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Citations sur la vie
Agir vite, profondément, de façon draconienne
« Je suis arrivé à la seule conclusion indiscutable, irréfutable : agir vite, profondément, de façon draconienne pour enrayer, tant qu’il en est temps encore, la détérioration générale de la “qualité de la vie”, la destruction de la nature, l’aliénation des qualités qui font de l’Homme un Homme. »
Paul-Émile Victor
Jusqu’au cou… et comment s’en sortir, Fernand Nathan, 1979
Ne cherchez point à trop réussir votre mort…
« Ne cherchez point à trop réussir votre mort. Sous peine de rater ce qui la précédait et qui n’est pas négligeable… la vie ! »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, Éditions des Équateurs, 2018
Que retient-on de ces premiers chants de l’Odyssée ?…
« Que retient-on de ces premiers chants de l’Odyssée ?
La vie nous impose des devoirs.
Il importe d’abord de ne pas transgresser la mesure du monde.
S’il faut réparer un forfait commis, il ne faut pas dévier de sa course ni renier les objectifs fixés.
Enfin, ne jamais oublier l’individu que l’on est, ni l’endroit d’où l’on vient, ni l’endroit où l’on va. »
Sylvain Tesson
Un été avec Homère, Éditions des Équateurs, 2018
L’Être n’est plus considéré comme quelque chose de bon…
« L’Être n’est plus considéré comme quelque chose de bon, mais tout au plus comme un fait neutre, voire, dans certains cas extrêmes, comme mauvais. Le nihilisme en tire les conséquences et vise à la destruction de ce qu’il considère comme indigne d’être.
Mais il épargne le présent, tout simplement parce que celui-ci abrite le sujet de la destruction. Il cherche à détruire tout, sauf le présent. C’est-à-dire ce qui reste une fois qu’on a fait abstraction du présent, à savoir le passé et l’avenir. La logique du nihilisme est donc celle de ce que l’on pourrait appeler un « présentisme » absolu. Il vise à la destruction du passé et de l’avenir. »
Rémi Brague
Modérément moderne, éditions Flammarion, 2014
Comme le travail est violent…
« […] comme le travail est violent, comme la vie est dangereuse, comme l’amour est total, et définitif, faute de quoi la vie n’est plus la vie, et l’amour n’est pas l’amour, mais une pâle comédie pour jouisseurs dégénérés dont je me demande ce qu’ils viennent faire sur cette terre ! »
Henri Vincenot
L’œuvre de chair, éditions Denoël, 1984
La force est à l’origine de tout mouvement…
« La force est à l’origine de tout mouvement, de toute action et, nécessairement, elle en est le couronnement. La vie est l’épanouissement de la force et, hors de la force, il n’y a que néant. […] L’idée, la pensée, tant belle soit-elle, n’est que bulle de savon si elle ne s’étaye pas sur la force, si elle n’est pas fécondée par elle. »
Émile Pouget
L’action directe, Édition du Réveil ouvrier, 1910
Tu vois, Anastasie, le monde est vivant…
« Tu vois, Anastasie, le monde est vivant. Les pierres songent, les arbres murmurent, les animaux pleurent. La terre grince, l’air s’agite, l’eau gémit, le feu gronde. Et l’homme, qui appartient pourtant à ce monde, est devenu sourd et aveugle alors qu’il lui suffit d’une poignée de runes pour défier les dieux ! Le Borgne s’est décarcassé à déchiffrer la trame, à cracker le chiffre caché dans les étoiles, et pour quel résultat ? Des hommes qui achètent leurs rêves à Hollywood… »
Erik L’Homme
Déchirer les ombres, éditions Calmann-Lévy, 2018
Il serait vain de se détourner du passé…
« Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu’à l’avenir. C’est une illusion dangereuse de croire qu’il y ait même là une possibilité. L’opposition entre l’avenir et le passé est absurde. L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui pour le construire devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner il faut posséder, et nous ne possédons d’autre vie, d’autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l’âme humaine, il n’y en a pas de plus vital que le passé. »
Simone Weil
L’enracinement, 1943, éditions Gallimard, 1949
Le courage est presque une contradiction dans les termes…
« Le courage est presque une contradiction dans les termes. C’est un puissant désir de vivre qui prend la forme d’un empressement à mourir. “Celui qui perdra sa vie la sauvera” n’est pas une sentence mystique à l’usage des saints et des héros. C’est le conseil quotidien aux marins et aux montagnards. On pourrait l’imprimer dans un guide des Alpes ou dans un manuel de manœuvres maritimes. Ce paradoxe est tout le principe du courage, même du courage tout à fait terrestre ou tout à fait brutal. »
Gilbert Keith Chesterton
Orthodoxie, 1908, trad. Lucien d’Azay, éditions Flammarion, coll. « Climats », 2010
L’histoire, c’est la démographie…
« L’histoire, c’est la démographie. C’est elle qui l’enfante. Et elle est sans pitié quand elle redistribue les cartes. Car c’est elle aussi qui commande toutes les dynamiques de puissance et parfois tire un trait sur les peuples qui ne veulent plus vivre, parce qu’ils n’ont plus la force de se perpétuer. »
Philippe de Villiers
Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Albin Michel, 2016
Qu’est-ce que cela signifie, politique ? Gouverner les hommes ?
« Qu’est-ce que cela signifie, politique ? Gouverner les hommes ? J’écris que là n’est pas la question et qu’il s’agit de donner des raisons de vivre et de mourir. Des oublis de soi. Et ces raisons de vivre sont, depuis toujours, exactement les mêmes que les raisons de mourir. »
Jean Cau
Les écuries de l’Occident. Traité de morale, éditions de La Table Ronde, 1973
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