de quotas…

[La dis­cri­mi­na­tion posi­tive] « Une sorte de racisme d’État, une poli­tique de quo­tas eth­niques, un sys­tème qui fonde en droit la supé­rio­ri­té des mino­ri­tés recon­nues aux dépens de la majo­ri­té ou des autres mino­ri­tés non qua­li­fiées, une machine à fabri­quer du res­sen­ti­ment et, bouillon­nant dans la grande cuve du mul­ti­cul­tu­ra­lisme, les fer­ments d’une future guerre civile. »

Patrick Buis­son
La Cause du peuple, édi­tions Per­rin, 2016

Nous n’abandonnerons jamais la France…

« Nous n’abandonnerons jamais la France parce que nous savons que notre pays n’appartient qu’à ceux qui l’aiment assez pro­fon­dé­ment pour tout lui don­ner. Et nous sommes de ceux-là. Et, don­nant tout, alors, peut-être, rece­vrons-nous notre nour­ri­ture d’homme, la seule nour­ri­ture qui vaille : la fier­té, l’honneur, la joie du devoir accompli. »

Robert Ménard
Dis­cours pour la com­mé­mo­ra­tion du mas­sacre du 5 juillet 1962 à Oran, Béziers, 5 juillet 2015

Du Sinaï yankee roulent jusqu’à nos pieds les tables de la loi…

« Du Sinaï yan­kee roulent jusqu’à nos pieds les tables de la loi démo­cra­tique et, échine ployée, nous les ramas­sons pieu­se­ment sans nous deman­der ce qu’est, au fait, la démo­cra­tie amé­ri­caine. Ce qu’elle est ? Mala­die. Mais mala­die sup­por­tée par un corps colos­sal, déployée dans un espace qui n’est pas le nôtre, encore douée de confiance en sa jeu­nesse his­to­rique et en son mes­sia­nisme puri­tain. Oui, le sys­tème malade jouit encore en Amé­rique d’une confiance toute naïve qui n’est plus la nôtre. Nos démo­cra­ties, en Europe, ont fré­quen­té l’histoire et par elle ont été rudoyées alors que les États-Unis croient tou­jours, en leurs pro­fon­deurs, que la démo­cra­tie est leur être même. Ils ne se conçoivent pas n’étant-pas-démocrates alors que nous savons qu’il ne s’agit là que d’une forme poli­tique et non la sub­stance même de notre être. Nous avons connu d’autres régimes poli­tiques (les États-Unis jamais) et nous savons aus­si, après tout, que nous pou­vons nous en pas­ser. Mieux encore : nous n’avons pas tout à fait oublié que notre plus haute gloire ne furent pas néces­sai­re­ment liées à la forme démo­cra­tique de nos gou­ver­ne­ments. Et tou­jours mieux : nous avons trop vu, en France, en Alle­magne, en Ita­lie, en Espagne, les démo­cra­ties ame­ner le désastre et être inca­pables d’y faire face. Et les Fran­çais, par exemple, n’ont pas encore expul­sé de leur mémoire la cou­leur hon­teuse des jours de 40. […] En somme, la fille a dévoyé la mère : l’Amérique démo­crate pour­rit la démo­cra­tie d’Europe. Pour cela, je dis que la démo­cra­tie libé­rale n’est pas le bon rem­part contre le colo­nia­lisme américain. »

Jean Cau
Pour­quoi la France, édi­tions de La Table Ronde, 1975

Cette crise de la culture n’est pas le résultat…

« Cette crise de la culture n’est pas le résul­tat d’un pro­blème de moyens, de finan­ce­ment ou de ges­tion ; c’est un bou­le­ver­se­ment inté­rieur. Il s’est pro­duit, dans nos socié­tés occi­den­tales, un phé­no­mène unique, une rup­ture inédite : une géné­ra­tion s’est refu­sée à trans­mettre à la sui­vante ce qu’elle avait à lui don­ner, l’ensemble du savoir, des repères, de l’expérience humaine immé­mo­riale qui consti­tuait son héri­tage. Il y a là une ligne de conduite déli­bé­rée, jusqu’à l’explicite : j’étais loin d’imaginer, en com­men­çant à ensei­gner, l’impératif essen­tiel qui allait struc­tu­rer ma for­ma­tion de jeune pro­fes­seur. « Vous n’avez rien à trans­mettre » : ces mots, pro­non­cés à plu­sieurs reprises par un ins­pec­teur géné­ral qui nous accueillait dans le métier le jour de notre pre­mière ren­trée, avaient quelque chose de si éton­nant qu’ils ont pro­fon­dé­ment mar­qué ma mémoire. « Vous n’avez rien à trans­mettre. » La culture est pro­pre­ment ce qui se trans­met. Ne plus faire subir à nos suc­ces­seurs ce far­deau péri­mé que le pas­sé jet­te­rait sur leur liber­té nou­velle, voi­là le pro­jet qui nous est proposé.
Désor­mais, il faut faire en sorte que chaque enfant puisse, pour créer un che­min per­son­nel, pro­duire son propre savoir. Écar­tés, le « cours magis­tral » et le « par cœur » ; refu­sée, l’idée qu’une concep­tion du monde pour­rait être trans­mise aux enfants par leurs parents. Nous avons per­du le sens de la culture. Elle est pour nous, au mieux, un luxe inutile ; au pire, un bagage encom­brant. Bien sûr, nous conti­nuons de visi­ter les musées, d’aller au ciné­ma, d’écouter de la musique ; et en ce sens, nous n’avons pas consciem­ment reje­té loin de nous la culture. Mais elle ne nous inté­resse plus que sous la forme d’une dis­trac­tion super­fi­cielle, d’un plai­sir intel­li­gent ou d’un agré­ment décoratif. »

