« L’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement. »
Charles de Gaulle
Le fil de l’épée, éditions Berger-Levrault, 1932, éditions Perrin, coll. Les Mémorables, 2010
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« L’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement. »
Charles de Gaulle
Le fil de l’épée, éditions Berger-Levrault, 1932, éditions Perrin, coll. Les Mémorables, 2010
« Souvenez-vous de ceci : il y a d’abord la France, ensuite l’État, enfin, autant que les intérêts majeurs des deux sont sauvegardés, le Droit. »
Charles de Gaulle
Cité par Jean Foyer in Sur les chemins du droit avec le Général – Mémoires de ma vie politique – 1944 – 1988, éditions Fayard, 2006
« Jamais la nouvelle classe discutante représentée par les couches moyennes instruites en pleine ascension sociale n’aura manifesté un tel mépris ni un tel sentiment de supériorité à l’égard de la ruralité et des types humains qui la peuplaient. Jamais la nécessité de venir à bout d’un milieu culturel jugé “complètement déliquescent” et marqué au coin de l’obscurantisme n’aura été formulé de façon aussi péremptoire et aussi provocante qu’au cours de ces années soixante où la révolution consumériste fit un grand usage d’hyperboles pour vanter les mérites d’un progrès à la fois illimité et mirifique. Il devait être entendu, une fois pour toutes, que ce monde révolu n’avait plus sa place, ni comme paysage ni comme humanité, et qu’il fallait en finir au plus vite avec ce que Pier Paolo Pasolini avait nommé “le temps des lucioles”, ces petites lumières des campagnes susceptibles d’éclairer la vie. »
Patrick Buisson
La fin d’un monde, éditions Albin Michel, 2021
« Ainsi, de quelque côté que je tourne mon esprit, je ne vois que des choses qui blessent la vérité et qui m’offensent, et dès lors condamné à ne rien voir, ne rien sentir, ne rien entendre, à non seulement ne rien dire mais aussi abjurer la violence de mon ethnocentrisme pour jouir enfin d’un monde bariolé, changeant, divers (la “diversité” en tant que nouvel euphémisme post-ethnique), il serait bon que j’en chante à présent les louanges, que je devienne un écrivain post-littéraire, que j’écrive des phrases courtes, nominales, sans hiérarchie de niveaux linguistiques, si possible sur des sujets modernes, c’est à dire socio-narcissiques : sans papiers, clandestins, opprimés, minoritaires, et sur moi-même en tant que garant du néo-puritanisme par ma capacité à “partager”, “communiquer”, à être un écrivain “comme toute le monde”. C’est, du moins, ce que l’on m’a maintes fois suggéré, au lieu de m’opiniâtrer dans mon devoir de témoin et de refuser la béatitude démocratique, refus qui, par un spécieux syllogisme, fait également de moi un raciste. »
Richard Millet
Chronique de la guerre civile en France, 2011 – 2022, éditions La Nouvelle Librairie, coll. Dans l’arène, 2022
« Pourtant, entre toutes les odeurs que dégage la planète, c’est celle qui se lève de mon pays que je reconnaîtrais le plus sûrement si, ayant quitté la Bretagne, je devais y revenir. Même les yeux bandés. Même dans la plus profonde nuit. D’instinct. Comme un loup dans son bois. Comme un goéland dans son aire… »
Xavier Grall
Les vents m’ont dit, chroniques parues entre 1977 et 1981 pour l’hebdomadaire La vie, éditions Terre de brume, 2018
« J’ai toujours dormi ainsi dans le bruit atroce depuis décembre 14. J’ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête. »
Louis-Ferdinand Céline
Guerre, éditions Gallimard, coll. Blanche, 2022
« Dès que l’aube éclaire les champs, lève-toi et regarde ta solitude. Autour de toi, s’élargit le terrain de ta joie et de ton noble travail. Ne t’inquiète pas du silence et de l’absence des bruits humains. Ainsi, tous les matins, tu entendras le renard qui s’éloigne dans le retrait de la nuit, le souple envolement du faucon, le cri de l’alouette, les chevaux qui tapent du pied dans l’écurie. Tu vas apprendre peu à peu à être un homme. »
Jean Giono
Les vraies richesses, 1937, éditions Rombaldi, 1977, éditions Grasset, coll. Les Cahiers Rouges, 2002
« Citons les exemples des maires de Florence et de Vérone en Italie qui ont décidé de prohiber les échoppes de kebab et les enseignes McDonald’s dans leur centre historique pour préserver la beauté architecturale et privilégier la cuisine italienne et les produits locaux. Comme ces maires, il est nécessaire de comprendre que la liberté, notamment économique, n’est pas absolue et qu’elle doit se voir opposer les limites, légitimes, des peuples qui défendent leur identité. »
Thibault Mercier
Discriminer, c’est distinguer nous et les autres, entretien accordé à Éléments, 29 décembre 2023
« On valorise désormais la compassion et l’émotion au détriment de la raison et de la force. Ayant récusé l’ordre naturel des choses, y compris ses aspects tragiques, ses limites, ses fatalités, nous vivons dans un monde rempli d’individus pleurnicheurs, infantiles, envieux et plaintifs qui agissent en justice pour chaque pseudo-humiliation ou blessure de l’ego. »
Thibault Mercier
Discriminer, c’est distinguer nous et les autres, entretien accordé à Éléments, 29 décembre 2023
« Les inquiets, les ardents, les hommes d’action, ceux-là s’éloignent quand les cheveux blancs arrivent, sans qu’ils soient encore chefs d’une armée de volontaires, capitaines de bandits aux Batignolles, faute de mieux ! Tristes d’avoir épuisé leur jeunesse dans une lutte sans témoins, contre des dangers sans grandeur, sous un ciel gris, ils s’en vont au pays du soleil et des aventures, dans les nouvelles Californies qu’on découvre, sur les côtes brûlées du Mexique, dans les pampas de la Plata, avec Santanna ou Geffrard, Raousset-Boulbon ou Walker, n’importe, pourvu qu’il y ait à jouer avec la mort ! – De rudes gas, ces coureurs de batailles ! Donnez-moi trois cents de ces hommes, quelque chose comme un drapeau, jetez-moi sur une terre où il faille faire honneur à la France, dans les rues de Venise, si vous voulez ! jetez-moi là sous la mitraille, en face des régiments, et vous verrez ce que j’en fais et des canons et des artilleurs, à la tête de mes réfractaires ! »
Jules Vallès
Les Réfractaires (1866), G. Charpentier éditeur, 1881
« Ceux que l’on traîne dans des charrettes, les lâches qui ne savent pas mourir, qui sont déjà des cadavres quand arrive le châtiment, ceux-là ne hurlent pas sous la main du bourreau. Il en est aussi, dans ce milieu, qui n’ont pas conscience de leur supplice. Ceux qui ne se sentent pas vivre ne peuvent pas se sentir mourir. »
Jules Vallès
Les Réfractaires (1866), G. Charpentier éditeur, 1881
« La guerre rogne un peu ses héros ; on nous coupe, au lendemain d’une victoire, une jambe, un bras, on nous met des yeux de verre et des mentons d’argent. Une fois le coup de scie donné, tout est dit. Mais le cœur mutilé, lui, poignardé dans cette lutte sourde, atteint par les coups de feu de la vie, on ne l’arrache pas de la poitrine pour en clouer un autre. – On ne fait pas des cœurs en bois. – Il reste là attaché, saignant, avec le poignard au milieu. »
Jules Vallès
Les Réfractaires (1866), G. Charpentier éditeur, 1881