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Friedrich Nietzsche

Friedrich Wilhelm Nietzsche est un philosophe et philologue allemand né le 15 octobre 1844 à Röcken et mort le 25 août 1900 à Weimar. L'œuvre de Nietzsche est une généalogie critique de la culture occidentale moderne et de l'ensemble de ses valeurs morales, politiques (la démocratie, l'égalitarisme), philosophiques (le platonisme et toutes les formes de dualisme métaphysique) et religieuses (le christianisme). Cette critique procède d'un projet de dévaluer ces valeurs et d'en instituer de nouvelles dépassant le ressentiment et la volonté de néant qui ont dominé l'histoire de l'Europe. L'exposé de ses idées prend dans l'ensemble une forme aphoristique ou poétique.

Découvrez 48 citations de Friedrich Nietzsche

O homme ! Prend garde !

« O homme ! Prend garde !
Que dit le pro­fond Minuit ?
J’ai dor­mi, j’ai dor­mi, d’un pro­fond som­meil je me suis éveillé :
Le monde est pro­fond, plus pro­fond que n’a pen­sé le jour.
Pro­fond est son mal,
Mais la joie est plus pro­fonde que la peine de l’âme.
La dou­leur dit : passe !
Mais toute joie veut l’éternité, — veut la pro­fonde, pro­fonde éternité ! »

Frie­drich Nietzsche
Ain­si par­lait Zara­thous­traUn livre pour tous et pour per­sonne (Also sprach Zara­thus­tra – Ein Buch für Alle und Kei­nen), 1883 – 1885, trad. Gene­viève Bian­quis, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2006, extrait gra­vé sur un bloc de rocher, à Sils Maria

Nos institutions ne valent plus rien : là-dessus tout le monde…

« Nos ins­ti­tu­tions ne valent plus rien : là-des­sus tout le monde est d’accord. Pour­tant la faute n’en est pas à elles, mais à nous. […]. Pour qu’il y ait des ins­ti­tu­tions, il faut qu’il y ait une sorte de volon­té, d’instinct, d’impératif, anti­li­bé­ral jusqu’à la méchan­ce­té : une volon­té de tra­di­tion, d’autorité, de res­pon­sa­bi­li­té, éta­blie sur des siècles, de soli­da­ri­té enchaî­née à tra­vers des siècles, dans le pas­sé et dans l’avenir, in infi­ni­tum. Lorsque cette volon­té existe, il se fonde quelque chose comme l’imperium Roma­num : ou comme la Rus­sie, la seule puis­sance qui ait aujourd’­hui l’espoir de quelque durée, qui puisse attendre, qui puisse encore pro­mettre quelque chose, […] Tout l’occident n’a plus ces ins­tincts d’où naissent les ins­ti­tu­tions, d’où naît l’avenir : rien n’est peut-être en oppo­si­tion plus abso­lue à son « esprit moderne ». On vit pour aujourd’­hui, on vit très vite, — on vit sans aucune res­pon­sa­bi­li­té : c’est pré­ci­sé­ment ce que l’on appelle « liber­té ». Tout ce qui fait que les ins­ti­tu­tions sont des ins­ti­tu­tions est mépri­sé, haï, écar­té : on se croit de nou­veau en dan­ger d’esclavage dès que le mot « auto­ri­té » se fait seule­ment entendre. »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2005

Ce sont les instincts les plus élevés, les plus fort…

« Ce sont les ins­tincts les plus éle­vés, les plus forts, quand ils se mani­festent avec empor­te­ment, qui poussent l’individu en dehors et bien au-des­sus de la moyenne et des bas-fonds de la conscience du trou­peau. […] Dans les condi­tions très paci­fiques, l’occasion et la néces­si­té d’imposer au sen­ti­ment la sévé­ri­té et la dure­té se font de plus en plus rares ; et, dès lors, la moindre sévé­ri­té, même en jus­tice, com­mence à trou­bler la conscience. Une noblesse hau­taine et sévère, le sen­ti­ment de la res­pon­sa­bi­li­té de soi, viennent presque à bles­ser et pro­voquent la méfiance. L’« agneau », mieux encore le « mou­ton », gagnent en considération. »

Frie­drich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Pré­lude d’une phi­lo­so­phie de l’a­ve­nir (Jen­seits von Gut und Böse – Vor­spiel einer Phi­lo­so­phie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2000

J’appelle corrompu un animal…

« J’appelle cor­rom­pu un ani­mal, une espèce, ou un indi­vi­du qui a per­du ses ins­tincts. »

Frie­drich Nietzsche
L’Antéchrist, Impré­ca­tion contre le chris­tia­nisme, (Der Anti­christ, Fluch auf das Chris­ten­tum), 1896, trad. Eric Blon­del, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 1994