Fran­çois-Xavier Bellamy
Les Déshé­ri­tés ou l’urgence de trans­mettre, édi­tions Plon, 2014

On nous corne : il faut s’ouvrir aux influences étrangères…

« On nous corne : « Il faut s’ouvrir aux influences étran­gères ». Il se trouve que ce slo­gan n’est pas inno­cent parce qu’il est désor­mais la devise d’un cos­mo­po­li­tisme dont l’arbre est aux États-Unis et dont les branches, d’où tombent des fruits pour­ris, s’étendent sur tout l’Occident et vont même pro­je­tant leur ombre sur un plus vaste espace. Il se trouve qu’il s’agit moins d’ouvertures que d’abandons et plus d’engorgements indi­gestes que d’assimilations for­ti­fiantes. Notre mode de vie est insi­dieu­se­ment péné­tré, miné, ron­gé par l’influence amé­ri­caine. Et la France va vers sa perte d’âme. »

Jean Cau
Pour­quoi la France, édi­tions de La Table Ronde, 1975

La vie rurale se manifeste à nous comme la réunion…

« La vie rurale se mani­feste à nous comme la réunion de deux acti­vi­tés contraires et com­plé­men­taires. Elle est, en effet, une puis­sante vie de groupe. Elle est aus­si une tâche de soli­tude et de silence où l’individu prit sa valeur.

Nous savons déjà ce que fut cette com­mu­nau­té rurale. Nous savons d’où elle vient his­to­ri­que­ment. Mais c’est la men­ta­li­té pri­mi­tive qui en a déter­mi­né l’esprit. Le vil­lage agri­cole fut le suc­ces­seur du clan toté­mique. La puis­sance fixa­trice qui a éta­bli pour tou­jours le groupe humain sur un coin de sol était un ordre des dieux. Ces dieux étaient sur cette terre, ces eaux, ces arbres. L’homme est res­té immo­bi­li­sé de cette impas­sible immo­bi­li­té des choses. Ces maîtres muets…, ils ont pris jadis au hasard d’une tri­bu, une poi­gnée d’humanité, et ne l’ont jamais lâchée !… Et chaque vil­lage est encore sous cette main mus­clée de roche qui le tient depuis l’âge de pierre. »

Gas­ton Roupnel
His­toire de la cam­pagne fran­çaise, Édi­tions Ber­nard Gras­set, 1932

En fait la colonisation en cours est beaucoup plus conforme…

« En fait la colo­ni­sa­tion en cours est beau­coup plus conforme à la défi­ni­tion et à l’étymologie du terme que celle à laquelle s’est livrée la France dans ce qui fut son empire, jadis. Colo­ni­sa­tion de peu­ple­ment, colo­ni­sa­tion par la masse démo­gra­phique, colo­ni­sa­tion par sub­sti­tu­tion eth­nique, elle est sur­tout beau­coup plus grave, en cela qu’elle menace, elle, d’être irré­ver­sible, sans recours pos­sible. Une colo­ni­sa­tion comme celle qu’a pra­ti­quée notre pays, une colo­ni­sa­tion mili­taire, poli­tique et admi­nis­tra­tive, on peut s’en débar­ras­ser en un tour­ne­main, l’histoire l’a mon­tré. Une colo­ni­sa­tion comme celle qu’il subit depuis des lustres, une colo­ni­sa­tion par chan­ge­ment de peuple, celle-là est défi­ni­tive, à moins de faire inter­ve­nir la remi­gra­tion, pré­ci­sé­ment, avant qu’il soit tout à fait trop tard. »

Renaud Camus
« Lettre à Fabrice Robert », sep­tembre 2014

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