« Les plus beaux noms portés par les hommes furent les noms donnés par leurs ennemis. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Cité par Léon Bloy en page de titre dans Le Mendiant ingrat (journal de l’auteur) 1892 – 1895, deuxième édition, 1898
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« Les plus beaux noms portés par les hommes furent les noms donnés par leurs ennemis. »
Jules Barbey d’Aurevilly
Cité par Léon Bloy en page de titre dans Le Mendiant ingrat (journal de l’auteur) 1892 – 1895, deuxième édition, 1898
« Heureusement, la Fille aînée de l’Église n’est pas seule. La Providence s’est manifestée avec une force inhabituelle au cours de l’histoire de notre nation, depuis le baptême et le couronnement de Clovis, la sainteté de Louis IX, l’onction du sacre, l’ardente volonté de Louis XIII de consacrer la France à Notre-Dame de l’Assomption. Avec Jeanne d’Arc, le destin élira une personne humble, pour que la France puisse tenir ses promesses de fidélité. Une paysanne, sans expérience militaire ou politique, pour réaliser un double exploit inexplicable : chasser les ennemis du royaume en redonnant à tous les Français la dignité perdue et la foi. »
Louis Alphonse de Bourbon
Message de Monseigneur le Duc d’Anjou pour la Fête nationale de Jeanne d’Arc, legitimite.fr, 10 mai 2020
« Être gai, savoir l’être au plus âcre des souffrances du corps, le rester lorsque la dévastation et la mort frappent durement auprès de vous, tenir bon à ces assauts constants que mènent contre le cœur tous les sens surexcités, c’est pour le chef un rude devoir, et sacré. Je ne veux point fermer mes sens pour rendre ma tâche plus facile. Je veux répondre à toutes les sollicitations du monde prodigieux où je me suis trouvé jeté, ne jamais esquiver les chocs quand ils devraient me démolir, et garder malgré tout, si je puis, cette belle humeur bienfaisante vers laquelle je m’efforce comme à la conquête d’une vertu. »
Maurice Genevoix
Ceux de 14, 1949, éditions Flammarion, 2013
« Je cours, pendant que les balles sifflent à mes oreilles et font jaillir la boue autour de mes jambes. À cette minute encore, je me sens soulevé, jeté en avant par une force qui n’est plus en moi : il faut trouver le commandant de la brigade, lui parler, provoquer l’ordre nécessaire. Je ne mesure pas le poids de ma responsabilité ; mais je la sens lourde, et l’ardente volonté de réussir me possède tout entier. »
Maurice Genevoix
Ceux de 14, 1949, éditions Flammarion, 2013
« “Hurrah ! Vorwärts !…”
Ils s’excitent en hurlant, les sauvages. Leurs voix rauques s’entendent à travers la fusillade, déchiquetées par les détonations pressées, charriées par le vent avec les rafales de pluie. Vent furieux, pluie forcenée ; il semble que la rage des combattants gagne le ciel. »
Maurice Genevoix
Ceux de 14, 1949, éditions Flammarion, 2013
« Je suis dans cet état étrange qui fut le mien, pour la première fois, à Sommaisne. Mes jambes se meuvent toutes seules, je me laisse marcher, sans réflexion, seulement avec la conscience de cette allégresse toute-puissante qui me ravit à moi-même et fait que je me regarde agir. »
Maurice Genevoix
Ceux de 14, 1949, éditions Flammarion, 2013
« À partir de trois heures, l’artillerie lourde allemande bombarde Rembercourt. À cinq heures, le feu prend à l’église. Le rouge de l’incendie se fait plus ardent à mesure que les ténèbres augmentent. À la nuit noire, l’église est un immense brasier. Les poutres de la charpente dessinent la toiture en traits de feu appuyés et en hachures incandescentes. Le clocher n’est plus qu’une braise énorme au cœur de laquelle on aperçoit, toutes noires, les cloches mortes.
La charpente ne s’effondre pas d’un seul coup, mais par larges morceaux. On voit les poutres s’infléchir, céder peu à peu, rester suspendues quelques instants au-dessus de la fournaise, puis y dégringoler avec un bruit étouffé. Et chaque fois jaillit, très haut, une gerbe d’étincelles claires dont le rougeoiement, comme un écho, flotte longtemps sur le ciel sombre. Je suis resté des heures les yeux attachés à cet incendie, le cœur serré, douloureux. Mes hommes, endormis sur la terre, jalonnaient de leurs corps inertes la ligne des tranchées. Et je ne pouvais me décider à m’étendre et à dormir, comme eux. »
Maurice Genevoix
Ceux de 14, 1949, éditions Flammarion, 2013
« Une détonation énorme m’éveille en sursaut. Trois autres ébranlent l’air, à la file ; et j’entends par-dessus ma tête passer le vol des obus, frôlement léger, glissement rapide que l’on suit de l’oreille, très loin, très loin, jusqu’à entendre l’éclatement, à peine. »
Maurice Genevoix
Ceux de 14, 1949, éditions Flammarion, 2013
« Parmi ceux qui me liront, la plupart ne connaissent pas cette prière, mais certains s’en souviendront. Ce n’est pas une prière mièvre. Elle a le mérite d’être courte et d’en dire beaucoup en peu de mots, dans une langue claire. Mêlée au grondement du Talon, elle avait, si j’ose dire, de la gueule :
Seigneur Jésus, apprenez-nous,
À être généreux,
À vous servir comme vous le méritez,
À donner sans compter,
À combattre sans souci des blessures,
À nous dépenser sans attendre
D’autre récompense
Que celle de savoir
Que nous faisons votre sainte volonté.
C’est une prière de féodal adressée à son suzerain. On notera aussi le vouvoiement. Fermons la parenthèse. »
Jean Raspail
En canot sur les chemins d’eau du roi. Une aventure en Amérique, éditions Albin Michel, 2005
« Le dissident fait toujours sécession à l’intérieur du Système. Il ne le quitte pas, il ne l’attaque pas de l’extérieur, il le saborde. Un pied dedans, un pied dehors. Les univers parallèles n’ont pas de contact avec le monde officiel, de même que le monde officiel n’a pas de contact avec les marges. Il faut être multidimensionnel. Seule manière d’échapper à l’alternative empoisonnée qu’on nous tend. »
François Bousquet
Courage ! Manuel de guérilla culturelle, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« Vivre, c’est choisir, prendre parti, discriminer, s’engager sans retour – et tout nous pousse plus que jamais à nous engager, à défendre pied à pied la citadelle menacée. L’heure est à la mobilisation générale, celle où on bat le rappel des troupes, où on évalue parmi la foule le nombre de braves et d’audacieux. »
François Bousquet
Courage ! Manuel de guérilla culturelle, éditions La Nouvelle Librairie, 2019
« Le culte du héros commence avec le premier livre de la tradition occidentale, L’Iliade, d’Homère, écrite vers le VIIe siècle avant notre ère. C’est le personnage d’Achille qui restera un modèle pour l’éducation grecque : celui-ci préfère une vie courte et glorieuse à une vie longue et sans gloire. Achille dit qu’on lui a appris à toujours vouloir être le premier et à surpasser tous les autres. »
Ivan Blot
Le héros dans notre civilisation : héros tragiques et héros historiques, premier opus du cycle de conférences sur « L’homme héroïque », 2 septembre 2015