L’homme est une corde tendue…

« L’homme est une corde ten­due entre l’animal et le Sur­homme, une corde au-des­sus d’un abîme. »

Frie­drich Nietzsche
Ain­si par­lait Zara­thous­traUn livre pour tous et pour per­sonne (Also sprach Zara­thus­tra – Ein Buch für Alle und Kei­nen), 1883 – 1885, trad. Gene­viève Bian­quis, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2006

L’homme devenu libre foule aux pieds cette sorte de bien-être…

« L’homme deve­nu libre foule aux pieds cette sorte de bien-être mépri­sable dont rêvent les épi­ciers, les chré­tiens, les vaches, les femmes, les Anglais et autres démo­crates. L’homme libre est guerrier. »

Frie­drich Nietzsche
Cré­pus­cule des idoles ou Com­ment on phi­lo­sophe avec un mar­teau (Göt­zen-Däm­me­rung oder wie man mit dem Ham­mer phi­lo­so­phiert), 1888, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2005

Nous ne sommes pas de ceux qui ne pensent qu’au sein des livres…

« Nous ne sommes pas de ceux qui ne pensent qu’au sein des livres et dont l’idée attend pour naître les impul­sions de l’imprimé ; notre habi­tude est de pen­ser au grand air, mar­chant, sau­tant, mon­tant, dan­sant, et de pré­fé­rence sur les mon­tagnes soli­taires ou sur l’extrême bord de la mer, là où les che­mins se font médi­ta­tifs eux-mêmes. »

Frie­drich Nietzsche
Le Gai Savoir (Die fröh­liche Wis­sen­schaft, la gaya scien­za), 1882, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2007

Nous en revenons tous aujourd’hui à ces interprétations…

« Nous en reve­nons tous aujourd’­hui à ces inter­pré­ta­tions fon­da­men­tales de l’univers que l’esprit grec a inven­tées par le moyen d’Anaximandre, d’Héra­clite, de Par­mé­nide, d’Empédocle, de Démo­crite et d’Anaxagore ; nous deve­nons plus grecs de jour en jour. »

Frie­drich Nietzsche
La Volon­té de puis­sance (Der Wille zur Macht), 1888, trad. Gene­viève Bian­quis, édi­tions Gal­li­mard, Coll. Tel, 2 tomes, 1995

Notre Europe contemporaine, ce foyer d’un effort soudain…

« Notre Europe contem­po­raine, ce foyer d’un effort sou­dain et irré­flé­chi, pour mélan­ger radi­ca­le­ment les rangs et, par consé­quent, les races, est, par cela même, scep­tique du haut en bas de l’échelle, tan­tôt ani­mée de ce scep­ti­cisme noble qui, impa­tient et las­cif, saute d’une branche à l’autre, tan­tôt trou­blé et comme obs­cur­ci par un nuage de ques­tions — et par­fois las de sa volon­té à en mou­rir ! Para­ly­sie de la volon­té, où ne ren­contre-t-on pas aujourd’hui cette infirmité ! »

Frie­drich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Pré­lude d’une phi­lo­so­phie de l’a­ve­nir (Jen­seits von Gut und Böse – Vor­spiel einer Phi­lo­so­phie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2000

Les hommes les plus semblables et les plus ordinaires…

« Si l’on admet […] que, de tout temps, le dan­ger n’a rap­pro­ché que des hommes qui pou­vaient dési­gner, au moyen de signes sem­blables, des besoins sem­blables, des évé­ne­ments sem­blables, il résulte, dans l’ensemble, que la faci­li­té de com­mu­ni­quer dans le péril, c’est-à-dire en somme le fait de ne vivre que des évé­ne­ments moyens et com­muns, a dû être la force la plus puis­sante de toutes celles qui ont domi­né l’homme jusqu’ici. Les hommes les plus sem­blables et les plus ordi­naires eurent tou­jours et ont encore l’avantage ; l’élite, les hommes raf­fi­nés et rares, plus dif­fi­ciles à com­prendre, courent le risque de res­ter seuls et, à cause de leur iso­le­ment, ils suc­combent aux dan­gers et se repro­duisent rare­ment. Il faut faire appel à de pro­di­gieuses forces adverses pour entra­ver ce natu­rel, trop natu­rel, pro­gres­sus in simile, le déve­lop­pe­ment de l’homme vers le sem­blable, l’ordinaire, le médiocre, le trou­peau — le commun ! »

Frie­drich Nietzsche
Par-delà le bien et le mal – Pré­lude d’une phi­lo­so­phie de l’a­ve­nir (Jen­seits von Gut und Böse – Vor­spiel einer Phi­lo­so­phie der Zukunft), 1886, trad. Patrick Wot­ling, édi­tions Gar­nier-Flam­ma­rion, 2000

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